La déclaration de George W. Bush lors de sa récente rencontre avec Mahmoud Abbas mérite qu’on s’y attarde. Elle a fait réagir en Israël, mais pas aux États-Unis. Il a déclaré que le statut final d’Israël et de la Palestine devrait « être le fruit d’un accord entre les différentes parties et les changements aux lignes d’armistice de 1949 devront être le fruit d’un accord mutuel ». Il a également demandé à Israël de ne prendre aucune décision contrevenant aux obligations de la « feuille de route ». Il a enfin affirmé qu’il fallait préserver le caractère contigu de la Cisjordanie et qu’il fallait des moyens d’accès importants entre la Cisjordanie et gaza. Si le président s’en tient à ces déclarations, il peut faire un pas important en faveur de la paix israélo-palestinienne, de la démocratisation du Moyen-Orient et dans la lutte contre le terrorisme islamiste.
Il y a 38 ans, Israël prenait le Sinaï, la Cisjordanie, Jérusalem Est et le Golan. Au même moment, sans débat préalable, Lyndon Johnson décida qu’Israël pourrait conserver ces terres tant que les Arabes ne feraient pas la paix avec Israël. Cette approche de « paix contre territoire » fut ensuite reprise dans la résolution 242 de l’ONU. Johnson déclara également que le statut final devrait être proche des frontières de 1967. Pourtant, dans une lettre adressée à Ariel Sharon en avril 2004, Bush avait déclaré qu’il faudrait tenir compte de la réalité du terrain et qu’on ne pourrait pas revenir aux frontières de 1967.
Lors de la visite de Mahmoud Abbas, George W. Bush est revenu à la ligne traditionnelle des États-Unis. C’est une nouvelle bienvenue. Mais quelle version croire ? Nous le saurons bientôt. Mais aujourd’hui, tout pousse à ce que le président suive la position traditionnelle de Washington.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« From Bush, Mideast Words to Act On », par Zbigniew Brzezinski et William B. Quandt, Washington Post, 23 juin 2005.
« Turning point in Middle East peace », Gulf News, 24 juin 2005.