Au terme de l’examen de la gestion de certains domaines d’intervention de la ville d’Ajaccio, il est patent que les pratiques suivies durant de nombreuses années, n’ont pu conduire la ville vers une gestion économe des deniers publics et tout entière tournée vers la satisfaction des besoins de ses habitants dans tous les domaines de la vie locale.

La gestion des principaux services publics industriels et commerciaux de la ville a été très coûteuse, alors que ces services ont, comme objectif premier, la satisfaction de leurs usagers dans le respect de l’équilibre financier de leur exploitation. Compte-tenu de leurs potentialités, ils pourraient être même une source non négligeable de recettes.

Mais, les insuffisances, les approximations ou les irrégularités relevées dans leur gestion ont, au contraire, placé ces services dans une position structurellement déficitaire, contribuant ainsi fortement à la situation financière très tendue de la ville.

Certes, selon les réponses de la direction municipale, il semblerait que la situation financière se desserre quelque peu aujourd’hui.

Il semble apparaître, cependant et sous réserve de l’appréciation étayée de cette évolution que la juridiction ne manquera pas de faire ultérieurement, que ces améliorations ne sont que conjoncturelles. Des améliorations, telles que celle provoquées, en 1998, par l’augmentation de la fiscalité, peuvent en effet donner une image momentanément plus positive de la situation financière communale.

Des corrections ont, également, été apportées dans d’autres secteurs de la gestion municipale. Mais, tardives et/ou insuffisantes, elles ne peuvent produire immédiatement tous leurs effets.

Ces améliorations et corrections ne sauraient, toutefois, être regardées comme suffisantes.

La commune doit donc, au prix d’un réexamen complet de ses pratiques, s’engager vers une action profonde et continue pour disposer d’une gestion efficace, efficiente et économe, assise sur des bases techniques et juridiques assainies.

C’est ainsi que les marges de manœuvre financières nécessaires à la réalisation d’investissements, trop longtemps sacrifiés, seront disponibles pour permettre à la ville d’Ajaccio, dotée d’atouts déterminants et d’un endettement contenu, de trouver les voies et moyens de son développement.


Source : Chambre régionale des comptes de Corse : http://www.ccomptes.fr/crc