Mythe entretenu par la Russie : Nous avons fourni aux Américains des informations tout à fait détaillées indiquant quand et à quelle distance ont été effectués les essais de ce missile.

Faits : La Russie a modifié à plusieurs reprises son scénario de couverture du missile qui viole le traité et cette déclaration ne représente que la dernière version. Pendant plus de quatre ans, la Russie a nié l’existence du missile et n’a fourni aucune information à son sujet, bien que les États-Unis lui aient fourni les lieux des essais et les noms des sociétés impliquées dans la conception et la production du missile. Ce n’est qu’après que nous avons publiquement annoncé quelle était la désignation russe du système de missile que la Russie a admis que le missile existait. Depuis, elle a changé son histoire en affirmant que ce missile était incapable d’avoir une portée de plus de 500 km. La Russie prétend qu’elle n’est pas obligée de fournir aux États-Unis davantage d’informations sur le missile, sur sa capacité ou sur son historique d’essais afin d’appuyer son assertion selon laquelle le missile est conforme au traité. En dépit d’une telle obstruction, la Russie affirme qu’elle veut préserver le traité.

Mythe entretenu par la Russie : « Il y a seulement une semaine, quelques jours avant l’annonce de l’intention [des États-Unis]de se retirer du Traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire [traité INF], les Américains, via leur ambassade à Moscou, ont adressé au ministère russe des Affaires étrangères une longue liste de questions correspondant à leurs préoccupations. » (Extrait d’une déclaration du ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov, le 28 octobre 2018)

Faits : C’est inexact. Très récemment, en juin, lors d’une rencontre bilatérale d’experts, les États-Unis ont présenté à la Russie des questions sur le missile violant le traité – questions qui sont restées sans réponse. En octobre, les États-Unis ont apporté des réponses aux questions que la Russie avait posées lors de la même rencontre.

Ces cinq dernières années, les États-Unis ont présenté à la Russie de nombreuses séries de questions – portant toujours sur la même série de faits, liés à la violation du traité qui est en cours et dont la Russie refuse de discuter. Or la Russie a refusé de répondre aux questions clés des États-Unis sur son missile violant le traité. Dans un premier temps, les Russes ont affirmé qu’ils ne pouvaient pas identifier le missile auquel s’intéressaient les États-Unis, alors que ces derniers leur avaient fourni de nombreuses informations sur ses caractéristiques et l’historique de ses essais. Ce n’est que plus tard, quand les États-Unis ont forcé la Russie à reconnaître l’existence du missile en publiant sa désignation russe, que les Russes ont prétendu que le missile n’entrait pas dans le cadre du traité INF puisque sa portée n’excédait pas 500 km. La Russie affirme désormais qu’elle n’est pas obligée de fournir des informations supplémentaires sur ce missile.

Mythe entretenu par la Russie : Les États-Unis veulent entamer une course à l’armement.

Faits : La réalité, c’est que la fédération de Russie est en train de produire et de déployer une nouvelle capacité offensive qui est bannie par le traité INF. Les États-Unis, eux, ne font rien de tel. La situation actuelle ne représente ni une préférence, ni une création des États-Unis. La responsabilité en incombe clairement à la Russie.

En outre, c’est bien la Russie du président Vladimir Poutine qui a inscrit dans ses priorités un programme militaire de réarmement massif, se targue régulièrement de la valeur de ses armes nucléaires et menace ouvertement de lancer sur l’Europe des missiles russes.

Mythe entretenu par la Russie : Ce sont les États-Unis qui trichent et non pas la Russie.

Faits : Les actions des États-Unis respectent leurs obligations découlant du traité INF, comme l’ont d’ailleurs affirmé les Alliés très récemment, dans la déclaration du sommet de l’OTAN en juillet 2018. La Russie, par contre, ne les respecte pas, et a ignoré les appels à la transparence lancés par les États-Unis et l’Europe. Contrairement au refus de la Russie d’apporter des réponses substantielles aux questions clés des États-Unis sur le SSC-8/9M729, les États-Unis ont fourni à la Russie des informations détaillées expliquant pourquoi les États-Unis étaient en conformité avec le traité INF. Les États-Unis ont même présenté publiquement certaines de ces informations, dont une fiche d’information publiée sur la page web du département d’État.

Mythe entretenu par la Russie : Les États-Unis portent atteinte à la sécurité de l’Europe.

Faits : C’est la Russie qui porte atteinte à la sécurité de l’Europe à travers son missile violant l’INF, qui a été conçu spécifiquement pour détruire des cibles militaires et économiques européennes et exercer une pression sur les États de l’OTAN. Comme l’a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, M. Stoltenberg : « Le problème, c’est le déploiement de nouveaux missiles russes. Il n’y a pas de nouveaux missiles américains en Europe, mais il y a davantage de missiles russes capables de porter des têtes nucléaires, et ces missiles compromettent le traité INF. »

La volonté de la Russie de nuire à la sécurité européenne et de rejeter les règles internationales en violant un accord crucial de contrôle de l’armement ne devrait être une surprise pour personne. Cette violation du traité INF s’intègre à un modèle de comportement qui a de quoi inquiéter, venant après une série d’activités menaçantes de la Russie, notamment son annexion supposée de la Crimée, une tentative de coup d’État au Monténégro, de multiples piratages et attaques informatiques, une ingérence dans les élections en Occident et la tentative d’assassinat de Sergueï et Ioulia Skripal à l’aide d’un agent innervant sur le territoire d’un Allié de l’OTAN.

Mythe entretenu par la Russie : La Russie souhaite dialoguer sur le traité, contrairement aux États-Unis.

Faits : Les États-Unis ont organisé cinq rencontres d’experts techniques pour discuter des violations du traité INF par la Russie depuis 2014. Se sont tenues notamment deux réunions de la Commission spéciale de vérification, l’organe du traité chargé de traiter des questions liées à son respect par les parties, en novembre 2016 et décembre 2017, et trois rencontres bilatérales d’experts techniques américains et russes, en septembre 2014, avril 2015 et juin 2018. Lors de chacune de ces rencontres, les États-Unis ont pressé la Russie sur le sujet de son missile, l’ont exhortée à se conformer à nouveau au traité et ont souligné la gravité de leurs préoccupations, mais tout ceci n’a rencontré qu’obstruction, mensonge et déni.

De son côté, pendant cette période, la Russie n’a initié aucune rencontre avec les États-Unis pour discuter du respect du traité INF et n’a pas engagé de dialogue substantiel sur les sujets de préoccupation des États-Unis.

Mythe entretenu par la Russie : Les États-Unis sont en train de tourner le dos au contrôle de l’armement.

Faits : Comme le décrit l’Évaluation du dispositif nucléaire de 2018, les États-Unis se sont engagés à réaliser des efforts de contrôle de l’armement qui font progresser leur sécurité et celle de leurs alliés et partenaires, qui sont vérifiables et applicables et qui impliquent des partenaires remplissant leurs obligations de façon responsable. Un traité de contrôle de l’armement qui n’impose des restrictions qu’à une partie, tandis que l’autre le viole en toute impunité, n’est pas efficace pour nous sécuriser. Au contraire, il discrédite l’idée même de contrôle de l’armement en tant qu’outil destiné à améliorer notre sécurité collective. Les États-Unis agissent en vue de préserver le rôle du contrôle de l’armement afin de réduire le risque de guerre et d’éviter une compétition militaire inutile et déstabilisatrice.

Mythe entretenu par la Russie : Les États-Unis inventent leurs allégations contre la Russie, qui ne sont que des prétextes pour se retirer du traité.

Faits : La fédération de Russie est en train de produire et de déployer une nouvelle capacité offensive bannie par le traité INF. C’est la fédération de Russie qui a créé ce problème, pas les États-Unis. Les États-Unis ont longtemps maintenu qu’un traité INF que respectent toutes ses parties contribuait à la sécurité et à la stabilité mondiale. Les Alliés de l’OTAN sont tombés d’accord sur le fait qu’ « en l’absence de toute explication crédible de la part de la Russie sur son nouveau missile, la conclusion la plus plausible est que la Russie viole le Traité ». Les États-Unis ont discuté de cette violation avec la Russie pendant plus de cinq ans, s’efforçant de la convaincre de se conformer à nouveau au traité. Nous avons aussi fait savoir depuis longtemps que le statu quo était intenable et que notre patience avait des limites. Malheureusement, la Russie n’a pris aucune mesure significative en vue de résoudre ce problème.