Les révélations successives sur les conditions dans lesquelles l’intervention de l’OTAN a été décidée suscitent de nouvelles interprétations des buts de guerre et renforcent certaines hypothèses.
On sait désormais que le texte dit de " l’Accord de Rambouillet " a été rédigé unilatéralement par la seule partie américaine en reprenant le " plan Hill ". On ignore encore s’il a été transmis aux négociateurs avant ou après l’expiration de la conférence, le 23 février à 15 h. Ce texte, présenté mensongèrement aux opinions publiques comme une proposition émanant du Groupe de contact, n’a jamais été signé par ses membres. Il prévoit en effet l’occupation par l’OTAN de toute la RFY, Monténégro compris.
On vient d’apprendre, par Kostas Simitis lui-même, que les forces de l’OTAN ont été activées à l’issue d’une réunion secrète du Conseil de l’Atlantique-Nord, le 1er mars, probablement en l’absence du représentant permanent français.
Ainsi, la guerre, qui était inévitable depuis le 23 février, était engagée dès le 1er mars. Dès lors, la mise en scène du Centre Kléber (15 au 18 mars) n’avait d’autre buts que de gagner du temps pour régler les détails : éviction d’Adam Demaqi et reprise en main de l’UÇK par les services US, élimination du pacifiste Oskar Lafontaine en Allemagne et de la Commission européenne, blanc-seing de la Chambre des représentants, adhésion de la Pologne, Tchèquie et Hongrie à l’OTAN.
Thierry Meyssan
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