Je vous adresse la présente lettre pour appeler de nouveau votre attention sur l’évolution alarmante des activités liées aux missiles balistiques menées cette année par l’Iran. Des images d’un satellite commercial indiquent que, le 6 février, l’Iran a utilisé un lanceur de satellites Safir depuis le Centre spatial Imam Khomeini. Ce lancement témoigne du mépris total de l’Iran envers l’appel urgent lancé par la communauté internationale pour qu’il mette fin à ce type d’activités et constitue une violation flagrante de l’annexe B de la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité, qui dispose que l’Iran a l’interdiction de mener des activités liées aux missiles balistiques.

En outre, le transporteur-érecteur-lanceur utilisé est identique à celui dont s’était servi l’Iran pour lancer des missiles Chahab-3. Bien que les autorités iraniennes prétendent qu’il s’agissait d’un exercice civil de recherche-développement dans le domaine spatial, ces activités peuvent être utilisées à des fins tant civiles que militaires et marquent une nouvelle étape dans le développement par l’Iran de missiles balistiques intercontinentaux capables de transporter une charge nucléaire.

La communauté internationale devrait y voir une provocation dans le contexte plus large des activités iraniennes hostiles liées aux missiles balistiques iraniens. Il ne s’agit pas de la première provocation du pays cette année : le 18 janvier, j’ai averti le Conseil de sécurité de l’utilisation par l’Iran, le 14 janvier, de son lanceur de satellites Simorgh (voir S/2019/62).

Les efforts sans scrupules que déploie l’Iran pour promouvoir son programme de missiles balistiques menacent non seulement les pays voisins et l’ensemble du Moyen-Orient, mais également une grande partie de l’Europe. Comme je l’ai précisé dans les deux lettres que j’ai envoyées au Conseil de sécurité le 19 octobre (S/2018/939) et le 23 novembre (S/2018/1047), les activités balistiques de l’Iran, qui utilise actuellement ou teste des missiles et a procédé à pas moins de neuf essais interdits rien qu’en 2018, mettent Israël et la région en danger.

Ces faits se sont déroulés alors que l’Iran ne cesse d’agir en violation de multiples résolutions du Conseil de sécurité, notamment des résolutions 2231 (2015), 2216 (2015), 1701 (2006), 1559 (2004) et 1540 (2004). L’Iran est désormais le pays qui contribue le plus à la prolifération des missiles et d’autres technologies balistiques au Liban, au Yémen, en Syrie et en Iraq, et fournit même directement ces missiles à des acteurs non étatiques et terroristes.

Je demande au Conseil de sécurité de se joindre aux nations et aux États qui ont déjà pris des mesures pour endiguer la menace que représentent les missiles iraniens.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Site : Onu S/2019/168