Né le 9 mars 1939 à Belfort, Jean-Pierre Chevénement poursuivit des études à l’IEP. Il dédia son mémoire d’études, La Droite nationaliste face à l’Allemagne, à Raoul Girardet (responsable de la propagande de l’OAS-Métro), avec remerciements à Pierre Debray (militant royaliste orléaniste, aujourd’hui éditeur de L’Insurgé). Mobilisé en 1961-62, il se bat avec conviction pour "l’Algérie française "comme sous-lieutenant. Il continue ses études à l’ENA (promotion "Stendhal") où il fréquente "Patrie et Progrès", un groupe nationaliste-social, issu de la Synarchie (cf. RV 97/0316), prônant l’élitisme technocratique, dirigé par l’énarque Philippe Rossillon et financé par les beaux-parents de celui-ci, René Seydoux et Geneviève Schlumberger. Il s’y lie notamment à d’autres énarques comme Alain Gomez et Didier Motchane. Simultanément, il adhère à la SFIO en 1964 où il devient un collaborateur de François Mitterrand, un ancien fonctionnaire de Vichy défenseur des intérêts des Synarques après la Libération. En 1971, il joue un rôle décisif au congrès d’Épinay pour écarter les anciens SFIO (Guy Mollet, Alain Savary) au profit de l’énigmatique François Mitterrand. Mis sur la touche en 1972, il fait son retour au congrès de Metz, en 1979, et rédige en grande partie le "programme socialiste "qui assure la victoire de 1981. Il est ministre d’État de la Recherche, puis de l’Industrie dans les gouvernement Mauroy, dans lesquels il tente d’imposer un "capitalisme d’État "où la décision économique revient à une technocratie publique, mais il démissionne en 1983 pour manifester son désaccord avec la "politique d’austérité "de Jacques Delors. Il participe néanmoins au gouvernement Fabius comme ministre de l’Éducation (1984-86). Bien qu’adversaire de Michel Rocard, il participe aussi à son gouvernement comme ministre de la Défense (1988-1991). Il démissionne lors de la guerre du Golfe, officiellement pour protester contre l’alignement de la France sur les États-Unis, officieusement en raison de ses liens personnels persistants avec Saddam Hussein. Il continue en effet d’animer l’Association franco-irakienne de coopération économique (AFICE) de Gilles Munier (militant pro-arabe et anti-israélien issu du groupe national-révolutionnaire Jeune Europe). Lors du congrès de Rennes (1990), il soutient Lionel Jospin contre Laurent Fabius ce dont il est remercié aujourd’hui. S’étant toujours conservé une autonomie d’action, en 1966 il avait fondé un club, le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (CERES), devenu, en 1986, un courant du PS sous la dénomination Socialisme et République, puis, en 1993, un parti politique nationaliste anti-maastrichien sous le titre Mouvement des citoyens. C’est toujours par nationalisme qu’il s’associe en 1996 à un appel d’une association d’extrême droite "l’Alliance Population et Avenir", présidée par Philippe Rossillon (déjà cité comme fondateur de "Patrie et Progrès"). Aux côtés de Christine Boutin, Philippe de Villiers, Jean Foyer et Clara Gaymard-Lejeune, il affirme que l’État doit s’immiscer dans la vie privée des citoyens pour développer une politique familiale nataliste. Il récidive en publiant un article dans la revue Population et avenir à l’occasion du centenaire de l’Alliance. Toujours par nationalisme anti-maastrichien, il multiplie également les passerelles avec la mouvance royaliste, associant des personnalités comme Philippe de Saint-Robert aux initiatives du MdC ou accordant un entretien à Insurrection royaliste.

Il est membre du Siècle depuis 1978 (cf. RV 97/0330).

Il est le beau-frère d’Herman Grünberg, directeur du crédit chez Lazard-Frères, directeur général de la Compagnie de crédit.

• Directeur de cabinet : Jean-Pierre Duport.

Né en 1942, Jean-Pierre Duport est ancien élève de l’ENA (promotion "Marcel Proust"). Il a notamment été directeur de l’Architecture et de l’Urbanisme (1985-87), Pdg de l’Agence foncière et technique de la région parisienne (1987-89), puis délégué de la DATAR (1989-93), enfin préfet de la Seine-Saint-Denis (depuis 1993). En 1994, il avait alerté publiquement Charles Pasqua du danger de l’islamisme dans les banlieues. En 1995, Jean-Pierre Duport avait rédigé, pour le compte de Francis Idrac, le rapport préparatoire au pacte Juppé-Raoult de relance pour la Ville. À son poste, il a laissé le souvenir d’un haut fonctionnaire sans véritable appartenance politique, mais indifférent à la détresse des immigrés et inflexible en matière d’expulsion de personnes en situation irrégulière.