Le discours des responsables du DPS tendent systématiquement à mettre en parallèle cette structure avec les services d’ordre des autres formations politiques. C’est pourquoi les incidents qui ont émaillé les interventions du DPS ont été systématiquement minorés :

 " Cela est monté en épingle par les médias [...] pour essayer de dissoudre un service d’ordre " (M. Gilles Soulas). L’argument de l’exploitation médiatique du DPS est revenu fréquemment dans la bouche des responsables du département. Pour M. Patrick Bunel, " les pauvres DPS sont des proies faciles à exploiter sur le plan médiatique " ;

 En outre, ces incidents ne seraient que le résultat des attaques systématiques dont le DPS et le Front National font l’objet. " Le problème, c’est que nous sommes attaqués. Pour ce qui me concerne, depuis que je connais le DPS, j’ai eu de la chance puisque je me suis toujours retrouvé dans des meetings ou des manifestations où les forces de l’ordre faisaient tout à fait bien leur métier et étaient d’une efficacité redoutable en empêchant les manifestants d’approcher. A la dernière manifestation d’Amiens j’ai reçu des oeufs, mais je m’en sors encore bien puisque cela ne coûte que des frais de teinturerie et pas d’hospitalisation " (M. Jean-Pierre Chabrut).

De ce point de vue, ce qui s’est passé à Montceau-les-Mines le 25 octobre 1996 trouve une pleine et entière justification - même s’il est vrai que " l’image n’est pas excellente ", pour reprendre l’expression de M. Jean-Pierre Chabrut. Celui-ci a notamment expliqué que " les casques et les boucliers sont donc encore la meilleure façon de se protéger même si, effectivement, cela fait un peu diabolique et ressemble à la tenue des forces de l’ordre qui, elles-mêmes, n’ont pas trouvé de meilleure façon de se protéger. C’est pourquoi je n’en veux pas à nos militants ". De même, pour M. Gérard Le Vert, " on essaie de se protéger comme on peut ". Le discours est identique chez M. Bernard Courcelle qui évoque les " douze ou vingt, oui. Contre deux cents ou trois cents personnes qui jetaient des cailloux et qui ont cassé un mur de la municipalité pour jeter des parpaings ! ". Pour M. Patrick Bunel, même si elles étaient incompétentes, les personnes présentes à Montceau-les-Mines, " ont fait preuve de courage en défendant les personnes dans la salle et en prêtant main forte ".

 Enfin, quand il a été reconnu par la justice que des membres du DPS avaient commis un acte illégal, c’est l’argument de l’acte isolé qui est invoqué. Tel est notamment le cas pour l’incident d’Ostwald. Selon M. Bernard Courcelle, " Cela n’a rien à voir avec le service d’ordre. Cela a été effectué à titre individuel et ne nous concerne pas. [...] Je suis responsable de ce qui se passe dans le service d’ordre pendant la réunion et si des individus commettent des actes délictueux en dehors, c’est de leur responsabilité propre. ".