Bonsoir. Aujourd’hui, j’ai effectué deux appels vitaux, comme je le fais depuis quelques mois maintenant – deux appels vitaux que – sur la situation en Russie et en Ukraine.

Le premier était destiné à un groupe bipartisan de membres du Congrès qui représentent actuellement les États-Unis, ainsi qu’à la vice-présidente Harris à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Le deuxième était le dernier d’une série d’appels au cours des derniers mois avec les chefs d’État de leurs Alliés de l’OTAN et de l’Union européenne pour les informer de ce qu’est, d’après les États-Unis, la situation actuelle et ce qui se passera probablement en Ukraine dans les prochains jours, pour nous assurer de continuer à rester solidaires – je veux dire l’Union européenne et l’OTAN.

Malgré les efforts de la Russie pour nous diviser chez nous et à l’étranger, je peux affirmer que cela ne s’est pas produit. Le message incontournable des deux – pendant les deux appels était celui de l’unité, de la détermination et de la résolution. J’ai fait part à tous ceux qui ont participé aux appels de ce que nous savons d’une crise qui s’aggrave rapidement en Ukraine.

Au cours des derniers jours, nous avons vu des informations faisant état d’une augmentation importante des violations du cessez-le-feu par des combattants soutenus par la Russie qui tentent de provoquer l’Ukraine dans le Donbass. Par exemple, le bombardement d’un jardin d’enfants ukrainien hier, dont la Russie a faussement affirmé qu’il avait été commis par l’Ukraine. Nous continuons également de voir de plus en plus de désinformation diffusée à l’intention du public russe, notamment des séparatistes soutenus par la Russie, affirmant que l’Ukraine envisage de lancer une offensive massive dans le Donbass.

Eh bien, écoutez, il n’y a tout simplement aucune preuve à l’appui de ces affirmations, et cela défie la logique de base de croire que les Ukrainiens choisiraient ce moment, avec plus de 150 000 soldats déployés à leurs frontières, pour attiser un conflit qui dure depuis un an.

Les médias d’État russes continuent également de diffuser de fausses allégations d’un génocide en cours dans le Donbass et des allégations fabriquées de toute pièce mettant en garde contre l’attaque de la Russie par l’Ukraine sans aucune preuve. C’est exactement ce que je suis sûr que l’Ukraine envisage de faire : attaquer la Russie.

Tout cela est conforme au mode opératoire qu’ont déjà utilisé les Russes : avancer une fausse justification pour prendre des mesures contre l’Ukraine. Cela s’inscrit également dans la lignée des scénarios prétextes contre lesquels les États-Unis et leurs Alliés et partenaires mettent en garde depuis des semaines.

Tout au long de ces moments tendus, les forces ukrainiennes ont fait preuve de beaucoup de discernement et, j’ajouterais, de retenue. Elles ont refusé de permettre aux Russes de les entraîner dans la guerre.

Mais le fait demeure : les troupes russes encerclent actuellement l’Ukraine – de la Biélorussie, le long de la frontière russe avec l’Ukraine, jusqu’à la mer Noire au sud – et toute sa frontière.

Vous savez, écoutez, nous avons des raisons de penser que les forces russes prévoient d’attaquer l’Ukraine dans le courant de la semaine prochaine – dans les jours à venir. Nous pensons qu’elles cibleront la capitale de l’Ukraine, Kiev, une ville de 2,8 millions d’innocents.

Nous dénonçons les plans de la Russie, non pas parce que nous voulons un conflit, mais parce que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éliminer tout motif que la Russie est susceptible d’avancer pour justifier l’invasion de l’Ukraine et l’empêcher d’agir.

Ne vous méprenez pas : si la Russie persiste dans ses projets, elle sera responsable d’une guerre choisie catastrophique et inutile. Les États-Unis et leurs Alliés sont également prêts à défendre chaque centimètre carré du territoire de l’OTAN contre toute menace à notre sécurité collective.

Nous n’enverrons pas non plus de troupes combattre en Ukraine, mais nous continuerons à soutenir le peuple ukrainien.

L’année dernière, les États-Unis ont fourni un montant record d’aide à la sécurité à l’Ukraine pour renforcer sa défense – 650 millions de dollars, des missiles Javelin aux munitions.

Et nous avions également déjà fourni 500 millions de dollars à l’Ukraine — sous forme d’aide humanitaire et de soutien économique à l’Ukraine. Et cette semaine, nous avons également annoncé une garantie de prêt souverain supplémentaire de jusqu’à 1 milliard de dollars pour renforcer la résilience économique de l’Ukraine.

Mais l’essentiel, c’est que les États-Unis et leurs Alliés et partenaires soutiendront le peuple ukrainien. Nous ferons en sorte que la Russie assume la responsabilité de ses actes. L’Occident est uni et résolu. Nous sommes prêts à imposer des sanctions significatives à la Russie si elle envahit davantage l’Ukraine.

Mais je le répète : la Russie peut encore choisir la diplomatie. Il n’est pas trop tard pour désamorcer les tensions et revenir à la table des négociations.

Hier soir, la Russie a convenu que le secrétaire d’État Blinken et le ministre des Affaires étrangères Lavrov doivent se rencontrer en février — le 24 février — le 24 février en Europe.

Mais si la Russie entreprend une action militaire avant cette date, il sera clair qu’elle aura claqué la porte à la diplomatie. Elle aura choisi la guerre, et elle paiera le prix fort pour cela – non seulement à cause des sanctions que nous et nos Alliés imposerons à la Russie, mais aussi du fait de l’indignation morale du reste du monde.

Vous savez, de nombreuses questions divisent notre nation et notre monde, mais résister à l’agression russe n’en fait pas partie. Le peuple américain est uni. L’Europe est unie. La communauté transatlantique est unie. Nos partis politiques dans ce pays sont unis. Le monde libre tout entier est uni.

La Russie a le choix entre la guerre et toutes les souffrances qu’elle apportera ou la diplomatie grâce à laquelle l’avenir sera plus sûr pour tous.

Maintenant, c’est avec plaisir que je répondrai à quelques questions. Nancy de Bloomberg.

Q Merci beaucoup, monsieur. Pensez-vous qu’il soit sage pour le président Zelensky de quitter l’Ukraine si une invasion est aussi imminente que le disent les États-Unis ?

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : C’est un jugement qui est le sien et quelque chose qu’il lui appartient de déterminer.

J’ai parlé avec Zelensky une douzaine de fois – peut-être plus, je ne sais pas. Et – et c’est – et dans la recherche d’une solution diplomatique, ce n’est peut-être pas faux – c’est peut-être le choix judicieux. Mais c’est sa décision.

Q Et avez-vous des indications sur la question de savoir si le président Poutine a pris la décision d’envahir ou non ? Êtes-vous convaincu qu’il – qu’il n’a pas déjà pris cette décision ?

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : Dans l’état actuel des choses, je suis convaincu qu’il a pris la décision. Nous avons des raisons de le croire.

Q Il semble y avoir une unanimité, une communauté d’esprit — entre les États-Unis et l’Europe en faveur de la prise de sanctions — des sanctions globales. Mais tout le monde est-il d’accord sur exactement les mêmes sanctions que vous voulez prendre ?

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : Oui. Il y aura quelques légères différences, mais aucune – il y aura plus d’ajouts que de soustractions.

Q Et le président Poutine va superviser des exercices nucléaires ce week-end. Comment voyez-vous cela se produire ? Quelle est votre réaction à cela, Monsieur ? Merci.

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : Eh bien, je ne pense pas qu’il envisage le nucléaire — l’utilisation d’armes nucléaires, loin de là. Mais je pense que c’est – je pense qu’il entend surtout tenter de convaincre le monde qu’il a la capacité de changer la dynamique en Europe alors qu’il ne le peut pas.

Mais je ne sais pas – dans quelle mesure il s’agit d’une couverture pour dire simplement : « Nous faisons juste des manœuvres » et il y a autre chose, je ne peux tout simplement pas – c’est difficile de lire dans ses pensées.

(Paroles qui se superposent.)

Q Pour être clair — pour être clair, vous êtes convaincu —

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : Je — Je vais répondre à des questions.

Q — vous êtes convaincu — vous êtes convaincu que le président Poutine va envahir l’Ukraine ? C’est ce que vous venez de dire il y a quelques instants ?

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : Oui, c’est cela.

Q La diplomatie n’est-elle plus de mise alors ?

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : Non. Il y a toujours… jusqu’à ce qu’il le fasse, la diplomatie est toujours une possibilité.

Q Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il envisage cette option ?

MONSIEUR LE PRÉSIDENT : Nous avons des capacités de renseignement importantes. Merci beaucoup.