Reprenant le projet européen de Winston Churchill, les ministres des Affaires étrangères français et allemand, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier, ont conçu un projet de « Nouvelle Europe » après le Brexit.

Selon le document [1], ce projet est constitué de trois grands thèmes :
 Le sécurité européenne, qui reprend les thèmes de la Communauté européenne de Défense (CED, rejetée en 1950) ;
 L’asile et la politique des migrants ;
 La croissance et l’euro.

Les ministres appellent à une fusion des politiques étrangères et de défense, impliquant des ambassades communes et une armée commune. Ils ne précisent pas l’avenir du siège français au Conseil de sécurité, ni celui de la force nucléaire française. Dans ce chapitre, ils annoncent une initiative commune pour « la stabilisation, le développement et la reconstruction » de la Syrie. Pour lutter contre le terrorisme, ils proposent, outre la création d’une coordination européenne des services de renseignement, l’harmonisation des dispositions pénales.

Les ministres appellent à un renforcement de la surveillance commune des frontières européennes. Sans remettre en cause leur définition des « réfugiés », ils affirment qu’ils ont tous droit à la protection des Conventions de Genève. Admettant des histoires différentes, ils décident de partager leurs expériences en la matière.

Les ministres appellent à une harmonisation des politiques fiscales et à une stricte convergence des budgets nationaux de manière à garantir le bon fonctionnement de l’euro. Ils préconisent la création d’une nouvelle assemblée européenne chargée de contrôler la politique monétaire. Elle serait composée des députés européens de la zone euro et des députés nationaux.

Interrogée sur ce document, la chancelière Merkel a déclaré qu’elle n’était pas engagée par la réflexion des ministres.

[1« Projet Ayrault-Steinmeier de Nouvelle Europe », par Jean-Marc Ayrault, Frank-Walter Steinmeier, Réseau Voltaire, 27 juin 2016.