S’agissant de la Scientologie dont l’organisation financière internationale va faire l’objet d’un développement spécifique, d’importants mouvements bancaires avec l’étranger ont pu être établis. Le compte chèque postal de l’Eglise de scientologie de Lyon a par exemple été crédité de 955.000 francs entre janvier et avril 1996, par des virements de sommes en provenance du compte de la société SIRT SOR Services Ldt ouvert à la Kredit Bank de Luxembourg. Cette société domiciliée à East Grinstead en Grande-Bretagne constitue une des principales instances internationales de la secte. Elle est notamment le principal associé de la SARL Scientologie Espace Librairie domiciliée rue Jules César à Paris, vers laquelle elle a transféré depuis le Luxembourg 690.000 francs de juillet à novembre 1995.

Le vice-président de l’association L.J. Engelmajer a été, à deux reprises, arrêté par les services des douanes en provenance d’Espagne, alors qu’il était en possession de 1,5 million de francs en espèces. Il n’a pas été en mesure de justifier l’origine de ces sommes.

Un haut responsable de l’association Sukyo Mahikari - Lumière de vérité, résident luxembourgeois, a précisé devant la Commission que des offrandes versées en espèces étaient transférées au Luxembourg jusqu’en 1995, date à laquelle il a demandé que ces pratiques cessent.

La SARL Orkos Diffusion, créée par M. Jean-Claude Burger, a mis en place un circuit de transfert de capitaux vers l’Indonésie. Les fonds provenaient d’un compte de la Bank Ekspor Impor Indonésia ouvert auprès de la Chase Manhattan Bank aux Etats-Unis. Ils transitaient ensuite sur un compte en dollars ouvert, en janvier 1996, auprès de la Bank Ekspor Import Indonésia à Paris, pour être finalement virés sur un compte ouvert à Bali auprès de la même banque. Le total des 70 virements ainsi effectués de janvier 1996 à juillet 1997 a dépassé 750.000 dollars.

Le Mandarom a récemment fait l’objet d’une escroquerie. Ce cas, apparemment unique, de secte escroquée prêterait à sourire s’il n’était pas indirectement lié à des pratiques sectaires qui ont fait l’objet de plaintes pour viol. En 1996, l’Association du Vajra Triomphant disposait d’une importante somme, dont 14,7 millions de francs en liquidités. Ces fonds avaient probablement pour origine les dons versés à la secte. Il a été notamment établi qu’une partie provenait d’Afrique. L’impossibilité de prouver que le donateur demeurait en France plus de six mois et un jour a cependant empêché d’envisager des suites fiscales. Les disponibilités détenues par l’association ont été transférées en Italie où elles ont été placées sur trois comptes différents, moyennant des rémunérations importantes (notamment, 7 % pour une somme de 2,5 millions de dollars, et 10 % pour un montant de 2 millions de francs). Au total, ce sont 17 millions de francs qui ont été investis dans la péninsule italienne. Pour réaliser cette opération, les dirigeants de l’association ont fait appel à un intermédiaire, connu sur la place de Marseille, qui s’est révélé être un escroc. Prétextant la nécessité de procéder au paiement de taxes, il aurait en effet fait signer divers documents en blanc qu’il aurait utilisés pour vider certains comptes. La secte aurait ainsi subi un préjudice estimé à 3 millions de francs.

Par ailleurs, il est établi que la même association a, en 1997 c’est-à-dire quelques mois après l’affaire italienne, décidé de transférer 3,8 millions de francs en Suisse. Cette opération a failli tourner aussi mal que la précédente, et la secte a manqué perdre ces fonds qui ont finalement été placés au Luxembourg.


Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr