L’Institute for National Strategic Studies (INSS) développe une réflexion sur l’échec de la campagne aérienne au Kosovo. L’US Air Force s’est engagée avec les moyens technologiques de la société de l’information en définissant ses cibles comme à l’époque de la société industrielle.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements visaient à détruire les infrastructures industrielles et collectives pour priver l’adversaires de ses capacités militaires. Aujourd’hui, dans un pays aussi développé que la Yougoslavie, cette stratégie conduit à détruire à peu près tout.

Depuis une dizaine d’années, les stratèges prennent également en compte la théorie de John Warden selon laquelle la société peut s’analyser en cinq cercles concentriques ayant chacun un centre de gravité qui est son lieu de pouvoir. Il convient alors de détruire non pas les infrastructures mais, plus sélectivement, les centres de décision.

La logique de la société de l’information voudrait que l’on repense les cibles et que l’on ne bombarde plus que les nœuds de communication. Il s’en suivrait une désorganisation aléatoire de l’ensemble des forces ennemis. Si l’on avait procédé ainsi au Kosovo, on aurait limité les destructions pour une efficacité bien supérieure.

Cf. " Airpower, Chaos, and Infrastructure : Lords of the Rings " par le lieutenant-colonel Edward J. Felker (Air War College).

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