Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a donné une longue interview à la chaîne panarabe al-Mayadeen. Il a notamment confirmé que son organisation riposterait contre Israël si celui-ci intervenait encore une fois dans le conflit syrien.

Depuis le début de l’opération internationale visant à renverser la République arabe syrienne, en 2011, Israël a bombardé au moins cinq fois la Syrie. Tel-Aviv assure que ses interventions visaient toutes à empêcher des transferts d’armement vers le Hezbollah libanais. Cependant, dans plus de la moitié des cas, ce prétexte cachait en réalité le soutien israélien aux mercenaires takfiristes.

Trois jours après l’entretien d’al-Mayadeen, le 18 janvier 2015, des hélicoptères israéliens sont entrés à nouveau en Syrie pour bombarder un convoi à Quneitra. Ils ont tué un groupe d’officiers du Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution iraniens.

Parmi les victimes, on relève Jihad Moghniyé (fils du chef militaire du Hezbollah, Imad Moghniyé, assassiné en 2008), Mohammad Ahmad Issa, responsable de l’engagement en Syrie du Hezbollah, et le général Mohammad Ali Allah Dadi, conseiller militaire dépêché par les Gardiens de la Révolution.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doute de la capacité du Hezbollah à répliquer alors qu’il est déjà impliqué en Syrie. En donnant l’ordre de cette opération, il espère renforcer son image alors qu’il vient de convoquer de nouvelles élections.

Le Hezbollah s’est avéré incapable de venger l’assassinat d’Imad Moghniyé. Cependant, l’arrestation il y a un mois d’un espion qui avait fait avorter les tentatives de l’organisation [1] laisse à penser que le Hezbollah pourrait réagir cette fois.

[1« Le Mossad avait infiltré un espion au commandement du Hezbollah », Réseau Voltaire, 20 décembre 2014.