La géographie n’a pas été totalement ingrate avec la Corse : elle n’a pas seulement isolé l’île du continent et morcelé son territoire, elle l’a également dotée d’un patrimoine naturel que tout le monde s’accorde à qualifier d’exceptionnel. Celui-ci justifie pleinement son surnom grec de Kallisté, " la plus belle ". Ce patrimoine, la mer au pied de la montagne, représente un potentiel évident pour le développement du tourisme qui constitue, sans aucun doute, l’un des axes de développement de l’île.

De plus, avec plus de 1.000 kilomètres de côtes, la Corse dispose d’un vaste domaine maritime et littoral propice au développement de la pêche, des cultures marines voire du nautisme, dans le cadre d’un tourisme intégré.

Dans ce contexte, la faiblesse de la population insulaire constitue un élément de nature à réduire les craintes que les nécessités du développement ont fait (ou font encore) naître dans certains secteurs de l’opinion. En effet, comme l’expliquait devant la mission d’information sur la Corse le directeur général de l’INSEE, " compte tenu de la population relativement faible de l’île, le développement de celle-ci n’a nullement besoin d’un tourisme de masse qui génère des excès, (...) tel que le connaissent certaines côtes de la Méditerranée. La Corse peut asseoir son essor économique sur la base d’un tourisme relativement diffus, respectueux de l’environnement et ouvert sur la culture et les traditions locales. Un tourisme de ce type est capable d’entraîner de multiples activités, telles que l’artisanat de qualité, l’agro-alimentaire et les services de haut de gamme, et donc de tirer toute l’économie corse vers le haut ".

C’est aussi ce qu’écrivait, dès 1965, M. Olivier Guichard, alors délégué à l’aménagement du territoire8 : " en définitive, l’insularité dont les Corses cherchent aujourd’hui à corriger les inconvénients, sera sans doute l’atout majeur de la région. L’automobile n’y imposera peut-être pas des formes urbaines aujourd’hui mal maîtrisées, cependant que sa position méridionale lui garantit, à coup sûr, une rentabilité touristique plus grande que partout ailleurs ". Il ajoutait : " ce dessein de la Corse suppose autant de hardiesse devant l’innovation que de civisme dans la réalisation ".

Encore faut-il que ce choix stratégique soit fait et, surtout, assumé par les responsables et la population de l’île. Comme l’écrit en effet un journaliste corse " le contraste est saisissant entre les richesses potentielles de l’île et leur sous-exploitation "

par des handicaps de différentes natures.


Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr