La guerre du Kosovo marque la fin d’un système de pensée hérité de la Paix de Westphalie : celui de la souveraineté des États. La Serbie s’est battue pour sa souveraineté et son homogénéité ethnique face à une coalition de 19 États multi-ethniques, fédéraux ou en cours de fédéralisation (l’Union européenne). Dans le monde globalisé, la souveraineté des États s’estompe, comme leur souveraineté économique et judiciaire. S’il doit être jugé, Milosevic ne le sera pas pour le pire de ses crimes : le réveil de la haine nationaliste. Quoi qu’il en soit, la justice n’est plus limitée par les États : le général Pinochet est détenu au Royaume-Uni à la demande d’un juge espagnol qui le poursuit pour des crimes commis au Chili. Les guerres étaient menées jadis pour la défense des intérêts vitaux des États, elles le sont aujourd’hui pour la défense de principes universels. Deux conceptions du droit international s’opposent : celle issue de la Charte des Nations Unies et celle forgée à Nuremberg.