Nous négocions actuellement avec l’Iran, mais nos yeux sont grand ouverts. C’est une négociation difficile, mais nous sommes convaincus que l’option politique et diplomatique est la meilleure. Notre principal but est d’obtenir des garanties que le programme nucléaire iranien sera exclusivement civil. Pour l’instant nous ne les avons pas encore, mais nous avançons.
Je ne crois pas que le « non » à la constitution l’emportera en France. Il va falloir obtenir 25 ratifications sans quoi il n’y aura pas de constitution, il s’agit donc d’une d’un processus délicat. Nous allons progresser en termes de coopération judiciaire, de lutte contre le terrorisme, de politique étrangère et de recherche où nous avons besoin de nouvelles règles. Il n’y a pas d’alternative à ce texte. Il y a eu deux principes de base en Europe les derniers 50 ans : une grande zone de libre-échange et la formation d’une entité politique pouvant compter sur la scène internationale. nous voulons avoir le même poids que les États-Unis ou la Chine. Il est dans l’intérêt des États-Unis d’avoir des partenaires car vous ne pouvez pas gagner la paix seuls. La guerre au terrorisme ne peut être remportée que par un travail commun.
Concernant le Darfour, nous sommes prêts à aider l’Union africaine, mais nous ne savons pas encore si ce sera via l’Union européenne ou l’OTAN. Nous verrons quelle est la meilleure option.
Au sujet des ventes d’arme à la Chine, nous savons qu’il s’agit d’un sujet sensible pour vous. Nous serons attentifs à ce que les échanges soient contrôlés. Ce que nous voulions, c’était mettre fin à un anachronisme.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« ’You Can’t Win Wars Alone’ », par Michel Barnier, Washington Post, 4 mai 2005. Ce texte est adapté d’extraits d’une conférence de presse.