Toutes les autorités politiques et judiciaires d’Israël sont penchées sur une même question ? Israël peut-il agir pour conserver sa majorité juive et quels moyens employer ? Cette question ne se pose pas pour le Grand Israël où il est clair que nous ne pourrons pas rester majoritaires. C’est dans les frontières du petit Israël qu’elle se pose en raison des différences démographiques entre citoyens arabes et juifs et du fort déclin de l’immigration juive. Le fait même que nous en discutions offense les Arabes, mais nous le faisons à cause de l’Autorité palestinienne qui ne cesse d’exiger un droit au retour pour les descendants des réfugiés.
L’intention des Palestiniens avec cette demande est clairement de détruire Israël en installant une majorité arabe sur le pays. Cette réclamation constante met en péril la traditionnelle exigence de la gauche israélienne : « deux États pour deux peuples » en y substituant une situation qui créerait deux États pour un seul peuple. Si cette situation avait lieu, elle anéantirait le droit à l’autodétermination du peuple juif. C’est donc une demande raciste et ressentie comme telle par les juifs du monde entier. Il n’est certainement pas facile d’être un Arabe dans un pays à majorité juive, mais c’est une situation préférable à être membre d’une majorité dans une dictature meurtrière comme la Syrie.
On ne peut pas avoir un Grand Israël à la fois juif et démocratique. Dans un État nation, la majorité nationale a le droit de sauvegarder son existence et l’identité de son État et en échange, la minorité a le droit de défendre son identité propre et de ne pas être assimilée. Une majorité a le droit d’agir pour maintenir son identité sur le pays et c’est d’autant plus vrai pour les juifs car ils n’ont pas d’autre État où se rendre. C’est en vertu de ce droit que les États régulent leur immigration et qu’Israël a le droit de rejeter le « droit » au retour. Le principe doit être : les juifs et les Arabes ont les mêmes droits en Israël, mais ce sont les juifs qui décident qui entre dans le territoire.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« There is no ’right’ of return », par Amnon Rubinstein, Jerusalem Post, 16 mars 2005.