D’ordre de mon gouvernement, en réponse à la lettre datée du 10 mai 2018 émanant du Représentant permanent du régime israélien auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2018/443), et comme suite à ma lettre datée du 9 mai 2018 (S/2018/445), dans laquelle je rejetais diverses allégations sans fondement formulées contre la République islamique d’Iran, j’appelle votre attention sur ce qui suit :

1. Les allégations du régime israélien, qui prétend que l’Iran aurait mené depuis le territoire syrien une action contre ses positions militaires dans les hauteurs du Golan occupées, sont mensongères et sans fondement ; elles sont le fruit de la politique d’agression, de désinformation et d’aventurisme de ce régime. Comme il ressort de la communication du Chargé d’affaires par intérim de la République arabe syrienne datée du 10 mai 2018 (S/2018/447), ce sont au contraire les forces du régime israélien qui ont ouvert les hostilités en lançant une attaque de roquettes et des frappes aériennes le 9 mai 2018 contre le territoire syrien. Face à l’agression déclenchée par les Israéliens, l’armée syrienne, exerçant son droit de légitime défense, a riposté le 10 mai de manière appropriée et proportionnée.

2. La présence d’un nombre restreint de conseillers militaires iraniens en Syrie, sur invitation du Gouvernement syrien légitime, a pour but d’aider les forces de ce pays et leurs alliés à combattre des groupes internationalement reconnus comme terroristes, et elle se poursuivra aussi longtemps qu’il le faudra. La République islamique d’Iran se réserve en outre le droit de légitime défense qu’elle tient de la Charte des Nations Unies.

3. Ce nouveau cycle d’agression de la part du régime israélien, qui constitue une atteinte grave aux buts et principes de la Charte et au droit international, fait suite à la série de lourdes défaites récemment infligées aux groupes terroristes en Syrie, et vise à leur accorder un répit pour leur permettre de se réorganiser et de se réarmer. Ces agressions nuisent à la lutte menée contre les groupes terroristes en Syrie et menacent la paix et la sécurité dans la région.

4. La communauté internationale ne saurait rester muette ou s’abstenir de réagir aux actes d’agression et aux crimes perpétrés par le régime israélien sans s’attendre à de nouveaux actes de cette nature, qui ne feront qu’exacerber la situation en Syrie et dans la région. La République islamique d’Iran engage la communauté internationale et en particulier le Conseil de sécurité à s’acquitter des responsabilités qui leur incombent en condamnant les actes d’agression israéliens et en enjoignant à ce régime de mettre fin à ses agressions et provocations, qui nuisent à la lutte contre le terrorisme et menacent dangereusement la paix et la sécurité dans la région.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Source : Onu S/2018/459