L’Asie du Sud-Ouest, et à l’intérieur de cette région le Croissant d’or (Afghanistan, Pakistan, Iran) est la plus importante zone de production d’opium destinée à la fabrication d’héroïne dans le monde. Le principal pays producteur est l’Afghanistan, la production du Pakistan étant négligeable (une centaine de tonnes) et la production illicite de l’Iran et de l’Inde difficiles à évaluer (probablement de 150 t à 300 t chacun). L’Afghanistan, le Pakistan et le Népal sont également de très importants producteurs-exportateurs de haschisch. Ce dernier pays, jouant un rôle de pont entre l’Asie du Sud-Ouest et l’Asie du Sud, voit transiter sur son territoire toutes les drogues, y compris les drogues de synthèse dont l’Inde est un important producteur. Celle-ci est également une voie de transit importante pour l’héroïne birmane et pakistanaise.

Dans toute l’Asie du Sud-Ouest, les opiacés ont un rôle géopolitique fondamental depuis une vingtaine d’années : nerfs ou enjeu des guerres, arme des services secrets, baromètre des relations entres les Etats de la région et entre ces derniers et les grandes puissances, les Etats-Unis en particulier. Ainsi, l’Iran, même s’il n’est pas exclu que certains secteurs officiels tirent parti du trafic, accomplit un effort relativement important pour stopper le transit des productions aghanes sur son territoire ; il n’en est pas moins "décertifié" par les Etats-Unis pour des raisons qui n’ont que peu à voir avec les exigences de la lutte contre les drogues. L’évaluation du volume des productions dans le cas de l’Afghanistan s’est révélée elle-même un enjeu diplomatique important. Leur niveau très élevé est à l’origine de trafics, non seulement dans les pays situés à ses frontières de l’est (Pakistan), du sud-ouest et de l’ouest (Iran), mais également dans tous les pays d’Asie centrale.