Alors que les Frères musulmans se portaient garants de l’application des Accords de Camp David (1978), la révolution égyptienne remet en cause les conditions de la paix avec Israël.

La tendance en Syrie

Maigre récolte du Ramadan pour l’opposition
Les États-Unis et leurs alliés européens et arabes avaient placé tous leurs espoirs dans le mois du Ramadan en pensant que la contestation contre le pouvoir syrien culminerait et serait tellement étendue que le gouvernement serait débordé de toutes parts. Mais entre les espoirs et la réalité sur le terrain, les calculs étaient bien différents. Malgré les moyens financiers et médiatiques gigantesques mis en œuvre et la recrudescence des actions armées des extrémistes, le nombre de manifestants et les points où ont lieu les manifestations ont sensiblement baissé. Le dernier vendredi du Ramadan, le 26 aout, les médias engagés contre la Syrie (Al-Jazeera, Al-Arabiya, BBC, France24 etc…) ont été atteints d’une véritable hystérie. Toute la journée, ils ont prétendu que d’immenses manifestations se déroulaient à l’intérieur de Damas, notamment sur les places des Abbassides, des Omeyyades et de Kfar Soussa. Toutefois, les caméras d’autres télévisions, présentes dans ces endroits, n’ont pas montré l’ombre d’un manifestant. La vie s’y déroulait normalement.
Après l’échec de la bataille du Ramadan, les ennemis de la Syrie, déçus, sont passés à une autre tactique : les pressions politiques et diplomatiques. Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé, à la suite de concertations avec la chancelière allemande Angela Merkel, début août, qu’il faudrait accentuer les pressions sur Bachar el-Assad via la Ligue arabe et la Turquie. Les Arabes et les Turcs ont immédiatement obtempéré. En l’espace de quelques jours, les pressions diplomatiques se sont considérablement accrues. Le roi saoudien Abdallah ben Abdel Aziz a tenu un discours bizarre, appelant aux réformes en Syrie, lui qui interdit aux femmes de conduire, et qui a envoyé ses forces envahir le Bahreïn voisin. C’est lui, aussi, qui accorde un asile doré au président tunisien déchu Zin el-Abidine ben Ali.
Il semble que l’Occident, affaibli économiquement et usé militairement en Afghanistan et en Irak, ait décidé de jouer ses toutes dernières cartes. Il a mobilisé le Conseil de sécurité, la Ligue arabe et son valet turc. À New York, l’offensive occidentale a été stoppée par une manœuvre russe inattendue avec un projet de résolution proposé par surprise par le délégué de la Russie. Ce projet ne comporte pas de sanctions contre la Syrie et ses dirigeants et demande à l’opposition syrienne de dialoguer avec le pouvoir pour mener à terme les réformes mises sur les rails par le président Assad. Moscou dépêche à Damas ce lundi le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, pour des concertations avec les dirigeants syriens.
La Ligue arabe, qui ne s’est même pas réunie lorsque l’aviation israélienne a tué et blessé des dizaines de personnes à Gaza la semaine dernière, s’est mobilisée à la demande de l’Occident pour débattre de la question syrienne. La Ligue a publié un communiqué appelant les autorités syriennes à « respecter les aspirations légitimes du peuple syrien à des réformes politiques et sociales. »
Le gouvernement syrien a jugé le langage du communiqué « inacceptable et biaisé ». Et le secrétaire général de la Ligue, Nabil El-Arabi, n’avait toujours pas obtenu, dimanche soir, le feu vert pour visiter Damas. La Syrie estime que le communiqué de la Ligue constitue « une violation claire des principes de la charte de la Ligue et des fondements de l’action arabe conjointe. » Elle agit « comme si ce communiqué n’a pas été publié. »
La Turquie n’était pas en reste. Le président turc a affirmé que « la situation en Syrie a désormais atteint un tel niveau que tout est trop infime et trop tardif. » « Nous n’avons plus confiance », a déclaré Abdullah Gül.
Ignorant tout ce verbiage, le président syrien a signé dimanche une loi sur les médias, dans le cadre des réformes qu’il a annoncées. La nouvelle législation libéralise le secteur des médias et inaugure une nouvelle ère dans le pays. Selon Elias Mrad, président de l’Union des journalistes syriens, elle supprime les peines de prison auparavant prévues pour les journalistes reconnus coupables d’avoir attaqué « le prestige et la dignité de l’État, l’unité nationale et le moral de l’armée, l’économie et la monnaie nationale ». « Il s’agit d’une loi plus moderne qui donne la possibilité aux médias et aux journalistes syriens de jouer un rôle plus global pour présenter la vérité. »
L’intensification des pressions occidentales sur la Syrie à travers les Arabes et les Turcs est intervenue après l’élimination par les autorités syriennes de la majorité des groupes armés. Les Arabes du Golfe, l’Occident et les Turcs comptaient sur ces groupes pour déstabiliser le pouvoir.
Sur le plan militaire, il est peu probable que la Turquie mène une action militaire contre la Syrie dans un proche avenir. Le plan d’incursion limitée aux alentours de Qamechli n’est pas définitivement écarté, mais ses conséquences demeurent incertaines, surtout que l’armée syrienne se trouve maintenant à la frontière avec la Turquie, et y a déployé des batteries de missiles sol-air et des unités d’élite. Furieux de l’échec de la bataille du Ramadan, Recep Tayyeb Erdogan pourrait être tenté de lancer une aventure guerrière. Mais reste à avoir s’il est capable de la terminer.

La tendance générale

Renaissance du projet colonial en Libye
La chute inattendue de Tripoli avec la participation d’unités d’élite occidentales et de groupes de mercenaires acheminés de pays où les Israéliens sont très actifs, a focalisé l’attention de l’opinion publique et des observateurs.
Depuis que le régime de Mouammar Kadhafi a procédé à son célèbre virage, en 2003, se jetant dans les bras des Occidentaux de peur de subir le même sort que Saddam Hussein, il se croyait à l’abri et pensait jouir d’une protection illimitée. Mais les États-Unis et leurs alliés européens ont tout de suite commencé à infiltrer son régime, recrutant de hauts responsables dans les cercles les plus proches du colonel. Ces dissidents potentiels, qui voulaient en finir avec Kadhafi et sa famille, n’attendaient qu’un signal pour passer à l’action. Ils ont saisi l’occasion de la révolte populaire de février pour encadrer le mouvement qu’ils ont livré sur un plateau d’argent aux États-uniens et aux Européens.
L’Occident convoite les immenses richesses de la Libye, qui renferme de grandes réserves de pétrole d’une qualité exceptionnelle. C’est en pillant les centaines de milliards de dollars de la Libye que l’Occident malade espère pouvoir régler ses problèmes économiques et retarder la faillite de ses États-pivots.
L’Occident projette, aussi, de transformer la Libye de demain en base avancée pour contrôler l’Afrique du Nord et maintenir une épée de Damoclès au dessus de l’Égypte si elle était tentée d’emprunter le chemin de la véritable indépendance politique et économique. Il envisage, enfin, d’étendre son influence sur toute l’Afrique de l’Ouest, considérée par les Israéliens comme le soutien financier du Hezbollah, car elle abrite des centaines de milliers de Libanais, dont beaucoup disposent de fortunes colossales dans les domaines du diamant, du commerce et de l’industrie.
La rébellion libyenne est confrontée à un défi de taille et porte le fardeau d’une responsabilité historique : construire la Libye de demain, libre, réellement indépendante, et prospère. Mais l’évolution des événements ces cinq derniers mois montre à quel point elle doit sa victoire à l’Occident. Dans ce contexte, il est peu probable que le Conseil national de transition (CNT) dispose d’une volonté politique assez autonome et solide pour pouvoir résister aux pressions occidentales et faire échouer les plans néocoloniaux états-uniens et européens. Sans compter le fait que de nombreuses personnalités du CNT sont des acteurs de ce plan depuis longtemps.

La tendance dans le monde arabe

Israël face à la nouvelle donne
L’opération d’Eilat, qui a fait huit morts côté israélien le 19 août dernier, suivi de la mort de cinq policiers égyptiens tués par des tirs israéliens à la frontière, marque sans doute un tournant dans les relations égypto-israéliennes. Désormais, l’État hébreu va devoir composer avec une Égypte post-Moubarak et des frontières moins sures avec le Sinaï, susceptibles de se transformer en poudrière à n’importe quel moment.
Le cabinet israélien a renoncé à lancer une offensive terrestre à Gaza, par crainte de déclencher des manifestations de masse en Égypte, qui pourraient déstabiliser le régime en place au Caire. D’ailleurs, dès que la nouvelle de la mort de cinq policiers égyptiens a été connue, des milliers d’Égyptiens se sont rassemblés dans les rues du Caire. D’autres ont brûlé le drapeau de l’État hébreu et demandé l’expulsion de l’ambassadeur.
Du côté du nouveau pouvoir égyptien, les réactions sont tombées plus fermes que lors de l’ère Moubarak. Le Premier ministre Issam Charaf a affirmé que « le sang de l’égyptien est trop cher pour être versé sans réponse ». « Notre glorieuse révolution a eu lieu pour que l’Égyptien puisse regagner sa dignité à l’intérieur, comme à l’extérieur et ce qui était accepté dans l’Égypte d’avant la révolution, ne le sera plus dans l’Égypte d’après la révolution » a-t-il encore martelé.
Le ton de l’Égypte post-Moubarak s’avère donc plus ferme qu’auparavant. De même, alors que des responsables israéliens, ainsi que la chef de la diplomatie US, Hillary Clinton, pointaient du doigt l’incapacité de l’Égypte à contrôler efficacement ses frontières, la réponse ne s’est pas fait attendre. « La sécurité de la frontière égypto-israélienne est la responsabilité commune des deux parties et non de la seule Égypte », a répondu le gouvernement.
Cette première crise diplomatique dans l’Égypte post-Moubarak, met en lumière la nouvelle donne face à laquelle se trouve Israël. Pour Ouzi Rabi, directeur du centre de recherches au département des Études orientales à l’université de Tel-Aviv, l’occasion est toute trouvée pour les Égyptiens. L’Égypte ne manquera pas l’occasion de rééduquer Israël. C’est également une façon de montrer en Égypte et au Moyen-Orient plus généralement, dans la rue arabe, dans la rue musulmane, que le leadership égyptien sait durcir le ton quand il s’agit de politique régionale, et en particulier relative à Israël. L’Égypte ne reviendra pas à ce qu’elle était sous l’ère Moubarak. C’est la leçon qu’Israël doit tirer de cet incident. Le Moyen-Orient va irrémédiablement prendre un autre visage.

Discours et déclarations

Bachar el-Assad, Président de la République arabe syrienne
« Surmonter les événements qui secouent la Syrie nécessite la coopération de tout le monde, le bon sens et la sagesse au lieu des émotions. Le rôle des ulémas est essentiel pour sauvegarder le pays, sensibiliser les citoyens et éviter la discorde. Il faut ancrer les valeurs nobles, les principes et la vraie religion dans la pensée des citoyens et des générations montantes, d’autant que le peuple syrien a choisi de ne pas faire de concessions au détriment de la patrie. Les ulémas et les responsables doivent assumer leurs responsabilités dans le renforcement de la cohésion entre les Syriens et participer au processus de réforme. Les divergences d’opinion sont saines tant que leur but est la construction du pays et tant que la réforme n’aboutit pas à la division et à la dissension. L’État avance dans le processus de réforme avec des pas fermes. Cette réforme posera les jalons de l’avenir du pays et des générations futures. C’est pourquoi elle doit être minutieusement étudiée et fondée sur les revendications naturelles de la société et non pas sur tout ce qui est conjoncturel. La réforme ne contredit pas les efforts déployés par l’État afin de rétablir la sécurité pour les citoyens. Il est impératif d’être vigilant face au complot de l’extérieur qui tente de semer la discorde dans le pays en visant le rôle patriotique de l’armée qui protège les citoyens et les biens publics et privés. L’institution de l’armée incarne l’unité nationale. Les pressions étrangères ne sont pas motivées par le souci de l’Occident des intérêts du peuple syrien et des réformes comme il prétende mais parce que la Syrie est le point faible de l’Occident dans la région. L’Occident veut de la Syrie qu’elle présente des concessions et ça n’arrivera jamais, car le peuple syrien a choisi d’être maitre de sa volonté. La force de la Syrie réside dans son peuple qui croit en la patrie qui est sa maison, la souveraineté qui est son honneur et l’unité nationale sa forteresse imprenable. »

Sayyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah
« Il faut rester en alerte face à la judaïsation quotidienne des lieux saints à Jérusalem. Nul n’a le droit de renoncer à un grain de sable, ni à une goutte d’eau, de gaz ou de pétrole de la Palestine. Établir un État palestinien sur la base des frontières de 1967 est une affaire palestinienne, mais toute entité palestinienne ne doit pas être fondée aux dépens du reste de la terre palestinienne et du peuple de la Palestine. Tous les problèmes résultent de l’occupation. Si nous pouvons traiter la cause principale et éliminer l’occupation, il n’y aura plus le problème d’Al-Qods, ni des détenus, ni des réfugiés. Cette occupation est la raison des souffrances des Libanais, des Jordaniens, des Égyptiens. L’opération d’Eilat témoigne de la faiblesse de l’ennemi et le peuple palestinien supporte les répercussions de l’opération. Ce peuple a lui-même choisi l’option de la résistance et toute la nation doit le soutenir. Comme les Libanais ont pu avec l’aide de leurs amis libérer leurs terres, les Palestiniens le feront aussi. Les développements importants qui ont lieu dans la région sont au profit de la cause palestinienne. La position officielle et populaire de l’Egypte est un indice d’une nouvelle ère. Si le régime de Hosni Moubarak avait été encore en place, il se serait empressé de faire assumer la responsabilité de l’opération d’Eilat aux Palestiniens, déversant sa colère contre eux. Des milliers d’Égyptiens manifestent aujourd’hui devant l’ambassade d’Israël au Caire exigeant l’expulsion de l’ambassadeur israélien. Lorsque l’Égypte agit, cela signifie qu’un changement stratégique aura lieu dans la région. Netanyahu a affirmé qu’il ne lancera pas une opération terrestre contre Gaza car cela influencerait ses relations avec l’Égypte (…).
La position de la Syrie quant au conflit arabo-israélien et la cause palestinienne est basée sur deux sujets : l’attachement du leadership, du peuple et de l’armée en Syrie aux droits syriens et arabes, face aux pressions internationales et occidentales. Cette position est une condition primordiale pour la pérennité de la cause palestinienne. Si la Syrie avait faibli dans l’un ou l’autre de ces domaines, la situation de la région aurait été différente, la cause palestinienne liquidée et le compromis réalisé aux dépens des droits arabes ; deuxième sujet, le soutien de la Syrie à la Résistance au Liban et en Palestine. Même le soutien iranien passe via la Syrie. Cette terre n’aurait pas été libérée sans l’aide de la Syrie. Les responsables des mouvements de la Résistance palestinienne à Gaza connaissent bien le rôle qu’a joué la direction syrienne afin que Gaza lutte et résiste. Nous sommes tous d’accords sur le fait que la Syrie a besoin de réformes importantes pour qu’elle se développe et devienne meilleure. Tous ceux qui prétendent être les amis de la Syrie doivent œuvrer pour calmer la situation. Ceux qui réclament une intervention de l’Otan veulent détruire la Syrie et l’entraîner dans une guerre. Ceux qui attisent les haines confessionnelles en Syrie voudraient la détruire, servant ainsi le projet du nouveau Moyen-Orient que nous avons déchiré au Liban et à Gaza lors de la guerre de juillet 2006 et en 2008. Ceux, au Liban, qui contribuent à déstabiliser la Syrie en y transférant des armes ne gagneront pas. Tout développement, positif ou négatif, aura des impacts sur toute la région. Les États-Unis et l’Occident veulent que la Syrie présente des concessions, pas des réformes. Il y a des pays dans le monde gouvernés par des dictateurs, mais ils bénéficient d’un soutien américain, français et occidental. Nous devons tous nous tenir aux côtés de la Syrie afin qu’elle ne se soumette pas et soit capable de réaliser des réformes avec confiance et tranquillité (…).
La position du Liban aujourd’hui est différente. Les Libanais redoutaient toujours que toute solution dans la région se fasse au détriment du Liban parce qu’il est le maillon le plus faible, mais il ne l’est plus. Le Liban est fort par sa souveraineté et son indépendance. Si le Liban était faible, l’implantation des Palestiniens aurait eu lieu. Le sang des Palestiniens qui a coulé à Maroun el-Ras confirme qu’ils refusent l’implantation et les Libanais s’ils sont accrochés à l’équation du peuple-armée-résistance, l’implantation n’aura pas lieu. Certains parties à l’extérieur, aidées par certains groupes à l’intérieur tentent de frapper l’équation Armée-peuple-Résistance. Ils ont toujours œuvré pour semer la discorde entre la Résistance et son peuple, entre l’armée et la Résistance.
Après l’échec des attaques militaires et sécuritaires, dont la dernière était l’assassinat de Imad Moughnié, il y a eu des accusations arrivant au Tribunal spécial pour le Liban. J’avais commenté l’acte d’accusation et des conférences de presse juridique politique, et technique ont été tenues pour discuter du contenu de cet acte. Jour après jour, il est apparu à quel point ce tribunal est politisé. Lorsque moi et mes frères, nous donnons des explications, ce n’est pas pour convaincre l’administration états-unienne, Bellemare, Cassese, et certaines personnalités libanaises, mais nous nous adressons à l’opinion publique afin qu’elle comprenne ce complot. La Résistance surmontera cette nouvelle conspiration. Les résistants accusés par le TSL sont des opprimés
. »

Mohammad Rachid Kabbani, mufti sunnite de la République libanaise
« Il faut œuvrer avec son prochain pour établir tranquillité et stabilité au Liban. L’État, l’armée et les FSI sont les gardiens de la sécurité de notre pays. Il n’y aurait pas de Liban sans son armée. Les Libanais doivent s’unir, car même un seul mot peut se transformer en une étincelle qui enflammera tout. »

Marwan Hamadé, ex-ministre et ancien député (14-Mars)
« J’invite le Hezbollah à coopérer avec le Tribunal Spécial pour le Liban (TSL). Nous ne sommes pas des comploteurs, nous sommes des victimes et nous demandons la vérité. Je propose au secrétaire général de Hezbollah d’envoyer ses avocats à La Haye pour confirmer son point de vue. Les preuves de l’innocence sont sacrées mais pas jusqu’au degré de sacraliser les accusés. J’ai été convaincu qu’il y avait des ordres remis pour un meurtre collectif contre tout groupe qui se soulevait pour dire non à la mainmise de Bachar el-Assad sur le Liban. »

Revue de Presse

As Safir (Quotidien libanais proche de la nouvelle majorité, 26 août 2011)
Imad Marmal
Le commandement de l’Armée libanaise est fort mécontent à cause des attaques verbales lancées à son encontre par le député du Courant du futur Khaled Daher. Un haut responsable de l’institution militaire affirme que quelques jours avant d’être élu député, Khaled Daher était recherché par l’armée pour ses liens avec l’organisation extrémistes sunnites Fatah el-Islam. Il aurait été arrêté s’il n’avait pas acquis l’immunité parlementaire. Daher croit que ses attaques répétées contre l’armée sont susceptibles de le prémunir contre une éventuelle poursuite par l’armée. Il doit savoir cependant que son dossier sera rouvert dès qu’il ne bénéficiera plus de l’immunité parlementaire, prévient la source.

As Safir (24 août 2011)
Sateh Noureddine
Avant les appels euro-américains au départ d’Assad, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait prévenu que la situation en Syrie était semblable à la situation en Libye, et avait annoncé la fin des efforts de médiation. Ce qu’il disait donc, c’est que la diplomatie turque est arrivée à une impasse et qu’elle doit laisser place aux pressions internationales. Erdogan ne peut pas appeler Assad à partir : cela serait perçu par Damas comme une déclaration de guerre qui enflammerait les frontières syro-turques. Le rôle actuel de la Turquie est surtout de permettre à l’opposition syrienne de s’organiser dans le cadre d’un front national unifié. C’est un grand défi, voire une aventure périlleuse qui déterminera dans l’avenir le rôle turc dans l’ensemble du Machrek arabe.

An Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars, édition du 26 août 2011)
Abdel Karim Abou Nasr
Des faux calculs ont été pour certains dictateurs des erreurs fatales : Saddam Hussein a cru que la communauté internationale ne lui tournerait pas le dos pour soutenir un petit pays comme le Koweït. Kadhafi s’est imaginé qu’il pouvait massacrer son peuple pour rester au pouvoir. Bachar el-Assad commet aussi l’erreur de sa vie en s’imaginant qu’il peut poursuivre impunément la répression sanglante contre son peuple. Le résultat est cependant que la communauté internationale a décidé —ouvertement ou tacitement— qu’il ne pouvait plus rester au pouvoir.
Le président Obama a pris la décision d’œuvrer sérieusement au changement du régime syrien, affirment des sources diplomatiques européennes basées à Paris. Il discute avec nombre de dirigeants internationaux de l’adoption d’une stratégie unifiée pour faire face au régime syrien et à sa répression cruelle. La coalition régionale-internationale effectue des contacts secrets avec des parties civiles, militaires et religieuses de l’intérieur et de l’extérieur du régime syrien pour assurer les conditions propices à un changement pacifique du régime. Les contacts s’articulent autour de l’idée d’un changement du régime par les Syriens eux-mêmes. De nombreux pays estiment que c’est déjà fini pour le régime d’Assad, mais qu’il est difficile de déterminer la date de sa chute.

Al Akhbar (Quotidien libanais proche de la nouvelle majorité, 26 août 2011)
Ibrahim el-Amine
Les rebelles libyens ont certes les motivations, mais pas le professionnalisme nécessaire pour prendre Tripoli, comme il est apparu dans les vidéos en provenance de Libye. Les Européens et les États-uniens ne sont pas contentés d’un rôle adjuvant. Ils étaient structurellement impliqués dans l’opération militaire. Des informations évoquent le rôle sur le terrain de forces spéciales françaises et britanniques. Le Qatar a joué un rôle essentiel dans la gestion logistique et financière de l’opération. Les services de renseignement US ont tenté de repérer rapidement des figures de l’opposition qui peuvent assumer des postes de commandement. Cependant, la principale question que les pays occidentaux et leurs acolytes arabes doivent se poser est la suivante : Qu’est ce qui leur garantit qu’il n’y aura pas en Libye une véritable résistance politique et militaire aux ingérences étrangères, comme en Afghanistan et en Irak ?

L’Orient-Le Jour (Quotidien libanais francophone, proche du 14-Mars, édition du 26 août 2011)
Émile Khoury
Cet été qui tire à sa fin reste tendu, mais l’acte d’accusation numéro un, concernant les quatre hommes de main affiliés au Hezbollah, n’a pas provoqué le séisme que l’on pouvait craindre. Le numéro deux, le réquisitoire qui va concerner les commanditaires, risque d’être bien plus explosif. Pour une raison simple : il serait pratiquement impossible d’escamoter les inculpés potentiels, comme on a pu le faire avec les exécutants. Car il s’agirait de figures de proue trop connues.
Autre complication : le document, censé impliquer des parties qui ne seraient pas toutes libanaises, attendu en automne. À ce moment, les événements de Syrie pourraient avoir pris une tournure décisive. Ou encore auraient atteint un climat de violence, donc de perdition. Inquiets, des pôles du 14-Mars se réunissent régulièrement, loin des feux de la rampe, pour étudier les moyens à mettre en œuvre afin d’affronter le problème qui s’annonce. Ils examinent en premier lieu ce qu’il conviendrait de faire, ou de dire, lorsque le procès des quatre, jugés par contumace, aura démarré. Mais ils se concentrent principalement sur la prochaine mise en cause des commanditaires présumés, et les révélations qu’elle devrait apporter.
En n’oubliant pas que ce fracassant pavé dans la mare ne manquerait pas de provoquer de sérieux remous au sein du cabinet Mikati. Autant qu’au-dehors. Il faut donc parer à toute éventualité, y compris, et surtout, sur le plan sécuritaire.
Dans ce cadre, l’intérêt national primant tout, il est évident que le 8 Mars doit lui aussi réfléchir pour prévenir toute dégradation sur le terrain. Plus globalement, la nouvelle majorité, qui inclut les centristes, est appelée à prendre une position modératrice unifiée.
Les souverainistes envisagent, pour leur part, de lancer une campagne médiatique, émaillée de conférences de presse avec distribution des rôles et des thèmes, ainsi que de meetings populaires. Pour la réaffirmation de la primauté combat pour la vérité ainsi que pour l’appui au TSL. Pour le rejet du chantage armé fondé sur l’échange entre la justice et la paix civile. Et pour faire en sorte de mettre en avant les voix chiites qui se démarquent du tandem Amal-Hezbollah, en soutenant la légalité internationale. Cela pour riposter au Hezbollah qui affirme que sa position reflète la volonté de toute sa communauté.
À les entendre, les pôles du 14 Mars n’hésiteraient pas à réclamer la démission du gouvernement s’il ne se résout pas à mettre fin à ses faux-fuyants. Pour certifier clairement son adhésion à la justice internationale, par une proclamation exigeant que tout soit mis en œuvre en vue de découvrir toute la vérité sur l’assassinat du président Rafic Hariri et de ses compagnons de destin. Et sur les autres attentats dont le TSL se saisit.

L’Orient-Le Jour (24 août 2011)
Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, et l’ancien membre du Conseil constitutionnel, Sélim Jreissati, ont passé au crible l’acte d’accusation ainsi que les prestations du TSL en général.
Lors d’une conférence de presse conjointe, les deux hommes ont relevé à tour de rôle « les failles » qui entachent la procédure judiciaire dans son ensemble et, plus particulièrement, l’acte d’accusation.
Prenant la parole en premier, le député du Hezbollah a repris des arguments précédemment avancés par les responsables de son parti, notamment le fait que le Tribunal spécial pour le Liban « ne respecte pas les standards minimaux de la justice », soulignant que la décision de sa mise en place est « le fruit d’une convergence d’intérêts internationaux qui dépassent les intérêts des Libanais ».
M. Raad a accusé sans le nommer le procureur d’avoir « violé le principe de la confidentialité de l’enquête ». Il a également stigmatisé le fait que le tribunal « a outrepassé ses prérogatives, en réclamant (au Liban) les bases de données ». Un tribunal « qui table sur de maigres preuves circonstancielles est un tribunal dont on ne peut s’attendre qu’il rende justice », a-t-il déclaré, accusant l’instance internationale de servir d’outil « pour de nouvelles tutelles internationales sur le Liban ».
Selon lui, l’acte d’accusation se fonde sur « une fabrication de preuves circonstancielles », ce qui prouve sa « politisation ». « C’est une décision politique commandée par les intérêts américains et israéliens », a-t-il ajouté, soulignant que son « timing politique » est loin d’être innocent puisqu’il sert à « resserrer l’étau autour de la résistance ». Et de rappeler, un peu plus loin, que l’acte d’accusation « est une copie conforme des fuites que le TSL a lui-même distillées afin de préparer l’opinion publique ».
M. Raad a indiqué que le langage même utilisé pour la rédaction de l’acte d’accusation exprime clairement « l’aspiration de l’équipe des enquêteurs et du tribunal à se venger de la résistance ». Le député a également critiqué le caractère « confus » et la « légèreté » de l’acte d’accusation, dénonçant le « prétexte » avancé par le procureur qui avait signalé qu’« il ne publiait qu’une partie de l’acte, alors qu’il n’a pas hésité à glisser les noms des accusés comme son prédécesseur avait fait avec les quatre officiers », arrêtés quatre années durant dans le cadre de l’affaire Hariri.
Et le député de conclure que l’enquête est « politisée », sachant notamment qu’elle « n’a pas pris en compte certaines pistes » telles que la piste israélienne qui, a-t-il dit, est « prohibée ».
Le juge Sélim Jreissati a pris la relève pour démonter point par point la procédure judiciaire dans son ensemble, depuis la mise en place du TSL et les problèmes relatifs à sa légitimité, jusqu’aux preuves figurant dans l’acte d’accusation, qui selon lui ne se fondent sur aucun fait tangible et irréfutable, jusqu’à la qualification du crime d’acte terroriste, que le juge conteste également avant de rappeler qu’il n’existe aucune définition internationale du terrorisme à ce jour.
Évoquant le principe de droit selon lequel « la charge de la preuve incombe au procureur », M. Jreissati a rappelé à quel point il est « important que les preuves puissent comporter un minimum de pertinence, de précision et de justification afin que l’accusation ne soit pas arbitraire ».
Dans un long exposé sur les données de télécommunications utilisées par le procureur dans le cadre de l’acte d’accusation, l’intervenant a affirmé que Daniel Bellemare « a eu recours à des preuves exclusivement circonstancielles à défaut de pouvoir avancer des preuves irréfutables ».
« La preuve directe (...) est plus solide que la preuve circonstancielle, qui se fonde au départ sur une hypothèse sur laquelle viennent se greffer d’autres hypothèses. C’est ainsi, ajoute-t-il, qu’une donnée numérique devient matière à accusation dans le cadre d’un assassinat individuel. » Et de critiquer également le fait que l’annonce des noms des accusés a été liée à leur appartenance partisane. « M. Bellemare est bel et bien tombé dans le piège contre lequel nous l’avions mis en garde, en publiant, plus de six ans plus tard, un acte d’accusation fondé de manière quasi exclusive sur l’analyse de données de téléphonie mobile, sachant que M. Bellemare et M. Cassese (Antonio, le président du TSL) avaient auparavant aplani le terrain en faisant la promotion de ce type de preuves », a-t-il dit. M. Jreissati a rappelé à titre d’exemple la fameuse entrevue accordée par le procureur du TSL au site nowlebanon.
Et d’ajouter : « M. Cassese s’est mis dans une situation embarrassante et a embarrassé M. Fransen (Daniel, le juge de la mise en état) en théorisant en mars 2010 sur les preuves circonstancielles 15 mois avant la confirmation de l’acte d’accusation. »
Le juge s’est enfin demandé pourquoi le procureur du TSL n’est pas parvenu à identifier le kamikaze, ni à retrouver celui qui avait revendiqué l’attentat, Abou Adas, de même qu’il n’a pas révélé les caractéristiques de l’explosion.

L’Orient-Le Jour (23 août 2011)
« Ce n’est pas la fonction qui m’intéresse, mais ce gouvernement assure la stabilité du pays. » C’est la seule phrase que l’on peut arracher au Premier ministre Najib Mikati qui refuse de se laisser entraîner dans des polémiques et de passer son temps à répondre à ses détracteurs. Les conférences de presse et les longues interviews, ce n’est pas trop son genre, lui qui, à la formation de son gouvernement, a lancé le slogan « Tous pour le travail ». Si Mikati semble avoir perdu du poids, ses proches estiment que c’est à cause de la situation difficile et des problèmes qu’il doit résoudre. Mais ils s’empressent de rassurer les amis et les adversaires, le Premier ministre n’est pas près de démissionner... Non pas parce qu’il tient à cette fonction. Il a déjà été Premier ministre en 2005 et, selon eux, il n’a pas d’ambition personnelle, mais ce gouvernement est un facteur de stabilité, d’autant qu’il n’y a pas d’autre alternative.
Les proches du Premier ministre reconnaissent que la situation actuelle est loin d’être parfaite, mais il y a au moins, selon eux, un minimum de stabilité. Lorsqu’on leur fait remarquer qu’il y a tout de même beaucoup d’incidents sécuritaires, ils répondent que la situation reste contrôlée et le gouvernement assume entièrement ses responsabilités. Les sources du Sérail affirment catégoriquement que le taux de criminalité a baissé. Quant aux incidents, ils sont dus aux discours politiques qui font monter la tension dans la rue et aux manifestations pour obtenir le courant électrique.
Si on leur dit que l’arrestation des inculpés du TSL reste un problème, les proches du Premier ministre répondent alors qu’il y a des règles de procédure que le gouvernement respecte. Si quelqu’un dispose d’un moyen précis pour arrêter les inculpés, qu’il le communique au gouvernement. Les proches du Premier ministre font aussi valoir le fait que le président du TSL, le juge Antonio Cassese, a qualifié les efforts déployés par le gouvernement d’« acceptables ». « Si le gouvernement apprend où se trouve une des personnes recherchées, il prendra les dispositions pour l’arrêter immédiatement. Mais il n’a aucune information sur ce sujet, en dépit des recherches effectuées », disent-ils.
Toutefois, lorsque sayyed Nasrallah affirme que les personnes recherchées ne seront pas remises au TSL ni aujourd’hui ni dans 300 ans, cela ne met-il pas en difficulté le gouvernement ? Les sources proches du Premier ministre répondent que le secrétaire général du Hezbollah parle au nom de son parti et le Premier ministre au nom du gouvernement. Selon ces sources, Mikati serait convaincu du fait que la poursuite du travail du TSL est aujourd’hui dans l’intérêt du Liban. Les proches de Mikati refusent de dire s’il est lui-même convaincu de la crédibilité du TSL ou non, mais ils précisent que ce dernier préfère rester muet, utilisant la diplomatie invisible et discrète dans l’intérêt de toutes les parties libanaises. Il estime ainsi que les cris et les gesticulations ne sont pas nécessaires à une étape aussi délicate. Selon ses proches, ce qui compte pour lui, c’est le fait que la publication de l’acte d’accusation n’a provoqué aucun incident sur le terrain.
N’y a-t-il toutefois pas une contradiction entre la politique déclarée du Premier ministre et la présence de deux ministres du Hezbollah au sein du gouvernement ? Les proches de Mikati ripostent aussitôt que ces deux ministres étaient aussi présents dans les précédents gouvernements et nul n’y trouvait à redire. Toutefois, à cette époque, il n’y avait pas encore d’acte d’accusation, ni de noms officiels... Et alors ? répondent les proches de Mikati, qui rappellent que les autorités continuent à chercher. Selon eux, tout le monde sait que ces personnes sont difficiles à trouver. Une personne faisant l’objet de 360 mandats d’arrêt n’a été arrêtée que récemment dans la Békaa. Les États-Unis et leurs alliés, avec tous leurs moyens, ont mis 10 ans pour arrêter Ben Laden. De même les arrestations de Milosevic, de Mladic et d’autres ont pris aussi du temps. Pourquoi veut-on à tout prix susciter des problèmes là où il n’y en a pas ? s’interrogent les sources proches du Premier ministre. Mais si demain, comme l’annoncent certaines sources du 14 Mars, le TSL accuse des personnalités en vue, que fera Mikati s’il ne peut pas les arrêter ? « Ce n’est pas à lui de le faire, précisent les sources du Sérail. Selon le protocole signé entre le Liban et le TSL, les arrestations des personnes recherchées relèvent de la responsabilité du parquet près la Cour de cassation. »
Les proches de Mikati affirment aussi que le gouvernement restera en place car il unit le pays, et toutes les critiques n’y changeront rien. Enfin, selon ces mêmes sources, Mikati a à cœur le pays, et c’est pour cela qu’il ne compte pas démissionner. Ses proches affirment que pour lui, la situation aujourd’hui est encore plus difficile qu’elle ne l’était en 2005, lorsqu’il a été nommé Premier ministre.

L’Orient-Le Jour (22 août 2011)
L’affaire de l’interview faite par le magazine américain Time à l’un des quatre responsables du Hezbollah accusés par le tribunal international d’être impliqués dans l’assassinat de Rafic Hariri a provoqué un véritable branle-bas dans les milieux officiels. Malgré le démenti du Hezbollah, la direction du Time a confirmé que l’interview a bel et bien eu lieu.
Le cadre hezbollahi interviewé a affirmé que les autorités connaissent son lieu de résidence mais ne sont pas en mesure de l’arrêter. Cette interview, publiée samedi, a été démentie par le Hezbollah, mais le journaliste et le directeur de la rédaction du Time ont malgré tout confirmé qu’elle a bel et bien eu lieu. « Les autorités libanaises savent où je vis, si elles avaient voulu m’arrêter, elles l’auraient fait depuis longtemps », a affirmé au Time le cadre du Hezbollah, qui a requis l’anonymat et qui a demandé à garder secret le lieu de la rencontre. Il a montré au journaliste du magazine sa carte d’identité, correspondant au nom d’un des quatre suspects nommés par le TSL. « Elles ne peuvent tout simplement pas m’arrêter », a-t-il ajouté.
L’homme a nié par ailleurs toute implication dans l’assassinat : « Je ne reconnais aucune des charges retenues contre moi, je suis innocent », a-t-il souligné, affirmant qu’au moment de l’explosion qui a coûté la vie à Rafic Hariri,
À la suite de la publication de cette interview, le Premier ministre Najib Mikati est entré en contact avec le ministre de la Justice, Chakib Cortbawi, à qui il a demandé de « suivre cette affaire de près ». M. Cortbawi, de son côté, est entré en contact avec le procureur général de la République, Saïd Mirza, qui a « nié catégoriquement le fait que le parquet ou la police judiciaire soient au courant du lieu de résidence d’aucun des quatre accusés et n’aient pas procédé à des arrestations », selon un communiqué du ministre de la Justice. Le procureur « a informé le ministre qu’il allait poursuivre les mesures légales en vue de connaître la véritable identité de la personne à qui ces propos ont été attribués », poursuit le communiqué.
Le journaliste du Time, Nicholas Blanford, qui a signé l’article publié par le magazine, a précisé que ce n’est pas lui qui a effectué l’entrevue, mais l’un de ses collègues. Lors d’une interview par téléphone accordée à la chaîne LBC, Blanford a ajouté que « la direction de la rédaction du Time l’a appelé pour l’informer que cette interview sera ajoutée à l’enquête qu’il a publiée sur le TSL ». Le journaliste a en outre souligné que l’entrevue a bel et bien eu lieu, sinon le Time n’aurait pas accepté de la publier. M. Blanford a par ailleurs assuré qu’il n’a reçu aucun appel ou aucune menace de la part du Hezbollah. « J’ai été seulement contacté par les autorités libanaises et je rencontrerai un responsable libanais dans les heures qui viennent », a-t-il précisé.
De son côté, le directeur de la rédaction du Time a affirmé lui aussi, dans une déclaration à la Future News, que l’interview a eu lieu, même si le Hezbollah le dément.
Dans un communiqué de presse publié samedi, le Hezbollah avait démenti l’existence d’une telle interview. Le correspondant du Time « prétend qu’il s’est réuni avec un responsable du Hezbollah, puis qu’il s’est retrouvé face à face avec l’un des quatre accusés dans l’affaire Hariri et l’a interviewé », affirme le communiqué du Hezbollah. « Aucun responsable du parti ne s’est réuni avec le correspondant du Time, ni seul ni en présence d’une tierce personne. L’information est de ce fait dénuée de tout fondement et l’interview présumée n’existe pas », poursuit le texte. « C’est une histoire parmi tant d’autres inventées par le tribunal international », a accusé le Hezbollah.
Notons que peu avant le démenti du Hezbollah, l’ancien Premier ministre Saad Hariri avait vivement critiqué le gouvernement et le Hezbollah, à la lumière de l’interview du Time, accusant le pouvoir d’avoir « deux visages et de tenir deux langages ».
Réagissant à ce communiqué, le Hezbollah a déploré que M. Hariri se soit « empressé de faire sienne la version donnée par le Time, ce qui nous pousse à estimer que sa déclaration s’inscrit dans le cadre de la manipulation médiatique parrainée par le TSL ».

Al Balad (Quotidien libanais francophone indépendant, 25 août 2011)
Elias Kattar
Des sources françaises indiquent que le mandat de la Finul sera renouvelé à la fin du mois et que ce renouvellement se fera dans le calme et sans changement. Elles insistent dans le même temps sur le contenu de la lettre du président Nicolas Sarkozy, dont l’objectif principal est de pousser l’État libanais à renforcer la coopération entre l’Armée libanaise et la Finul, pour assurer une plus grande protection aux soldats internationaux lors de leurs déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de leur zone d’opérations.
Interrogées sur la possibilité d’un retrait définitif des soldats français de la Finul, les sources répondent que c’est une question qui se pose à long terme et qu’il est prématuré d’en parler. C’est pourquoi la lettre du président Sarkozy insiste sur la nécessité d’instaurer un climat de sécurité et une plus grande protection à la force internationale. « Nous commençons à avoir cela. Nous constatons un progrès dans ce domaine » (…) Les sources ajoutent enfin que la France attend les résultats de l’enquête sur le dernier attentat contre le contingent français à Saïda. « L’enquête a déjà réalisé un certain progrès et la France fait confiance à la justice libanaise. C’est pourquoi on ne peut pas faire de spéculations ».
Pour sa part, le porte-parole de la Finul Neeraj Singh évoque la participation essentielle de la France à la Finul, depuis le début de la mission de la force internationale en 1978. La France a été, et est toujours, l’un des plus grands contributeurs de la Finul, avec un contingent qui regroupe près de 1300 soldats. « Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune notification ou aucun indicateur laissant présager une diminution des effectifs du contingent français. Il n’y a par ailleurs aucun changement en général », a-t-il indiqué

Source
New Orient News