Le sénateur Robert Menendez (Démocrate, New Jersey) a annoncé son intention de déposer un projet de loi subordonnant le dégel des avoirs libyens et leur transfert au Conseil national de transition à l’arrestation et à l’extradition d’Abdelbaset Mohmed Ali al-Megrahi.

Proche d’Hillary Clinton et connu pour ses positions anti-castristes, Robert Menendez est un des plus influents sénateurs démocrates.

La Jamahiriya a toujours nié être impliquée dans l’attentat de Lockerbie (21 décembre 1988) contre vol PanAm 103, qui fit 270 victimes. Le 31 mars 19925, le Conseil de sécurité des Nations Unies (résolution 748) a fait obligation à la Libye de coopérer avec la Justice britannique et de livrer ses ressortissants suspectés d’être impliqués. En 1998, à la suite d’une médiation de Nelson Mandela, la Jamahiriya accepte que ses ressortissants soient jugés, mais aux Pays-Bas par des juges écossais. Les sanctions du Conseil de sécurité sont alors suspendues. Ali Megrahi est déclaré coupable et condamné à la prison à vie. En 2003, la Jamahiriya décide de solder tous ses contentieux avec les États-Unis croyant désamorcer ainsi la guerre qu’ils préparent. Dans ce contexte, Tripoli accepte d’indemniser les familles de victimes à hauteur de 2,7 milliards de dollars, tout en persistant à affirmer son innocence.

En 2009, Ali Megrahi est libéré pour raison de santé et revient en héros en Libye. Il semble que cette libération ait été négociée par Sir Mark Allen dans l’intérêt de BP.

En 2005, un officier de police écossais affirme que la pièce à conviction principale a été déposée sur les lieux du crime par des agents de la CIA. En 2007, un ingénieur suisse admet avoir fabriqué ladite pièce à conviction. Enfin, l’unique témoin admet avoir reçu 2 millions de dollars pour porter un faux témoignage qui relie la pièce à conviction à Ali Megrahi. Considérant une erreur judiciaire manifeste, la Commission écossaise des révision lui accorde une révision de son procès. Cependant l’état de santé du prévenu ne permet pas la tenue d’un nouveau procès.

En février 2011, le président du Conseil national de transition (CNT), Mustafa Abdel-Jalil, déclare à l’Expressen que Mouammar Kadhafi a ordonné lui même l’attentat de Lockerbie. Il n’en faut pas plus pour que la classe dirigeante US relance l’accusation contre la Jamahiriya malgré l’effondrement des procédures judiciaires.