Les dirigeants états-uniens affirmaient qu’une fenêtre de négociations s’ouvrait en Palestine à l’occasion de la mort de Yasser Arafat. C’est au contraire à un durcissement des positions israéliennes que l’on assiste.
Le travailliste Shlomo Ben-Ami propose dans Ha’aretz d’en revenir aux accords d’Oslo tel qu’il les a compris : Israël retournerait aux frontières de 1967 et les Palestiniens renonceraient au « droit au retour ». Au passage, il admet que, compte tenu de l’expérience passée, les Palestiniens ont raison d’exiger des précisions sur les frontières définitives de leur futur État avant de s’engager plus loin dans la négociation.
Cependant, on ne voit pas comment résoudre ce problème : en droit international le « droit au retour » est inaliénable, c’est-à-dire qu’il n’est pas négociable. Si des dirigeants palestiniens signaient un Traité à ce sujet, il pourrait donc être légitimement remis en cause par la génération suivante.
Amnon Rubinstein, le fondateur du Shinuï, tente une autre approche de la question. Il estime, dans le Jerusalem Post, que si « droit au retour » il devait y avoir, cela priverait les Juifs de leur État. Il en conclut que cette exigence est raciste. Un raisonnement étrange que l’on n’ose pas appliquer à d’autres situations.
De son côté, Michael Freund dénonce dans le même quotidien le dernier discours de George W. Bush. Le président états-unien a en effet réitéré son engagement pour la solution à deux États en Israël/Palestine. Pour le conseiller likoudnik, c’est une trahison. Aussi en appelle-t-il aux chrétiens fondamentalistes, qui forment l’électorat de M. Bush. Il s’adresse à eux en employant leur langage : selon la Bible, Israël a été donné par Dieu aux Juifs, et aucun passage du Livre sacré ne mentionne les Palestiniens, ni l’Autorité palestinienne. La messe est dite.

La Palestine n’est pas le seul sujet sur lequel le ton monte. Un éditorial vengeur du Taipei Times soulève une foule de commentaires approbateurs à Taïwan. Non signé, il engage l’ensemble de la rédaction du quotidien de Formose. Stigmatisant les tentatives de la France pour lever l’embargo européens sur les ventes d’armes à la Chine populaire, il préconise une foule de mesures de rétorsion, à la fois contre les autorités françaises, les entreprises, et les individus. Tout à sa rage, la rédaction du Taipei Times s’en prend ad hominem à la ministre française de la Défense qu’il insulte grossièrement.
Contacté par notre rédaction, le service de presse de Madame Alliot-Marie nous a déclaré ne pas souhaiter répondre à cette provocation.
Si l’on peut comprendre l’émoi des Taïwanais, on doit aussi s’interroger sur ce type de propos et sur l’identité de ceux qui les inspirent. La question des ventes d’armes à Pékin est désormais l’un des trois sujets principaux de désaccord entre la France et les États-Unis. Si M. Bush a évité d’exprimer publiquement sa colère, il n’aura pas manqué d’exciter les membres du Congrès et de faire tonner la presse taïwanaise.
Pour sa part, l’expert républicain David M. Lampton tente de calmer cette hystérie. Dans le Boston Globe et l’International Herald Tribune, il minimise le « péril jaune ». Le défi chinois, écrit-il, n’est pas d’ordre militaire, mais économique et technologique. C’est ainsi qu’il faut comprendre par exemple l’investissement spatial de Pékin. Manquer de sang-froid et se tromper d’analyse pourrait conduire à bien des désastres.

Dans le quotidien russophone letton, Telegraf, le ministre des Affaires étrangères letton, Artis Pabriks, répond aux inquiétudes soulevées par la manifestations des Waffen SS à Riga et par la publication d’un ouvrage négationniste par la présidente de la République. Tout cela ne serait que méprise. La Lettonie reste démocratique, mais elle tente maladroitement de faire reconnaître la souffrance qu’elle a éprouvée pendant l’occupation soviétique.
Or, c’est bien là une des clefs du problème : Riga considère les nazis comme des héros qui délivrèrent le pays de l’occupation soviétique, alors même que cette occupation était le fruit d’un partage de l’Europe auquel aussi bien les démocraties occidentales que l’Allemagne nazie participèrent. En outre, tout cela ne ressort pas de la simple maladresse comme le montre le ministre en affirmant que, de toute manière, on ignore encore trop de choses pour pouvoir connaître la vérité sur cette époque. Tout au plus concède-t-il, en guise d’excuses, qu’en présentant le camps de Salaspils (90 000 personnes furent assassinées), ont aurait dû reproduire l’expression « camp de correction par la travail » entre guillemets.
Quoi qu’il en soit, les mots d’apaisement de M. Pabriks ne valent pas grand-chose quand d’autres membres de son gouvernement multiplient les provocations. Dans la revue russe Regnum, le docteur Viktor Konstantinovitch Kalnberz se penche sur le cas du ministre letton de la Défense, Einars Repse. Oubliant que celui-ci avait dû renoncer à diverses fonctions pour cause de corruption trop voyante, il s’intéresse à son passé psychiatrique qui lui valut d’être réformé de l’Armée rouge. Aussi, notant qu’il faut passer une visite médicale pour obtenir un simple permis de port d’arme, il se demande s’il ne conviendrait pas de l’expertiser avant de lui laisser la maîtrise de l’armée lettone.