" Ce titre est un extrait de lettre écrite par des pasteurs tutsis à leur supérieur hutu le 15 avril 1994, une semaine après le début du génocide, Gourevitch, journaliste au New Yorker, a labouré pendant trois ans (1995-1998) le Rwanda, en plusieurs voyages et a laissé parler victimes et génocidaires, politiques et paysans.

L’auteur adopte une technique narrative qui fait basculer le lecteur en pleines ténèbres rwandaises, lui fait voir le sang et ressentir la folie, et le tient dans l’horreur hallucinée pour ne plus le lâcher.

Gourevitch se rend aux Etats-Unis et au Kenya, où se sont réfugiés des commanditaires des massacres. Là, dans le calme de banlieues luxueuses, les accusés de génocide nient la plupart du temps toute responsabilité. Ils disent : "On m’a ordonné de le faire."

Au Rwanda, dans la boue des camps de réfugiés, Gourevitch tente de comprendre. Un abattement total pèse sur le pays aux milles collines couvertes de bananiers, abandonné dès le début, par la communauté internationale, Etats-unis, France et Belgique en tête.

Gourevitch dénonce les trafics d’armes en faveur du pouvoir hutu, depuis le Zaïre de Mobutu, le réarmement des assassins dans les camps de réfugiés, gavés d’aide humanitaire, et qui tenaient en otage des centaines de milliers de civils. "

(extrait d’une dépêche de l’AFP :Rwanda : Enquête sur un génocide PARIS, 22 oct (AFP)-)