LA REGION AVANT 1998

Longtemps marquée par le radical-socialisme, la région Midi-Pyrénées est dirigée pendant 12 ans, de 1986 à 1998, par une coalition de centre-droit. La droite, longtemps dominée par la personnalité de Dominique Baudis, maire UDF de Toulouse, a en effet remporté la majorité des sièges du conseil régional en 1986, dans une région considérée par la gauche comme un véritable fief historique. Si Baudis laisse la présidence de la région à Marc Censi, maire UDF de Rodez, en 1988, les électeurs continuent toutefois, au-delà de la seule personnalité du président sortant, d’apporter leur préférence à la coalition de droite. Le conseil régional formé suite aux élections de 1992 comprend ainsi 46 élus de droite (3 CNPT, 22 UDF, 14 RPR, 7 DVD.), 35 élus de gauche (5 PC, 22 PS, 5 PRG, 3 Verts) et 6 FN.

LES ELECTIONS REGIONALES DE 1998

Composition du Conseil : 2 LCR, 41 Gauche plurielle (9 PCF, 21 PS, 9 PRG, 2 Verts), 2 CPNT, 32 RPR-UDF (17 UDF et 15 RPR), 6 DVD, 8 FN.

Suite aux élections législatives de 1997, médiocres pour la droite dans toute la région, Marc Censi, candidat sortant à la présidence, ne peut empêcher que ne se forment des dissidences dans son propre camp dans trois départements sur huit. Dans le Tarn et dans le Lot, ces divisions lui coûtent à chaque fois un siège, et les chasseurs du CNPT, en perdant un élu par rapport à 1992, ne peuvent plus prétendre jouer un rôle charnière dans la droite régionale.

Les élections une fois terminées, se forme donc au conseil régional, outre les groupes dits classiques, un groupe de dix élus, essentiellement des UDF - Force démocrate, sous la houlette d’André Trigano, maire divers droite de Pamiers dans l’Ariège, qui se réclame de " la grande famille radicale " et refuse tout rapprochement avec l’extrême droite (Le Monde, le 23 mai 1998). Marc Censi (UDF), après être élu le 23 mars 1998, avec les voix du FN, démissionne une première fois, avant de démissionner à nouveau, suite à une nouvelle élection permise grâce aux voix du FN. Le socialiste Martin Malvy, député-maire de Figeac, est élu à la majorité relative (44 voix sur 91) au troisième tour de scrutin, le 7 avril 1998. Face à lui, André Trigano obtient trente huit voix et Bernard Antony (FN), neuf voix.

Chantal Dounot-Sobraquès (RPR) : conseillère régionale, adjointe au maire de Toulouse et professeur de droit constitutionnel : " La droite est majoritaire dans la région, et les électeurs ont élu un conseil régional pour pratiquer une politique de droite. Je considère personnellement que si le Front National est un parti légal, on peut discuter avec lui. On ne peut pas rester dans l’opposition toute notre vie ".

L’ancien député Bernard Carayon, maire de Lavaur, conseiller général RPR du Tarn et conseiller régional, est à suivre : il fut conseiller de Chirac à la mairie de Paris entre 1984 et 1986, puis membre du cabinet du ministre RPR Robert Pandraud, il aussi été un dirigeant de la populiste Ligue des Contribuables. Auparavant, il fut un responsable du GUD (en 1977), violent groupuscule étudiant, puis directeur de la revue Vaincre et passa aussi par le petit mouvement extrémiste PFN (ex-Ordre Nouveau).

LES ELECTION CANTONALES DE 1998

Dans le Tarn Jacques Limouzy, ancien ministre de droite, appelle à voter pour le candidat FN qui reste seul au deuxième tour face au candidat socialiste dans le canton de Castres-Ouest. A l’inverse, dans le canton de Graulhet, le candidat FN se retire au profit du candidat RPR.

Dans le canton de Moissac II (Tarn-et-Garonne), le candidat du FN s’est désisté en faveur du candidat RPR.

ILS SE SONT EXPRIME DANS MINUTE

Jacques Godfrain (député-maire RPR de Millau, dans l’Aveyron et ancien ministre de Chirac-Juppé en 1995-97) déclare dans Minute (20 août 1997) sur le projet d’un parti rassemblant RPR, UDF, CNI et MPF : "Je n’ai aucun état d’âme vis-à-vis de tous ceux qui combattent le socialisme (...) Je dis bien tous, à condition qu’il n’y ait pas d’alliance objective avec les socialistes. On se comprend ?" Oui ! Minute a ensuite lancé une campagne pour l’annulation de la " circulaire Chevènement " (alors ministre de l’Intérieur) sur les régularisations des sans-papiers, jugée bien trop généreuse.


Source : Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) http://www.mjsfrance.org