Demain, à Londres, la communauté internationale se réunira pour accompagner la Libye vers un nouvel avenir. Un nouvel avenir où le peuple libyen sera libéré du joug de la violence et de l’oppression et sera libre de décider de son propre avenir.

Ces dix derniers jours ont été marqués par des événements d’une importance capitale. Suite à l’appel lancé par la Ligue arabe en faveur de la protection de la population libyenne, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, le 17 mars, une résolution historique visant à protéger les civils de la violence qu’a déchaînée sur eux la machine de guerre de Kadhafi.

Deux jours plus tard, les participants au Sommet de Paris soulignaient leur détermination à agir collectivement et fermement pour faire pleinement respecter la résolution n°1973.

Le jour même, une coalition de plusieurs pays est passée à l’action dans le but de venir en aide à Benghazi, assiégée, et de repousser les forces de Kadhafi. Des centaines de milliers de personnes ont ainsi pu être sauvées d’une catastrophe humanitaire annoncée.

Nos pays sont résolus à continuer à appliquer la résolution n°1973 du Conseil de sécurité afin de protéger le peuple libyen ; d’autres pays européens et du monde arabe nous rejoignent. Ce n’est que lorsque la population sera en sécurité, qu’aucune menace d’attaque ne pèsera plus sur elle et que les objectifs de la résolution n°1973 auront été atteints, que les opérations militaires prendront fin.

Nous soulignons le fait que nous n’envisageons aucune occupation militaire de la Libye, ce qui enfreindrait les conditions prévues par la résolution. Nous réaffirmons notre engagement le plus ferme en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la Libye.

L’action militaire n’est pas un objectif en soi. Il n’y a de solution durable que politique, et cette dernière appartient au peuple libyen. Dans ce contexte, le processus politique qui s’ouvrira demain à Londres est capital. Lors de la Conférence de Londres, la communauté internationale tout entière [Contrairement à ce que laisse entendre cette formule, seuls les Etats soutenant la résolution 1973, plus l’Allemagne, ont été invités à cette conférence. La Russie et la Chine, entre autres, n-y participeront pas. Ndlr.]] aura l’occasion d’exprimer son soutien au peuple libyen dans sa lutte visant à faire tomber une dictature violente et à créer les conditions propices qui lui permettront de décider de son avenir.

Ainsi que le souligne la résolution de la Ligue arabe, le régime actuel a perdu toute légitimité. Kadhafi doit donc partir immédiatement. Nous appelons tous ses partisans à le quitter avant qu’il ne soit trop tard. Nous appelons tous les Libyens qui estiment que Kadhafi mène la Libye à la catastrophe à se mobiliser dès à présent pour forger un processus de transition.

Celui-ci pourrait s’organiser autour du Conseil National de Transition, dont nous reconnaissons le rôle pionnier, les représentants de la société civile et tous ceux qui souhaiteraient participer au processus de transition vers la démocratie. Nous les exhortons à instaurer un dialogue politique national à même de déboucher sur un processus de transition représentatif, une réforme constitutionnelle et l’organisation d’élections libres et régulières.

Nous appelons tous les participants à la conférence de Londres à exprimer leur soutien le plus ferme au processus de transition.

Nous avons pu éviter un désastre humanitaire, mais la Libye demeure confrontée à une crise humanitaire. A Londres, nos pays, ainsi que les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, l’OTAN et la Ligue arabe, examineront ensemble comment apporter dès à présent une aide d’urgence, mais aussi comment à l’avenir nous pourrons répondre aux besoins du peuple libyen.

Depuis quelques semaines, le peuple libyen a fait preuve de courage et de détermination. Comme tout autre peuple, il a le droit de choisir librement ceux qui le dirigeront.

Unissons-nous pour l’aider à rendre un nouveau départ !