Le Président de la République islamique d’Iran Hassan Rohani, le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine, et le Président de la République de Turquie Recep Tayyip Erdogan se sont réunis à Téhéran le 7 septembre 2018 lors d’un sommet tripartite.

Les présidents ont :

1. exprimé leur satisfaction à l’égard des réalisations accomplies, depuis la réunion d’Astana en janvier 2017 dans les domaines concernant les progrès pour réduire la violence dans toute la République arabe syrienne et pour contribuer à la paix, à la sécurité et la stabilité dans le pays.

2. mis l’accent sur leur engagement solide et continu pour la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne. Ils ont également souligné l’importance des objectifs et des principes de la Charte des Nations Unies, devant être respectés par tous. Ils ont réaffirmé qu’aucune action, indépendamment de celui qui l’a entreprise, ne devrait jamais aller à l’encontre de ces principes. Ils ont rejeté toutes les tentatives de créer de nouvelles réalités sur le terrain, sous prétexte de combattre le terrorisme, et ont manifesté leur détermination à lutter contre les intentions séparatistes visant à affaiblir la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, de même que la sécurité nationale des pays voisins.

3. traité de la situation actuelle sur le terrain, ont fait le point sur les développements à l’égard de la République arabe syrienne suite à leur dernière réunion à Ankara le 4 avril 2018, et ont convenu de continuer leur coordination tripartite conformément à leur entente. Dans ce contexte, ils se sont penchés sur la situation de la zone de désescalade d’Idlib et ont décidé de s’en occuper selon les principes et l’esprit de coopération caractérisant la réunion d’Astana mentionnée ci-dessus.

4. réaffirmé leur détermination à continuer une coopération dont le but ultime est d’éliminer définitivement Daesh/ ISIL, le front al-Nosra et tous les individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaïda ou Daesh/ISIL désignés de terroristes par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Ils ont souligné le fait que, dans la lutte contre le terrorisme, la séparation entre les groupes terroristes mentionnés plus haut et les groupes d’opposition armés ayant rejoints ou sur le point de rejoindre le régime du cessezle- feu sera d’importance cruciale compte tenu du souhait d’éviter des pertes civiles.

5. confirmé leur conviction qu’aucune solution militaire ne saurait résoudre le conflit syrien, car seul un processus de négociations politiques pourra y parvenir. Ils ont réaffirmé leur détermination à continuer une coopération active dans le but de faire avancer le processus politique et cela en allant dans le même sens que les décisions prises lors du Congrès de Dialogue national syrien à Sotchi et dans la Résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

6. réaffirmé leur décision de continuer à combiner leurs efforts pour faire avancer le processus contrôlé et dirigé par la Syrie pour atteindre une entente politique et renouveler leur engagement à aider à établir et à entamer le travail de la commission constitutionnelle. Ils ont exprimé leur satisfaction face aux consultations utiles entre les hauts fonctionnaires et l’envoyé spécial en Syrie du Secrétaire général des Nations Unies.

7. souligné la nécessité de soutenir toutes les initiatives pour aider les Syriens à retrouver une vie normale et pacifique et à soulager leurs souffrances. A cet effet, ils ont demandé à la communauté internationale, plus particulièrement aux Nations Unies et ses organismes humanitaires, d’accroître leur aide à la Syrie en fournissant de l’assistance humanitaire additionnelle, en facilitant les actions humanitaires, en rétablissant les infrastructures de bases, ce qui inclut les établissements sociaux et économiques, et en préservant l’héritage historique.

8. réaffirmé leur détermination à continuer de joindre leurs efforts pour protéger les civils et améliorer la situation en permettant à tous les Syriens dans le besoin d’avoir un accès rapide, sécurisé et sans entrave à l’aide humanitaire.

9. mis en évidence la nécessité de créer des conditions propices à un retour sécuritaire et volontaire des réfugiés et des personnes déplacées dans leur propre pays dans leur lieu de résidence initial en Syrie. Dans ce but, ils ont souligné l’importance d’une coordination entre les partis concernés, incluant le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et les autres organisations internationales spécialisées. Ils ont accepté de prendre en compte l’idée d’organiser une conférence internationale pour les réfugiés syriens et les personnes déplacées dans leur propre pays.

10. apprécié les progrès du travail du Groupe de réflexion sur la libération des détenus et des personnes enlevées, la remise des corps ainsi que sur l’identification des personnes disparues, effectuées avec la participation des Nations Unies et des experts du CICR.

11. décidé que leur prochaine réunion se tiendra en Fédération de Russie, cela sur l’invitation du président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine.

12. Les présidents de la Fédération de Russie et de la République de Turquie font part de leur sincère gratitude au président de la République islamique d’Iran Hassan Rohani pour avoir accueilli le Sommet tripartite à Téhéran.

Source
Horizons et débats (Suisse)