COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA 270ème
REUNION DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), en sa 270ème réunion, tenue
le 5 avril 2011, a suivi une communication du Commissaire à la Paix et à la Sécurité, ainsi
qu’une déclaration du Représentant permanent de la République fédérale du Nigéria, en sa
qualité de représentant du Président en exercice de la CEDEAO, sur les derniers
développements de la situation en Côte d’Ivoire.

Le Conseil a exprimé sa vive préoccupation face aux conséquences humanitaires dramatiques
dues à la détérioration de la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire, du fait de l’intensification
des opérations militaires, suite au refus de M. Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, dans le
contexte de la mise en oeuvre de la solution pacifique entérinée par le Conseil, le 10 mars
2011.

Le Conseil a réaffirmé ses décisions antérieures sur la situation en Côte d’Ivoire, en particulier
les communiqués de ses 259ème et 265ème réunions tenues respectivement le 28 janvier et le
10 mars 2011, au niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement. A cet égard, le Conseil a
instamment demandé à M. Laurent Gbagbo de céder immédiatement le pouvoir au Président
Alassane Dramane Ouattara, pour abréger les souffrances des Ivoiriens.

Le Conseil, déplorant les nombreuses pertes en vies humaines, a condamné les violations des
droits de l’homme et autres exactions dans le contexte des affrontements militaires, et a
rappelé l’impératif de la protection de la population civile et l’obligation qui pèse à cet égard
sur toutes les parties aux termes du droit international humanitaire, y compris en ce qui
concerne l’accès des acteurs humanitaires aux populations civiles dans le besoin. A cet égard,
le Conseil a souligné la nécessité d’enquêtes indépendantes sur les tueries de civils à de
Douékoué. Le Conseil a encouragé l’ONUCI, dans le cadre des résolutions pertinentes du
Conseil de sécurité des Nations unies, à mettre vigoureusement en oeuvre son mandat de
protection des civils.

Le Conseil a exprimé son profond regret face au refus du Président sortant, M. Laurent
Gbagbo, d’accepter les propositions formulées par le Groupe de haut niveau de l’UA pour le
règlement de la crise en Côte d’Ivoire telles qu’ entérinées, lors de sa 265ème réunion,
auxquelles le Président Ouattara a formellement adhéré, ainsi que son rejet de toutes les
autres initiatives de sortie de crise, n’aient pas permis de parachever rapidement la mise en
oeuvre d’une solution pacifique à la crise. Dans ce contexte, le Conseil a exprimé sa haute
appréciation pour les efforts que le Président de la République islamique de Mauritanie, M.
Mohamed Ould Abdel Aziz, continue de déployer, en coopération avec d’autres chefs d’Etat
africains et la Commission de l’UA, en vue de mettre fin à l’effusion de sang et de résoudre
pacifiquement la crise actuelle et a instamment invité toutes les parties à favoriser le succès
de ces efforts.

Le Conseil s’est félicité de la résolution adoptée par la 39ème Session ordinaire de la
Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats
de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenue à Abuja, le 24 mars 2011. Le Conseil a réaffirmé sa
détermination à oeuvrer, en étroite coopération avec l’ensemble des acteurs ivoiriens
concernés et la CEDEAO, avec l’appui des Nations unies et d’autres partenaires, à la
consolidation de la paix et la construction d’une réconciliation nationale véritable entre les
ivoiriens. Le Conseil s’est, en outre, félicité de l’adoption, le 30 mars 2011, par le Conseil de
sécurité des Nations unies, de la résolution 1975(2011).

Le Conseil a demandé au Président de la Commission, en étroite coopération avec la
Commission de la CEDEAO, et avec le soutien des Nations unies, de prendre toutes les
dispositions nécessaires pour identifier des actions urgentes que l’UA pourrait entreprendre
pour accompagner les autorités ivoiriennes dans la promotion de la réconciliation nationale
entre tous les Ivoiriens, à l’approfondissement de la démocratie et à la consolidation de la
paix.

Le Conseil a reconnu les conditions extrêmement difficiles et dangereuses dans lesquelles
opèrent les missions diplomatiques à Abidjan, en particulier le Représentant de l’Union
africaine, et a rendu hommage au Représentant spécial du Président de la Commission et à
tous les membres de son équipe et les a assurés de son plein soutien. A cet égard, le Conseil a
demandé aux forces des Nations unies d’assurer, dans la mesure du possible, la protection et
la sécurité des missions diplomatiques accréditées en Côte d’Ivoire.

Le Conseil est convenu de demeurer saisi de la situation et de se réunir, au niveau approprié,
pour prendre les décisions appropriées.