D’ordre de mon gouvernement, j’ai l’honneur de faire savoir que, conformément à l’Article 51 de la Charte des Nations Unies et dans le cadre d’une action internationale plus large, le Royaume-Uni a déployé des moyens militaires dans des opérations dirigées contre des objectifs dont nous savons qu’ils sont utilisés dans l’opération de terreur menée contre les États-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni et d’autres pays du monde.

Ces forces sont actuellement utilisées dans l’exercice du droit naturel de légitime défense individuelle et collective reconnu à l’Article 51 de la Charte, à la suite des attentats terroristes commis le 11 septembre, pour éviter que la menace d’attaques de même source ne persiste. Mon gouvernement a présenté au Parlement britannique le 4 octobre des informations d’où il ressort qu’Oussama ben Laden et son organisation terroriste, Al-Qaida, ont les moyens de lancer des attaques terroristes de grande envergure, ont revendiqué des attaques antérieures sur des cibles des États-Unis et mènent une campagne concertée contre les États-Unis et leurs alliés. Au nombre de leurs objectifs déclarés figurent l’assassinat de citoyens américains et des attaques contre les alliés des États-Unis.

Notre action militaire a été soigneusement préparée, et est dirigée contre l’organisation terroriste Al-Qaida d’Oussama ben Laden et le régime des Taliban, qui l’appuie. Les objectifs ont été choisis avec le plus grand soin afin de minimiser les risques pour les populations civiles.

Il importe de souligner que ces opérations ne sont dirigées ni contre la population afghane ni contre l’Islam. Le Royaume-Uni s’honore d’être un pays multiculturel et multiracial, et M. Blair, Premier Ministre, a fait part de l’indignation du Royaume-Uni, ainsi que de la grande majorité des musulmans, lorsqu’Oussama ben Laden et ses associés ont été désignés comme étant des terroristes « islamistes ». Ce ne sont pas des terroristes islamistes, mais tout juste des terroristes ordinaires.

Je vous serais obligé de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Source : Onu S/2001/947