Me référant à la lettre datée du 10 avril 2019 (S/2019/306) que le Chargé d’affaires par intérim de la Mission permanente de la Tunisie auprès de l’Organisation des Nations Unies a adressée au Président du Conseil de sécurité lui transmettant le texte de la « Déclaration de Tunis » – publiée par le Conseil de la Ligue des États arabes réuni au sommet à sa trentième session ordinaire tenue à Tunis le 31 mars 2019 – en appui aux revendications unilatérales infondées des Émirats arabes unis sur les îles iraniennes d’Abou Moussa, de la Petite-Tounb et de la Grande-Tounb, j’ai l’honneur de porter ce qui suit à votre attention.

La Déclaration souligne à juste titre que la coopération entre les États arabes et la République islamique d’Iran doit reposer sur les principes de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires intérieures, et sur le droit international. Or, paradoxalement, en appuyant les revendications unilatérales infondées des Émirats arabes unis sur ces îles iraniennes et en portant ainsi atteinte à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la République islamique d’Iran, cette déclaration contredit tous ces principes et enfreint les règles impératives du droit international, ce que nous condamnons avec la plus grande fermeté.

Attachant une grande importance aux principes de souveraineté nationale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays de la région, la République islamique d’Iran attend également en retour de ceux-ci qu’ils respectent pleinement sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale et qu’ils s’abstiennent d’intervenir dans ses affaires intérieures, comme leur en fait obligation la Charte des Nations Unies. C’est pourquoi elle demande que cesse tout appui aux revendications unilatérales infondées des Émirats arabes unis sur les îles iraniennes.

La République islamique d’Iran réaffirme que, selon la position de principe qu’elle observe de longue date, elle ne reconnaît pas l’existence d’un différend l’opposant aux Émirats arabes unis à ce sujet. Les trois îles font depuis toujours partie intégrante du territoire iranien et l’Iran rejette catégoriquement toute affirmation contraire. Néanmoins, en raison de son ferme attachement au principe de bon voisinage, l’Iran s’est toujours déclaré disposé à engager un dialogue bilatéral avec les Émirats arabes unis pour dissiper tout malentendu de leur part quant à l’île d’Abou Moussa. Cela étant, il met en garde les tiers contre toute immixtion, qui ne saurait être constructive, dans cette question de nature bilatérale. Par la présente, je rejette également la demande figurant dans le document S/2019/30.

Pour ce qui concerne le « golfe Persique » que d’aucuns désignent sous un faux nom, je souhaiterais de nouveau rappeler qu’il s’agit, depuis des temps immémoriaux, de la seule appellation géographique correcte de l’espace maritime séparant l’Iran de la péninsule arabique. Comme en attestent les archives de tous les grands instituts de cartographie, cet espace maritime n’a jamais porté d’autre nom que celui de « golfe Persique ». Dans ces conditions, la politique de l’Organisation des Nations Unies relative à la normalisation des noms géographiques, et sa pratique encourageant l’emploi de « golfe Persique » comme seule expression désignant cet espace maritime, méritent d’être signalées et devraient être respectées par tous.

Je saisis cette occasion pour vous informer que je réfute en outre, de manière catégorique, toutes les fausses informations, les calomnies et les allégations formulées dans les lettres figurant dans les documents S/2019/40, S/2019/51, S/2019/61, S/2019/99, S/2019/206, S/2019/234, S/2019/240, S/2019/291, S/2019/299, S/2019/330, S/2019/386 et S/2019/391.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Onu : S/2019/412