LA REGION AVANT 1998

Antoine Rufenacht (RPR) préside la région de 1992 à 1998 avec une majorité relative de 21 conseillers de droite sur 55 élus. Le conseil régional sortant est composé de : 5 PC, 13 PS, 1 PRG, 3 Verts, 1 CPNT, 11 UDF, 8 RPR, 1 MPF et 8 FN. A l’époque, le bras droit de Laurent Fabius, Alain Le Vern manque son élection de justesse, la droite et la gauche sont en effet au coude à coude. Antoine Rufenacht ne doit son accession au fauteuil de président qu’au soutien des élus frontiste. Laurent Fabius, alors conseiller régional, interpelle le président, lui indiquant qu’il ne reconnaît pas son élection eu égard au vote à bulletin ouvert de certains conseillers et aux voix du FN que Rufenacht vient d’accepter.

LES ELECTIONS REGIONALES DE MARS 1998

Après ces élections, le Conseil régional se compose de 23 conseillers de la Gauche plurielle (20 PS-PCF-PRG, 3 Verts), 2 LO, 8 RPR, 8 UDF, 1 MPF, 2 DVD, 1 CPNT, 10 FN. La gauche est donc passée devant la droite, mais l’écart demeure faible. Le groupe FN s’est scindé en deux, 8 conseillers régionaux siégeant sous l’étiquette MNR.

L’ELECTION DU PRESIDENT DE REGION

Les élus de droite font durer le plaisir pour que le quorum ne soit pas atteint le 20 mars. Le 23 mars, enfin, ils présentent Jean-Paul Gauzès (RPR), maire de Saint-Agathe-d’Aliermont qui est élu au troisième tour, les élus du FN, qui présentent la candidature de Dominique Chaboche décident de reporter leur voix sur l’élu RPR.

Dominique Chaboche (FN) : " Dans la mesure où M. Gauzès a très clairement demandé nos voix, nous les lui avons accordées ".

La commission permanente est composée de 18 membres, avec 3 élus FN. Droite et extrême droite se retrouvent majoritaires. Pour l’élection du troisième vice-président, Dominique Chaboche est élu contre un communiste, Patrick Dupray, maire de Grand-Couronne, grâce aux 18 élus RPR-UDF qui votent pour lui.

Dominique Chaboche est un vieux soldat de l’extrême droite, fidèle de Le Pen, cofondateur du FN en 1972, secrétaire général du FN de 1973 à 1975. En 1986, il est député, député européen et conseiller régional. En charge des relations internationales au FN, il est chargé de nouer de nouvelles alliances avec les partis d’extrême droite européen, comme le Miep (parti hongrois violemment anti-tsigane), l’Alliance pour l’unité espagnole (franquiste) ou Prawicka Norodwa (minuscule formation polonaise antisémite).

Une heure après avoir été élu, et après avoir remercié ceux qui y avaient contribué, Jean-Paul Gauzès démissionne sous la pression entre autres d’Antoine Rufenacht, maire RPR du Havre. Alain Le Vern (PS) est finalement élu. Quatre des six commissions thématiques sont attribuées à des élus de droite qui bénéficient des voix des conseillers FN.

L’ancien ministre de Raymond Barre, président du conseil régional sortant et maire RPR du Havre, Antoine Rufenacht est battu au vu des résultats du 15 mars dans les deux départements de Haute-Normandie. Rufenacht, élu en 1992 grâce aux voix du FN et de deux élus communistes cède sa place à Gauzès après que Bernard Blois s’est déclaré prêt à accepter les voix FN. L’UDF Bernard Blois se dit publiquement prêt " à accepter les voix du FN pour faire barrage à la gauche " (Libération, le 25 mars 1998).

Jean-Louis Debré, ancien ministre à dérapages contrôlés, est le président du groupe RPR à l’Assemblée nationale. Il est candidat RPR déclaré à la mairie d’Évreux (Eure) contre la gauche plurielle sortante. Il a, début décembre 2000, marqué " son intention d’ouvrir sa liste à des hommes et des femmes indépendamment de leur itinéraire politique ", ce à quoi les mégrétistes locaux ont vite répondu par des appels du pied en conférence de presse (L’Humanité, le 4 décembre 2000).

Il s’est exprimé dans L’Hebdo du Quotidien :

Patrick Gelard, conseiller municipal et général du Havre, sénateur RPR de Seine-Maritime, le 26 juillet 2000.


Source : Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) http://www.mjsfrance.org