La saisie, au début de l’année, par les douanes canadiennes, de 35 kilos d’héroïne d’origine pakistanaise en provenance de Nairobi, à l’aéroport de Montréal, pourrait relever de la simple routine. Toutefois, l’itinéraire emprunté par la drogue, ainsi que les complicités dont a nécessairement bénéficié son acheminement, laissent supposer qu’il s’agit d’une filière importante. La drogue était dissimulée dans l’emballage de pièces d’hélicoptères de l’armée de l’air kenyane acheminées, via Paris, au Canada où elles sont prises en charge par les forces aériennes canadiennes qui en assurent la maintenance par contrat. La découverte s’est faite de manière tout à fait fortuite. Aucune arrestation n’a été effectuée, ni au Canada, ni au Kenya. En l’état, il n’est pas possible de savoir si cette drogue faisait partie d’un lot beaucoup plus important, ou s’il s’agissait de tester un nouveau mode d’acheminement. Selon les observateurs, il ne fait aucun doute que ce trafic bénéficie de complicités de très haut niveau au sein de l’armée kenyane et des soupçons pèsent sur ses partenaires canadiens. La plate - forme aéroportuaire de Nairobi est, pour le fret export, la principale du continent africain. En effet, toute l’année des vols cargo assurent de très nombreuses dessertes vers la plupart des capitales européennes, y acheminant fleurs, fruits et légumes frais. Ce type de marchandises est transporté en flux particulièrement tendus et ne supporte pas les contrôles tatillons (correspondant de l’OGD en Afrique de l’Est).

(c) La Dépêche Internationale des Drogues n° 41