Les personnels des services de sécurité, ainsi que les magistrats ou les témoins sont souvent confrontés à des menaces ou à des agressions directes les visant eux-mêmes ou leur famille.

A titre d’exemple, depuis 1993, 32 attentats ont visé des services de police et vingt-huit policiers ou gendarmes ont fait personnellement l’objet d’agressions. Entre 1994 et 1998, 12 attentats ont eu lieu contre des véhicules du ministère de l’intérieur et 8 attentats ont visé des résidences privées de fonctionnaires de police. Le directeur central de la police judiciaire a indiqué à la commission que deux policiers de la BREC avait dû être rapatriés sur le continent en 1997 après que l’un ait reçu des menaces et que l’appartement de l’autre ait fait l’objet d’un attentat.

Au-delà des menaces ou agressions répertoriées, il existe en outre en Corse un climat de tension permanent souvent difficilement supportable pour les personnels, notamment les personnels originaires du continent. Ainsi un haut fonctionnaire, à qui la commission demandait s’il avait reçu des menaces directes, a répondu par la négative tout en indiquant que, bien que grand amateur de jogging, il avait renoncé pour des raisons de sécurité, à courir à l’issue de sa journée de travail.

Les compagnies républicaines de sécurité n’enregistrent pas de menaces ou outrages à agents en nombre plus important que sur le continent mais il arrive qu’ils fassent l’objet de propos du type " ici les CRS, vous n’avez pas le droit de faire des contrôles, car vous n’êtes pas en France !".

La tension résulte également de la charge de travail des services dans une île ou les attentats et les actes violents se multiplient.


Source : Sénat. http://www.senat.fr