Les gendarmes mobiles envoyés à Tahiti pour réprimer les violentes manifestations contre la reprise des essais nucléaires début septembre sont réduits à l’oisiveté depuis que le calme semble être revenu. Pour les occuper, les autorités les ont utilisés à des opérations d’éradication du cannabis dans la région montagneuse et virtuellement inhabitée de l’intérieur. On cultive traditionnellement le cannabis dans l’île. La production fournit la consommation locale, mais est également exportée, principalement vers l’Australie et la Nouvelle Zélande. Les gendarmes mobiles n’ont eu aucune peine à découvrir des champs et à détruire leur production comme l’avait fait à diverses reprises au cours de ces dernières années la gendarmerie locale. Cela provoque actuellement une pénurie de l’herbe à Papeete et les dealers se sont mis à la recherche de produits de substitution en profitant des liaisons aériennes avec la France, la Nouvelle Zélande, Hawaii et Los Angeles. La police a ainsi observé que l’ecstasy et d’autres drogues de synthèse ont fait leur apparition lors de fêtes privées. La disponibilité de cocaïne, également en augmentation, est attribuée par les mêmes sources à l’existence d’un vol de LAN, la compagnie aérienne chilienne, qui relie Papeete à Santiago via l’Île de Pâques (envoyé spécial de l’OGD à Tahiti).

(c) La Dépêche Internationale des Drogues n° 50