La réalité et la crédibilité de la guerre au terrorisme de l’administration Bush sont mises à mal par son soutien sans faille à l’Autorité palestinienne. Alors qu’on demande aux Américains d’envoyer leurs enfants pour éradiquer des organisations terroristes dans des villes afghanes ou irakiennes, les dirigeants états-uniens utilisent l’argent des contribuables pour soutenir l’Autorité palestinienne, malgré le refus de cette dernière de combattre les groupes terroristes.
Dans son discours sur l’état de l’union, George W. Bush avait insisté sur l’importance de la guerre au terrorisme et de la propagation de la liberté dans le monde arabo-musulman mais, aujourd’hui, pour plaire à leurs partenaires européens et arabes en obtenant un succès sur la question israélo-palestinienne, les États-Unis ferment les yeux sur les échecs de Mahmoud Abbas. Celui-ci refuse de démanteler et de désarmer les organisations terroristes. Le département d’État a même autorisé l’Autorité palestinienne à négocier avec ces organisations. Aux États-Unis, lutte-t-on contre le crime organisé en négociant avec ses représentants et en leur promettant des postes ?
Il n’y a pas un jour où on ne prépare pas une attaque contre Israël dans les territoires de l’Autorité palestinienne et cette dernière ne fait rien pour arrêter les coupables. Le 25 février, un attentat a fait cinq morts et des douzaines de blessés à Tel-Aviv, mais les Palestiniens ne recherchent pas les coupables. Ils ont même proposé au Hamas de participer au gouvernement. Ce n’est que grâce au travail des forces de sécurité israéliennes qu’il n’y a pas plus d’attentats, mais comme on parle moins des attaques palestiniennes, les États-uniens pensent que l’Autorité palestinienne lutte contre le terrorisme. Cette situation renforce Abbas, quand celui-ci demande la libération de terroristes palestiniens, sans que personne ne vienne lui demander pourquoi il demande cela.
Les États-Unis doivent se souvenir des leçons de l’Irak : la seule façon de traiter avec les terroristes, c’est la confrontation.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« A Mideast lesson, still unlearned », par Morton A. Klein, Ha’aretz, 25 mars 2005.