Extraits de politique étrangère

Monsieur le Président de la Chambre des représentants,
Monsieur le Vice-Président Biden,
Membres du Congrès,
invités distingués et chers concitoyens,

Ce soir, je voudrais tout d’abord féliciter celles et ceux qui font partie de la cent douzième législature ainsi que le nouveau président de la Chambre des représentants, John Boehner. Mais en cette occasion, nos pensées se tournent aussi vers le siège vacant ce soir dans cette enceinte et nous prions pour la santé de notre collègue et amie, Gabby Giffords.

Ce n’est un secret pour personne : ces deux dernières années ont été marquées par des divergences d’opinion entre nous qui sommes réunis ici ce soir. Les débats ont été acrimonieux ; nous nous sommes farouchement battus pour nos convictions. C’est une bonne chose. Une démocratie robuste l’exige. C’est en partie ce qui nous distingue des autres pays.

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Le progrès est à portée de main. Deux ans après la pire récession que la plupart d’entre nous aient connue, la bourse est revenue en force. Les bénéfices des entreprises sont en hausse. La croissance économique reprend.

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Pour aider les entreprises à vendre davantage à l’étranger, nous nous fixons pour objectif de doubler nos exportations d’ici à 2014 - parce que plus nous exportons, plus nous créons d’emplois aux États-Unis. Récemment, nous avons signé des accords avec l’Inde et la Chine qui vont permettre de créer plus de 250.000 emplois aux États-Unis. Le mois dernier, nous avons parachevé un accord commercial avec la Corée du Sud qui en créera au moins 70.000. Cet accord jouit du soutien sans précédent des milieux d’affaires et des syndicats, des démocrates et des républicains, et je demande au Congrès de l’approuver dans les meilleurs délais.

Avant d’entrer en fonctions, je me suis clairement engagé à faire respecter nos accords commerciaux et à ne signer que des contrats qui ne trahissent pas les travailleurs américains et qui favorisent la création d’emplois aux États-Unis. C’est ce que nous avons fait avec la Corée, et c’est ce que je compte faire tandis que nous poursuivons des accords avec le Panama et la Colombie et que nous continuons nos pourparlers commerciaux avec la région Asie-Pacifique et la communauté mondiale.

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Au cours de l’année à venir, nous allons aussi nous employer à restaurer la confiance de nos concitoyens dans le gouvernement en tant qu’institution.

(...)

Un gouvernement du XXIe siècle, transparent et compétent. Un gouvernement qui vit dans la limite de ses moyens. Une économie dont le moteur est celui des nouvelles compétences et des nouvelles idées. Pour réussir dans ce nouveau monde en mutation, la réforme, la responsabilité et l’innovation devront être au rendez-vous. Il nous faudra aussi composer avec ce monde animés d’un engagement d’un nouveau genre dans la sphère des affaires étrangères.

De même que les emplois et les entreprises peuvent aujourd’hui filer à grande vitesse d’un pays à un autre, il en va de même pour les nouvelles menaces et les nouveaux défis. Il ne s’agit plus d’un seul mur séparant l’Est et l’Ouest ; il ne s’agit plus d’une superpuissance rivale alignée seule contre nous.

Ainsi donc, il nous faut vaincre des ennemis déterminés où qu’ils se trouvent et forger des coalitions qui font fi des différences de région, de race, de religion. L’exemple moral de l’Amérique doit toujours briller pour ceux qui ont soif de liberté, de justice et de dignité. Et parce que nous avons commencé ce travail, ce soir nous pouvons dire que l’autorité morale des États-Unis a été renouvelée et leur crédit restauré.

Prenez le cas de l’Irak, où près de 100.000 hommes et femmes qui servent courageusement sous nos drapeaux ont quitté le pays la tête haute ; où les patrouilles de combat américaines ont pris fin ; et où un nouveau gouvernement a été formé. Cette année, nos civils forgeront un partenariat durable avec le peuple irakien tandis que nous finissons la tâche de rapatrier nos soldats déployés en Irak. L’Amérique a tenu sa promesse ; la guerre de l’Irak tire à sa fin.

Certes, tandis que nous parlons, Al-Qaïda et ses affidés continuent de préparer des attaques contre nous. Grâce à nos professionnels du renseignement et à nos forces de l’ordre, nous déjouons des complots et nous sécurisons nos cités et notre espace aérien. Et face aux extrémistes qui tentent de fomenter des actes de violence au sein de nos frontières, nous répondons avec la force de nos communautés, avec le respect de l’État de droit et avec la conviction que les musulmans américains font partie de notre famille américaine.

Nous avons aussi porté la lutte à Al-Qaïda et à ses alliés à l’étranger. En Afghanistan, nos troupes ont pris des fiefs aux talibans et formé des forces de sécurité afghanes. Notre objectif est clair : en empêchant les talibans de rétablir leur mainmise sur le peuple afghan, nous priverons Al-Qaïda du lieu sûr qui lui a servi d’aire de lancement pour les attaques du 11 septembre 2001.

Grâce à nos soldats et aux civils, qui tous se révèlent héroïques, de moins en moins d’Afghans sont sous l’emprise des insurgés. De rudes combats sont à venir et le gouvernement afghan va devoir mettre en œuvre une meilleure gouvernance. De rudes combats sont à venir et le gouvernement afghan va devoir mettre en œuvre une meilleure gouvernance. Mais nous renforçons les capacités du peuple afghan et construisons avec lui un partenariat durable. Cette année, de concert avec près de 50 pays, nous entamerons la transition à une direction afghane. Et en juillet prochain, nous commencerons le retrait de nos troupes.

Au Pakistan, la direction d’Al-Qaïda subit plus de pression que jamais auparavant depuis 2001. Leurs dirigeants et leurs militants sortent du champ de bataille. Leurs sanctuaires se réduisent. Depuis la frontière afghane, nous avons adressé un message jusqu’à la péninsule arabique et à tous les coins du globe : nous ne céderons pas, nous ne vacillerons pas et nous vous vaincrons.

Les États-Unis exercent également leur influence en vue de sécuriser les pires armes de guerre. Maintenant que les républicains et les démocrates ont ratifié le Nouveau Traité START, un nombre considérablement réduit d’ogives nucléaires et de leurs vecteurs sera déployé. En outre, nous avons incité le monde à entreprendre de mettre sous clé les matières nucléaires, dans tous les continents, afin qu’elles ne tombent jamais entre les mains de terroristes.

En raison d’un effort diplomatique pour s’assurer que l’Iran respecte ses obligations, le gouvernement iranien doit maintenant affronter des sanctions plus dures et plus contraignantes que jamais. Et dans la péninsule coréenne, nous nous tenons aux côtés de la Corée du Sud, notre alliée, et nous insistons pour que la Corée de Nord respecte l’engagement qu’elle a pris de renoncer à l’arme nucléaire.

Ce n’est qu’un aperçu de la façon dont nous construisons un monde qui favorise la paix et la prospérité. De pair avec nos alliés européens, nous avons revitalisé l’OTAN et accru notre coopération dans tous les domaines, de l’antiterrorisme à la défense antimissile. Nous avons donné un nouveau départ à nos relations avec la Russie, nous avons renforcé nos alliances asiatiques et nous avons formé de nouveaux partenariats avec des nations telles que l’Inde. En mars, je me rendrai au Brésil, au Chili et au Salvador afin de nouer de nouvelles alliances pour le progrès sur le continent américain. Et dans le monde entier, nous appuyons tous ceux qui prennent leurs responsabilités : en aidant les agriculteurs à accroître leurs récoltes, et les médecins à soigner les malades ; et en luttant contre la corruption qui ronge la société et prive le peuple de toute chance de progrès.

Les récents événements nous ont montré que ce qui nous distingue ne doit pas être seulement notre puissance, mais aussi la cause qu’elle sert. Au Sud-Soudan, avec notre aide, la population a finalement pu voter pour l’indépendance après des années de guerre. Ils ont fait la queue par milliers avant l’aube. Les gens sont descendus dans les rues. Un homme qui a perdu quatre de ses frères à la guerre a décrit la situation : « Cela a été un champ de bataille pour la plus grande partie de ma vie. Maintenant, nous voulons être libres. »

Nous avons vu ce même désir de liberté en Tunisie, où la volonté du peuple s’est révélée plus puissante que les décrets d’un dictateur. Et ce soir, disons-le clairement : les États-Unis d’Amérique sont solidaires des Tunisiens, et soutiennent les aspirations démocratiques de tous les peuples.

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Ne nous faisons aucune illusion sur la tâche qui nous attend. Réformer nos écoles, modifier la façon dont nous utilisons l’énergie, réduire notre déficit : rien de cela ne sera facile. Tout cela prendra du temps. Et tout sera plus difficile parce que nous nous disputons sur tout. Le coût. Les détails. La lettre de chaque loi.

Bien sûr, certains pays n’ont pas ce problème. Si le gouvernement central veut un chemin de fer, il aura son chemin de fer - qu’importe le nombre de maisons qui seront rasées. S’il ne veut pas qu’une histoire défavorable paraisse dans le journal, elle ne s’écrira pas.

Et pourtant, si litigieuse, frustrante et désordonnée que puisse être parfois notre démocratie, je sais qu’il n’y a pas une personne ici qui voudrait échanger sa place avec n’importe quel autre pays du monde.

Nous avons sans doute des divergences sur la politique à suivre, mais nous croyons tous aux droits inscrits dans notre Constitution. Nous avons sans doute des différences d’opinion, mais nous croyons en la même promesse selon laquelle c’est ici un endroit où l’on peut réussir si on s’en donne la peine. Nous avons des antécédents variés, mais nous croyons au même rêve qui dit que c’est ici un pays où tout est possible. Qui que nous soyons. D’où que nous venions.

Ce rêve est la raison pour laquelle je puis paraître devant vous ce soir. Ce rêve est la raison pour laquelle un gars de la classe ouvrière de Scranton peut se trouver ici, derrière moi. Ce rêve est la raison pour laquelle une personne qui a débuté comme balayeur dans le bar de son père à Cincinnati peut présider la Chambre des représentants de la plus grande nation du monde.

...Et ce rêve, c’est aussi l’histoire d’un petit patron d’entreprise dénommé Brandon Fisher.

Brandon a créé à Berlin, en Pennsylvanie, une entreprise spécialisée dans une nouvelle technique de forage. Un jour, l’été dernier, il a vu au journal télévisé qu’à l’autre bout du monde, au Chili, 33 hommes étaient pris dans une mine et que personne ne savait comment les sauver.

Mais Brandon s’est dit que son entreprise pouvait faire quelque chose. Alors, il a conçu un moyen de sauvetage qu’on connaîtrait par la suite sous le nom de « Plan B ». Ses employés ont travaillé jour et nuit pour fabriquer le matériel de forage nécessaire. Et Brandon est parti pour le Chili.

Avec d’autres, il s’est mis à forer un trou de plus de 600 mètres, travaillant trois ou quatre jours d’affilée, sans sommeil. Trente-sept jours plus tard, le Plan B aboutissait et les mineurs étaient sauvés. Mais parce qu’il ne voulait pas attirer toute l’attention, Brandon n’était plus là quand les mineurs sont sortis. Il était déjà rentré chez lui, penché sur son projet suivant.

Plus tard, un de ses employés devait déclarer, au sujet de ce sauvetage : « Nous avons prouvé que Center Rock est une petite entreprise, mais que nous pouvons faire de grandes choses. »

Nous faisons de grandes choses.

Depuis les premiers jours de sa fondation, l’Amérique est l’histoire de gens ordinaires qui osent rêver. C’est ainsi qu’elle assure son avenir.

Nous formons une nation qui dit : « Je n’ai peut-être pas beaucoup d’argent, mais j’ai cette idée géniale pour une nouvelle entreprise. Je ne viens peut-être pas d’une famille de diplômés de l’enseignement supérieur, mais je serai le premier diplômé. Je ne sais pas qui sont ces gens en difficulté, mais je crois que je peux les aider, et il faut que j’essaie. Je ne sais pas au juste comment nous arriverons à cet endroit meilleur, par-delà l’horizon, mais je sais que nous y arriverons. Je le sais. »

Nous faisons de grandes choses.

L’idée de l’Amérique demeure. Notre destin reste notre choix. Ce soir, plus de deux siècles plus tard, c’est grâce à notre peuple que notre avenir est chargé d’espoir, que notre périple continue, et que l’état de notre union est fort.

Merci, que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique.