Le 8 octobre 1997, les Etats-Unis désignaient officiellement le Hezbollah comme « organisation terroriste étrangère ». C’était il y a exactement vingt ans. Depuis que ce groupe violent d’extrémistes soutenu par l’Iran a été créé au Liban il y a 35 ans, il n’a cessé de terroriser le Moyen-Orient et le monde. Le Hezbollah demeure une menace pour les Etats- Unis, pour la sécurité des Etats du Moyen-Orient et au-delà. Il est temps que d’autres pays se joignent aux Etats- Unis en présentant cette organisation meurtrière pour ce qu’elle est, en s’attaquant à ses réseaux et à ses soutiens et en préparant une riposte mondiale à la menace qu’elle représente pour le monde civilisé.

Le Hezbollah kidnappe des soldats et des civils, lance des roquettes sur des familles et des enfants israéliens, et prépare des attentats terroristes partout dans le monde. Les bombes envoyées en 1983 et 1984 par le Hezbollah contre l’ambassade américaine au Liban puis les attaques de 1983 contre les militaires américains et français à Beyrouth ont causé la mort de centaines de citoyens américains, français et libanais.

Ces dernières années, les forces de l’ordre ont déjoué des attentats planifiés par le Hezbollah sur presque chaque continent dans des pays comme la Thaïlande, Chypre, le Koweït, le Pérou, le Nigeria. En 2012, des terroristes rattachés au Hezbollah ont mené une attaque- suicide en Bulgarie. On pense que la milice opère de l’intérieur même des Etats-Unis. Le FBI a récemment arrêté deux citoyens américains soupçonnés d’agir au nom de l’unité chargée des opérations à l’étranger du Hezbollah.

Pendant des décennies, cette organisation terroriste a cherché à masquer ses objectifs meurtriers sous le voile de la légitimité politique. Le Hezbollah s’est présenté pour la première fois à des élections nationales au Liban en 1992. Aujourd’hui, l’organisation et ses alliés politiques occupent la moitié des sièges du cabinet libanais et près de la moitié de ceux de l’Assemblée nationale.

Mais la couverture politique du Hezbollah ne parvient pas à occulter entièrement ses véritables intentions. Les officiels à la tête de l’appareil politique supervisent en même temps la planification des attaques terroristes. Le Hezbollah a construit son pouvoir politique au détriment de ses victimes, parmi lesquelles l’ancien premier ministre libanais Rafiq Hariri et des dizaines de responsables libanais. Le peuple libanais n’est jamais complètement libre d’exprimer sa volonté politique, constamment menacé qu’il est par la violence et la coercition du Hezbollah.

Il n’existe aucune différence entre l’aile terroriste du Hezbollah et sa prétendue aile politique. Le Hezbollah ne forme qu’une seule organisation : une organisation terroriste mondiale. C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis continueront de considérer le groupe entier comme une organisation terroriste étrangère, et c’est pourquoi l’administration Trump n’aura de cesse de s’attaquer à ses infrastructures et à ses réseaux de soutien financiers. Rien de tout cela, bien sûr, ne compromet notre soutien indéfectible aux institutions politiques légitimes du Liban. Le fait que de plus en plus de pays du monde reconnaissent, comme nous l’avons fait, la nature profondément terroriste de cette organisation nous encourage. Au mois d’août, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est mis d’accord sur une série de réformes de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Ces mesures permettront de mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain et de mieux identifier l’activité illégale du Hezbollah. De plus, le Conseil de coopération du Golfe, la Ligue arabe, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont maintenant rejoint les Etats-Unis en plaçant le Hezbollah sur leur liste des organisations terroristes et, en 2013, l’Union européenne a même sanctionné sa « branche militaire ».

Complaisance

Et pourtant, cela reste insuffisant. Les Nations unies, comme certains pays d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie du Sud-Est – qui sont tous des zones où l’organisation continue ses opérations – n’ont pas encore sanctionné le Hezbollah dans son ensemble. Cette complaisance envers une organisation dont le but est de semer la terreur et de commettre des meurtres partout dans le monde doit prendre fin.

L’administration Trump poursuivra ses efforts pour isoler le bienfaiteur du Hezbollah : l’Iran. Le régime iranien ne respecte pas la souveraineté des pays voisins ni la dignité de son peuple. L’Iran se sert des bénéfices pétroliers – ressources qui devraient revenir au peuple iranien – pour financer le Hezbollah et d’autres organisations terroristes. Le régime emploie le Hezbollah comme un substitut pour violer la souveraineté des nations du Moyen-Orient. Les Etats-Unis condamnent la politique de déstabilisation de l’Iran et appellent tous les pays du monde à s’opposer à la dictature iranienne et à son partenaire junior : le Hezbollah.

La communauté internationale doit envoyer un message unanime et sans équivoque et déclarer que le Hezbollah n’est pas un parti politique légitime. La sûreté et la sécurité du peuple américain et de tous les peuples du monde dépendent de notre coopération en réponse à cette menace.

Aujourd’hui, nous renouvelons notre engagement inébranlable contre les actions terroristes menées par Hezbollah au Moyen-Orient et partout dans le monde. Nous prions nos partenaires de se joindre à nous dans cette condamnation. Ensemble, nous pouvons empêcher cette sournoise organisation terroriste de menacer la paix et la sécurité du monde.

Source
Le Monde (France)

(Traduit de l’anglais par Pauline Colonna d’Istria)