L’attentat à la bombe au Caire, le 7 avril dernier, a causé des morts mais a également tué les illusions. La dernière fois qu’un tel événement s’était produit, c’était en 1997 et il avait fait dix morts, principalement des Allemands. D’après les autorités, le terroriste, âgé de 18 ans, aurait agi seul mais ce n’est pas rassurant. Son acte montre le désespoir de la jeunesse égyptienne. Son geste pourrait s’expliquer par les conditions d’existence des pauvres dans le pays, mais les autorités préfèrent masquer cet aspect et le présentent comme un fanatique religieux.
L’analyste politique Diaa Rashwan a déclaré dans Al-Ahram que l’attentat était un événement régional et démontrait la haine contre États-Unis et de leur politique dans la population. La politique de Washington dans la région n’est certes pas bonne, mais elle n’a fait qu’ajouter à un désespoir dont les gouvernements locaux sont les principaux fautifs.
L’Égypte a fait une toute petite réforme en autorisant plusieurs candidats à se présenter à l’élection présidentielle, pourtant la presse officielle présente cela comme un incroyable bouleversement. En outre, les partis d’opposition font face à de sévères restrictions liées à l’état d’urgence et le système politique a empêché l’émergence de figures publiques. Le pouvoir interdit même les manifestations publiques. Tout cela risque de mener à un nouveau mandat de Moubarak.

Source
Daily Star (Liban)

« Mubarak the detainee, has stifled Egypt’s dreams », par Maria Golia, Daily Star, 26 avril 2005.