Le second tour de la présidentielle iranienne a généré un tremblement de terre. Mahmoud Ahmadinejad est devenu président en battant un des piliers du régime depuis 1979. Ahmadinejad est le plus instruit de tous les présidents iranien et il est le premier président de la République islamique avec un passé militaire (il est colonel dans l’armée de réserve des gardes de la révolution). Il est aussi le premier à venir d’un milieu populaire et à ne pas avoir amassé une fortune ces dernières années. Toutefois, la vraie raison de sa victoire est sa grande loyauté envers Ali Khamenei.
Bien que l’élection d’Ahmadinejad soit manifestement truquée, elle est un développement important pour le pays : c’est la première fois qu’un mollah est battu par un non-mollah. C’est surtout la victoire de la faction la plus dure du régime. Cette dernière contrôle désormais tous les rouages du pouvoir. C’est la fin de plus de 20 ans de divisions du gouvernement. Khatami pouvait légitimement affirmer ne pas être au courant de tout dans le pays, c’était vrai. Mais aujourd’hui, cet argument ne tiendra plus. L’élection d’Ahmadinejad prouve que l’Iran ne peut pas être réformé de l’intérieur.
Toutefois, cette élection place les iraniens et les Européens face à un choix clair. Et c’est peut-être un développement bienvenu.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.
The Australian (Australie)

« Islamist regime in total control », par Amir Taheri, The Australian, 27 juin 2005.
« Forging a puritanical alliance », Gulf News, 27 juin 2005.