Monsieur le ministre des Affaires étrangères, Luigi, mon ami, merci beaucoup. Et merci pour le travail extraordinaire qui a permis de nous rassembler tous, et c’est merveilleux d’être avec autant de collègues aujourd’hui. Surtout, merci d’avoir organisé ce qui est une réunion très importante. Et à tous les membres de la Coalition mondiale contre Daech, merci de faire partie de cette entreprise aujourd’hui, mais aussi tous les jours.

Depuis la création de cette coalition en 2014, nos actions conjointes par, avec et par le biais de nos partenaires locaux ont été un élément essentiel pour parvenir à la défaite territoriale de Daech en Iraq et en Syrie. Des millions de civils ont pu rentrer chez eux. Les déplacements des combattants étrangers de Daech de – vers la Syrie et l’Iraq ont pratiquement cessé. Et les principaux dirigeants de Daech ont été capturés ou tués. Il s’agit d’accomplissements importants qui témoignent de ce qui est possible lorsque nous nous rassemblons pour une cause commune avec un engagement commun.

Mais il reste encore du travail à faire, et permettez-moi d’exposer brièvement ce que les États-Unis considèrent comme nos priorités clés à l’heure actuelle. Je pense que cela vous semblera très familier parce que cela correspond tout à fait à ce que Luigi vient de dire. Tout d’abord, les éléments restants de Daech en Iraq et en Syrie, bien que très diminués, aspirent toujours à mener des attaques à grande échelle, comme nous l’avons vu avec les deux attentats suicides de janvier à Bagdad. Pour préserver nos acquis militaires, nous devons réaffirmer notre engagement, notamment à l’égard de l’opération Inherent Resolve, de la mission complémentaire de l’OTAN en Iraq, et du renforcement des capacités antiterroristes confiées à des civils.

Deuxièmement, nous devons reconduire l’aide à la stabilisation de la coalition en Iraq et en Syrie, comme Luigi l’a dit, pour faire obstacle à toute résurgence de Daech dans ces pays. Notre aide à la stabilisation permettra de répondre à des besoins critiques que les Syriens eux-mêmes ont priorisés, de faire face aux vulnérabilités précédemment exploitées par Daech, de combler les lacunes des capacités des autorités locales. Ces besoins sont particulièrement pressants compte tenu de la sécheresse et du ralentissement économique en Syrie, que Daech cherche à exploiter.

Nous avons bien progressé sur la voie de notre objectif de mobiliser 670 millions de dollars pour 2021 dans le cadre des actions de stabilisation en Iraq et dans le nord-est de la Syrie. Je pense que nous en sommes à près de 507 millions de dollars maintenant, alors continuons jusqu’à ce que nous atteignions notre objectif. De plus, je peux par ailleurs annoncer aujourd’hui que les États-Unis fourniront une aide humanitaire supplémentaire de 436 millions de dollars aux Syriens et aux communautés qui les accueillent, ce qui portera l’aide humanitaire totale des États-Unis en réponse à la crise syrienne à près de 13,5 milliards de dollars. Ensemble, nous devons aussi persister sur la voie de nos objectifs de stabilisation, comme nous avons maintenu notre engagement dans le cadre de notre campagne militaire qui a abouti à la victoire sur le champ de bataille.

Troisièmement, 10 000 combattants de Daech sont toujours détenus par les FDS en Syrie. Cette situation est tout simplement intenable. Elle ne peut tout simplement pas durer indéfiniment. Les États-Unis continuent à exhorter les pays d’origine, y compris les partenaires de la coalition, à rapatrier, réinsérer et, le cas échéant, poursuivre en justice leurs citoyens. Plusieurs pays ont fait du bon travail sur ces fronts. Le Kazakhstan a rapatrié plus de 600 combattants et membres de leur famille et a recruté de nombreux rapatriés dans le cadre de programmes de réhabilitation. L’Ouzbékistan, le Tadjikistan et la République kirghize ont rapatrié des membres des familles de combattants terroristes étrangers d’Iraq et, dans le cas de l’Ouzbékistan, de Syrie et d’Afghanistan également. Plusieurs pays des Balkans, dont la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo et la Macédoine du Nord, ont également rapatrié des combattants terroristes étrangers. Et l’Italie, bien sûr, s’est distinguée comme l’un des rares pays d’Europe occidentale disposés à permettre le retour de ses ressortissants de la région. Elle vient de rapatrier une combattante terroriste étrangère et ses enfants. La Finlande a également donné l’exemple en rapatriant plusieurs familles originaires de Finlande.

Quatrièmement, assurer la défaite durable de Daech signifie également faire face efficacement aux menaces de Daech en dehors de l’Iraq et de la Syrie, à l’endroit où Daech – des endroits où Daech a récemment concentré ses efforts. Nous sommes en particulier reconnaissants pour le soutien des partenaires de la coalition dans le cadre de l’élargissement des efforts de renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme pour les pays en première ligne de la menace de Daech en Afrique. Et encore une fois, j’appuie fermement ce que le ministre des Affaires étrangères a dit à cet égard. Mettons à profit la discussion d’aujourd’hui pour essayer de développer les plans de coalition pour faire face efficacement à la menace en Afrique et de synchroniser nos efforts avec nos partenaires nationaux, régionaux et internationaux.

Pour récapituler très brièvement certaines mesures prises récemment par la coalition, les États-Unis et le Nigeria ont convoqué en novembre dernier une réunion de la coalition avec des représentants des États d’Afrique de l’Ouest pour discuter de la lutte contre la menace de Daech en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Nous avons également tenu des discussions informelles entre partenaires de la coalition sur la menace pressante de Daech dans le nord du Mozambique et sur les mesures que nous pourrions prendre là-bas. Plusieurs des groupes de travail de la coalition élargissent leur champ d’action privilégié pour y inclure l’Afrique. Par exemple, le groupe de travail sur les communications a récemment proposé un document-cadre pour l’Afrique afin de guider l’approche de la coalition face à Daech en Afrique, dans l’espace de l’information, en décrédibilisant la « marque », en exposant les tactiques de recrutement, en favorisant les opportunités de dialogue, en diffusant des discours positifs qui constituent une alternative à ceux de Daech.

Il s’agit d’un effort d’une importance vitale. Nous voyons – je sais que vous le savez tous – nous voyons des combattants de 13 et 14 ans prendre les armes pour tuer des gens, et nous devons nous y attaquer sous tous les angles possibles. Et le travail d’information est d’une importance vitale. Nous exhortons davantage de groupes de travail de la coalition – par exemple, le groupe de lutte contre le financement de Daech – à se joindre à cet effort et à accorder une attention supplémentaire à Daech et au problème qu’il pose en Afrique.

Et les récents efforts d’expansion de la coalition ont été axés sur les nations africaines, avec la République centrafricaine et la Mauritanie s’y associant en tant que 82ème et 83ème membres. Nous continuons à encourager les principaux États de première ligne et les dirigeants régionaux en Afrique à envisager d’intégrer cette coalition.

Pour terminer sur cette question aujourd’hui, les États-Unis annoncent aujourd’hui l’inscription d’Ousmane Illiassou Djibo sur la liste des terroristes mondiaux expressément désignés. Djibo est un haut dirigeant et un lieutenant clé de Daech Grand Sahara. Cette désignation s’inscrit dans le cadre de notre action constante de lutte contre le financement de Daech en Afrique.

Permettez-moi de conclure en disant à quel point les États-Unis sont reconnaissants de votre partenariat et de votre engagement à vaincre Daech en Iraq, en Syrie, partout dans le monde. Nous avons fait de grands progrès parce que nous avons travaillé ensemble. Nous espérons donc maintenir notre vigilance et poursuivre la lutte contre cette organisation terroriste jusqu’à ce qu’elle soit vaincue de manière décisive. Merci beaucoup.