L’an dernier, divers médias ont fait état de rumeurs sur l’apparition de champs de pavot en Algérie, qui apportaient de l’eau au moulin de ceux qui prétendent que les militants intégristes du FIS s’investissent dans la production et le trafic des drogues. Après vérification auprès des autorités algériennes, il se confirme qu’en l992, la gendarmerie nationale a bien découvert et détruit une plantation de pavot. Il s’agissait d’une petite parcelle dissimulée au milieu d’autres cultures à Staoueli, près de Tipasa, à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Alger. Les plants n’étaient pas encore parvenus à maturation, mais les analyses de laboratoire ont confirmé qu’il s’agissait de pavot à opium. De surcroît, cette même année, on a saisi, pour la première fois, une petite quantité d’opium (600 grammes). Cette substance provenait du Croissant d’or et non de cultures locales. La police judiciaire ne croît pas pour autant à l’émergence de filières intégristes de trafic d’opiacés, du moins sur le territoire algérien. L’explication la plus vraisemblable est que certains "Afghans", ces anciens combattants intégristes formés et aguerris aux côtés des moudjahidins, cherchent, après leur retour, à satisfaire un goût pour les paradis artificiels contracté durant leur séjour en Asie. De fait, la dernière prise significative de dérivés de l’opium en Algérie, 18 kilos d’héroïne en 1991, avaient résulté du démantèlement d’une filière d’enseignants coopérants syriens qui avaient, avec l’aide de quelques complicités locales, monté un trafic de transit à destination de l’Espagne (envoyé spécial de l’OGD).

(c) La Dépêche Internationale des Drogues n° 21