Le 9 mai 1996, une commission d’enquête " Sogenannte Sekten und Psychogruppen " a été constituée au Deutscher Bundestag (Doc. n° 13/4477).

Compte tenu de l’accroissement considérable de mouvements sectaires et de groupes psychothérapeutiques dans ce pays, cette commission a été chargée, notamment à la suite du dépôt de nombreuses pétitions, d’étudier l’origine et la propagation de ces organisations, leurs buts et leurs pratiques, ainsi que les différents dangers et sources potentielles de conflit qu’elles peuvent engendrer.

Elle devra également déterminer les besoins d’action actuels et futurs, ainsi que formuler des recommandations en vue de l’élaboration de mesures adéquates tant sur le plan fédéral et des Länder que sur le plan local.

Dès janvier 1996, il semble que le gouvernement fédéral ait pris certaines mesures policières (et fiscales) visant à placer sous surveillance les activités de l’Eglise de Scientologie dans le pays.

Egalement en janvier 1996, paraissait la troisième édition réactualisée d’une brochure publiée sous l’égide de la ministre fédérale de la famille, des séniors, des femmes et de la jeunesse : " Die Scientology- Organisation. Gefahren, Ziele und Praktiken.". Cette brochure fait état de nombreuses demandes d’aide et de conseil émanant de citoyens allemands qui ont subi, sur le plan familial, professionnel et matériel, les conséquences désastreuses d’une adhésion à l’Eglise de Scientologie.

Il est également fait état des tentatives d’infiltration de la Scientologie dans les milieux économiques.

Le gouvernement allemand considère que la Scientologie n’est ni une religion ni une communauté basée sur une conception philosophique, mais une " entreprise opérant sur le plan mondial, à la recherche (sans limite) de profits ". La ministre estime que : " Scientology vereint unter dem Deckmantel einer Religionsgemeinschaft Elemente der Wirtschaftskriminalität und des Psychoterrors gegenüber ihren Mitgliedern mit wirtschaftlichen Betätigungen und sektiererischen Einschlägen. Ich halte Scientology für eine der aggressivsten Gruppierungen in unserer Gesellschaft mit einem bedenklichen Demokratiever-ständnis und einem menschenverachtenden Gesellschaftsbild. ". La brochure décrit ensuite les buts et les diverses pratiques de la Scientologie, ainsi que ses dangers.

Par ailleurs, depuis le 1 er novembre 1996, une nouvelle disposition légale en Bavière interdit aux membres de l’Eglise de Scientologie d’accéder aux emplois publics. Tout postulant à un emploi public doit remplir un questionnaire concernant ses liens éventuels avec la Scientologie, qui n’est pas reconnue comme église en Allemagne. Cette mesure s’applique à tous les emplois publics (enseignement, police, administration, ...).

Une plainte contre le gouvernement fédéral allemand a été déposée par l’Eglise de Scientologie auprès des Nations Unies pour " violation flagrante des droits de l’homme " à l’égard de ses membres.

Cette décision a également donné lieu à la publication dans le International Herald Tribune du 9 janvier 1997 d’une lettre ouverte à Helmut Kohl, signée par 34 personnalités de la scène et de l’écran, véritable manifeste contre l’Allemagne jugée " indigne pour son attitude discriminatoire envers l’Eglise de Scientologie ", dont les membres sont comparés aux juifs persécutés sous le troisième Reich.

En outre, un tribunal de l’Etat de Baden-Wurtemberg a confirmé en octobre 1996, en appel, un juge- ment interdisant l’utilisation de fonds publics pour subventionner des concerts où se produisent des membres de l’Eglise de Scientologie. L’affaire avait éclaté à propos d’un concert du pianiste de jazz américain Chick Corea, membre de l’Eglise de Scientologie.

Les autres Etats ont également annoncé leur intention de mieux surveiller les activités de cette organisation, tout en s’interrogeant cependant sur le meilleur moyen d’agir.


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be