L’écrivain René Merle explique dans Libération du 14 avril 1998, au sujet des alliances : " Il ne s’agit pas seulement de manoeuvres d’appareils en quête de majorité, mais de l’expression de tendances lourdes qui agissent dans la société civile au-delà de la sphère directement acquise au FN ". La précocité de l’enracinement de l’extrême droite en PACA est un phénomène unique en France, dû en partie à une vieille tradition de droite extrême, régionaliste, royaliste, pétainiste et maurrassienne, ajouté depuis à un socle fort " Algérie française " : Pas étonnant, dès lors, que le Front National soit en 1998, avant sa scission, la première force électorale de la Région.

LA REGION AVANT 1998

On retrouve cette vieille tradition locale de collaboration active dès les premières élections régionales de 1986, où Jean-Claude Gaudin (alors UDF) est élu président et applique une alliance en bonne et due forme avec le FN, et ce jusqu’en 1992. Il donne à un élu frontiste, Max Baeza, la fonction de premier vice-président et la présidence de la commission foncière. Jean-Claude Gaudin est reconduit en 1992, la droite ayant obtenu une majorité relative. La droite compte en effet 46 élus en 1992 (29 UDF, 17 RPR) contre 40 pour la gauche (10 PC, 18 PS et 12 DVG). Avec 30 élus FN, l’arrivée de Le Pen comme tête de liste dans la Région marque cependant une rupture dans la collaboration active avec la droite. La gauche choisit alors de soutenir ponctuellement Jean-Claude Gaudin sur les principaux dossiers, en votant pour ou en s’abstenant.

LES ELECTIONS REGIONALES DE MARS 1998

Avec 49 élus, la gauche plurielle progresse de 9 sièges et se trouve en position de majorité relative. Le Front National reste cependant le véritable vainqueur du scrutin. Dans le Var, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, il recueille plus du quart des suffrages exprimés et arrive en seconde position derrière la gauche. Premier parti politique de la région avec 37 élus (plus 7 par rapport à 1992), le FN fait alors jeu égal avec la droite (37 élus, moins 11). François Léotard, tête de liste, est quant à lui le grand perdant du scrutin.

L’UDF Jean-Louis Tixier, premier candidat non élu de la liste de Jean-François Mattéi (DL), dépose un recours devant le Conseil d’Etat pour annuler les élections régionales dans les Bouches-du-Rhône (49 élus).

L’ELECTION DU PRESIDENT DE REGION

Le Pen, après l’élection de cinq présidents de droite grâce aux voix FN, entend prendre lui-même la présidence de PACA. Il est prêt en échange à accorder les voix FN au candidat de la droite francilienne.

Le vendredi 20 mars ne débouche que sur une large division de la droite, partagée entre deux logiques : une attitude républicaine, derrière François Léotard et un véritable accord avec Le Pen, derrière le RPR Christian Estrosi. L’élection du président est repoussée au lundi après deux tours où chaque camp se compte : 49 pour la gauche, 37 pour la droite et 37 pour le FN. Michel Samson, journaliste au Monde, décrit l’état de la droite locale (édition du 22 mars 1998) : " Réunie dans une ambiance "surréaliste", selon un participant, la droite tente, alors, de sortir de la tenaille. M.Léotard estimant avoir accompli son devoir, la discussion porte sur ce que devrait faire un président éventuellement élu avec les voix du FN.

L’idée de suspendre la séance jusqu’au lundi apparaît comme une porte de sortie miraculeuse. Dans la confusion on vote : les partisans de l’alliance gagnent cette fois la partie, avec 21 voix contre 16 (...) Tous les conseillers régionaux se retrouvent à 17h30, Christian Estrosi demande au doyen, un élu FN, de suspendre la séance "jusqu’à lundi". "Je vous l’accorde, la séance est levée", répond immédiatement le président d’âge, qui ne prend pas la peine, cette fois, de consulter du regard Le Pen. Il abandonne son perchoir dans la seconde. Le groupe FN se lève. M. Léotard, dans une rage froide, jette à Christian Estrosi : "Sors avec tes amis". Restent alors dans l’hémicycle la gauche plurielle et la droite ennemie de l’accord avec le FN, une quinzaine de conseillers désemparés.

À l’extérieur, des colistiers d’hier du patron de l’UDF fulminent. Daniel Spagnou, RPR des Alpes de Hautes-Provence et maire de Sisteron, peste contre la trahison de François Léotard, qu’Ivane Eymieu, UDF des Bouches-du-Rhône, traite à mi-voix de salaud".

La droite est éclatée : François Léotard maintient sa candidature et sa détermination à ne pas s’allier avec l’extrême droite. Gilbert Stellardo, également candidat, représente ces élus de droite favorable à un accord avec Le Pen : il obtient 9 voix, Léotard 19, tandis que 9 élus de droite refusent de choisir. L’hommage du socialiste Michel Vauzelle, une fois élu à la présidence, à " Messieurs. Léotard, Mattéi et Gaudin pour leur attitude républicaine " achèvera d’agacer les " alliancistes ".

S’il n’y a pas eu d’alliance effective, ce n’est pas faute de bonnes volontés de la part de la droite dure de Provence. La forte médiatisation aura sans doute permis d’éviter le pire. Après avoir soutenu, avec l’approbation de Jacques Peyrat (sénateur-maire RPR de Nice), de Lionnel Luca (député-maire RPR de Villeneuve-Loubet) et de Maurice Delauney (maire de Cannes) une pétition prônant une alliance au conseil régional avec l’extrême droite, Christian Estrosi, député RPR des Alpes-Maritimes, négocie pourtant jusqu’au dernier moment l’accord les instances parisiennes de son parti. Michel Vauzelle l’emporte finalement.

DEUX ANS DE COMPROMISSIONS

Ces deux années et demi d’alliance tacite ont permis une clarification des positions. La gauche dénonce une " collusion idéologique entre le RPR, l’UDF et le FN " (L’Humanité, le 21 décembre 1998), après le refus par la droite et son extrême de voter un dispositif d’aide et de soutien aux chômeurs des Bouches-du-Rhône. Selon Sylvie Andrieux (PS), en " refusant la prise en compte par la région des situations dramatiques des chômeurs de longue durée, la droite a préféré privilégier ses intérêts partisans en donnant des gages au Front National ".

Estrosi a choisi une stratégie claire et simple : faire grossir les rangs RPR avec le transfuge d’anciens FN en rupture de ban pour espérer mettre Michel Vauzelle en minorité. Comble de l’hypocrisie, il oblige les anciens élus lepénistes et mégrétistes qui souhaitent rallier ses rangs à signer une déclaration refusant toute alliance avec le FN. Le groupe RPR passe ainsi de 17 à 21 membres avec les ralliements discrets de Jean-Christian Tarelli, Robert Crépin, Jean-Pierre Gost et Rémi François, devançant par la même occasion le groupe UDF (20 élus). La droite peut également compter sur les trois nouveaux non-inscrits (tous ex-FN) au Conseil régional : Stéphane Durbec, Cendrine Le Chevallier, femme du Maire FN de Toulon, et Sid Hamed Yahiaoui. Cette nouvelle donne a permis à Estrosi, farouche partisan d’une large majorité de droite, de prendre à Léotard, opposé à toute alliance, la tête de l’opposition à la région. Désormais, la droite emmenée par Estrosi s’allie ouvertement avec le FN et le MNR pour bloquer les dossiers de la majorité : budget 1999, mesures nouvelles pour la formation professionnelle, conseil régional des jeunes, actions en faveur des chômeurs, subventions aux associations d’éducation populaire et autres organismes d’insertion, etc. Le mercredi 15 décembre 1999, l’assemblée rejette le passage aux 35 heures pour le personnel du Conseil régional par 60 voix contre (droite et FN), 48 pour et 8 abstentions (MNR). Au printemps dernier, Michel Vauzelle demande aux élus de condamner la situation autrichienne au travers d’une déclaration de principe. L’extrême droite vote contre et la droite n’est pas venue voter. Pour son budget 1999, le président socialiste a eu recours au 49-3. Son projet de budget est en effet rejeté par les 37 élus de la droite RPR-UDF-DL et les 37 membres des deux groupes FN et MNR.

Le " glissement de terrain " (dixit Michel Vauzelle) des élus lepénistes vers la droite passe immanquablement par le moribond RPF. Dans une région marquée par le transfert de Jacques Peyrat du FN au RPR, les exemples ne manquent pas. Dès le mois de décembre 1998, Michel Vauzelle prévient : " Si cet éclatement de l’extrême droite permet à des gens du Front National ou de l’ex-Front National - je ne sais pas ce qu’on pourra dire dans quelques jours - de se mettre un faux nez " et de s’allier avec la droite républicaine " alors qu’ils ont toujours les mêmes idées, il y aura là un processus sur lequel il faudra être extrêmement vigilant. Il faut qu’on médite sur les réactions que certaines personnalités de droite ont en ce moment ".

Gérard Piel, président communiste de la commission transports, explique que " la collusion entre les amis d’Estrosi et l’extrême droite est on ne plus marquée et pourrait, si l’on n’y prend garde, déboucher, peut-être après les élections municipales de 2001, sur une situation à l’autrichienne " (13 mars 2000).

Michel Vauzelle : " On ne peut que se réjouir de l’éclatement de l’extrême droite, mais je déplore que le RPR intègre des gens qui ont été élus sur des idéaux fascisants sans que ceux-ci changent de discours. C’est le phénomène Jacques Peyrat. Ce qui m’ennuie c’est que cela se fasse dans la discrétion ".

Avec 48 élus sur 122, la gauche plurielle est fragilisée. De 37 en 1992, la droite est passée à 41. Le FN dispose encore de 25 sièges et le MNR de 8, moins que les dix nécessaires pour constituer un groupe.

APPELS DU PIED

Jacques Peyrat : Il est passé du Rassemblement du Peuple Français (RPF) de De Gaulle au CNI puis au RI (futur UDF) de Giscard et enfin au FN. Il a aujourd’hui sa carte au RPR (même si en juin 1995 l’UDF Alain Madelin lui fit des appels du pied très nets), à qui il apporte en dot conséquente la ville de Nice qui lui échoit après la douloureuse fin de règne du populiste RPR Jacques Médecin. Sa démission du FN se veut avant tout pragmatique : " J’en ai assez que nous jouions les éternels poulidors. Il n’y a pas d’autres solutions pour emporter la mairie de Nice que de mettre son étiquette FN dans sa poche. J’espère que Le Pen comprendra qu’en proposant aujourd’hui une autre forme d’action politique au niveau local, je ne fais que tracer le chemin qui nous permettra à terme de n’être plus diabolisés. L’efficacité doit primer sur tout le reste... ". Pas aussi regardant qu’il aime à le faire croire avec sa voix de stentor, Philippe Séguin, alors Président du RPR, lui a offert une place paisible pour être élu sénateur en 1998...

Il est très difficile dans cette ville, sur place, de différencier droite classique et extrême droite. Reste à voir si l’UDF aura le courage de ses petits effets d’annonce, comme, par exemple, de présenter aux municipales de mars 2001 un candidat " modéré ", Rudy Salles, contre les idées de Jacques Peyrat. La police municipale de Nice est évidemment manœuvrée par son maire Jacques Peyrat. Elle n’hésite pas, depuis 1997 et encore en 2000, à faire signer aux policiers des appels ou pétitions contre le projet du gouvernement Jospin visant à interdire les armes à feu pour les polices municipales. En septembre 2000, il est au centre d’un scandale après des propos racistes contre les Musulmans. Il écrit notamment : " Les Mosquées, qui sont un lieu de culte, ne peuvent se concevoir dans une République laïque ". Puis refusant une opération de solidarité au bénéfice des réfugiés du Kosovo, il écrit que ce combat est " une bêtise innommable ", avant de conclure : " J’ai suffisamment ma dose de peuplade musulmane en France, sans souhaiter l’augmenter ".

Robert Crépin, conseiller municipal de Vallauris, conseiller régional originellement FN, après un long parcours sur la Côte d’Azur avec ce parti (c’est un ancien proche de Le Pen), a d’abord suivi Bruno Mégret, puis a rejoint en 1999 le RPF quelques jours, avant d’être accueilli à bras ouverts comme apparenté par le groupe RPR le 26 octobre 1999... Crépin convoite, dans les Alpes-Maritimes, le fauteuil du maire divers-droite de Vallauris.

Jean-Pierre Gost, ancien numéro un de la fédération FN des Alpes-Maritimes, tête de liste FN à Nice, puis conseiller régional mégrétiste, quitte le MNR pour le groupe des " nationaux indépendants " avant un rapprochement avec la droite peyratiste. Il est apparenté depuis au groupe RPR. Gérard Nirascou (RPR) accepte d’ailleurs sa procuration de vote : " Il n’est pas choquant que des gens raisonnables, élus un temps de l’extrême droite mais qui reviennent à la réalité, rentrent au bercail de la droite après être passés par un sas de décontamination ".

Max Baeza : l’ancien vice-président FN de Gaudin (de 1986 à 1992) a sans doute le parcours le plus varié. Fidèle de Le Pen et sur la liste FN de Peyrat en 1989, Baeza passe un temps au RPR avant de visiter La Droite de Millon et de finir au RPF de Pasqua.

Jean-Christian Tarelli (Marignane), élu mégrétiste des Bouches-du-Rhône, quitte son groupe fin juillet 1999 et est aujourd’hui responsable du RPF à Marignane et apparenté au groupe RPR depuis le 28 janvier 2000 avec Rémy François (Vaucluse), ex-FN aussi.

Stéphane Durbec, lepéniste né en 1971 siège aujourd’hui dans le clan des non-inscrits. Toute une carrière de jeune recyclé à droite s’offre à lui : " Le RPF peut très bien jouer le rôle de sas de décontamination car il est fréquentable " a déclaré le député marseillais Jean-François Mattéi, élu président du groupe DL à l’Assemblée Nationale à la rentrée 2000 en remplacement de José Rossi.

Gilbert Stallardo : premier adjoint à Nice, élu régional de Démocratie Libérale, il a été la cheville ouvrière de l’alliance droite-FN à la Région. En qualité d’ancien président de la CCI des Alpes-Maritimes, il avait déjà apporté à Peyrat le soutien d’une partie des milieux socio-économiques niçois. Candidat avec le FN pour diriger la région PACA : " Ayant été boy-scout durant toute mon enfance, j’ai les capacités à proposer une gestion acceptable par tous ".

Bernard Asso, professeur de droit, est élu municipal à Nice (liste de Jacques Peyrat en 1995), passe aujourd’hui pour un RPR bon teint. Il fut directeur de la très démago Ligue des Contribuables, consulté par Robert Pandraud (1986-86) au sujet des polices municipales, membre du Club de l’Horloge (voir ce chapitre) et a appartenu aussi au comité de rédaction de " Nouvelle École ", lié aux extrémistes du GRECE.

Christian Estrosi, en pleine séance du Conseil : " Vous ne méritez pas d’être français ! " à l’attention du socialiste Gérard Gouzes.

Le député DL des Bouches-du-Rhône Guy Teissier ancien responsable du très droitier Parti des Forces Nouvelles (PFN) jusqu’en 1978 - qualifie l’élection d’Anne-Marie Comparini à la présidence de Rhône-Alpes " d’erreur stratégique et politique".

LES ELECTIONS CANTONALES DE 1998

Jean-Pierre Schenardi, membre du bureau politique du FN, félicite, mercredi 18 mars 1998, Félix Lerebour (RPR) d’avoir demandé par écrit le retrait à son profit du candidat lepéniste, dans le canton de Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes), en s’engageant, en échange, à défendre des " recommandations " du Front National.

EN ATTENDANT MARS 2001

La dilution des cadres d’extrême droite dans la droite classique vise à reconquérir un électorat " pluriel " en vue de des municipales de 2001. Ainsi à Grasse, où le maire, M. Leuleu, est villiériste (MPF), le responsable local du FN s’est mis en congé de ce mouvement pour créer " Grasse 2001 ". Signe d’une prochaine alliance pour mars 2001 ?

Le cas de Marignane mérite d’être souligné. Avant le succès de Daniel Simonpiéri, passé du FN au MNR, cette ville des Bouches-du-Rhône (35000 habitants) était gérée depuis 50 ans par LaurentsDeleuil, véritable opportuniste, allié aux communistes comme à la droite dans les années 70. Il bascula officieusement vers le FN en 1985, Marignane devenant alors la première ville frontiste. Deleuil reçu ainsi Le Pen dans sa ville en vue de négocier sa place aux législatives de 1986. Soutenu par le FN, il est réélu à la mairie en 1989. À Marignane toujours, Guy Martin (UDF) se retrouva dès 1989 sur la liste FN aux côtés de Pignaudel et Simonpiéri. Le même Guy Martin est aujourd’hui le candidat officiel de la droite contre le FN et le MNR. Aux cantonales de 1998, Deleuil se présente et se maintien afin de permettre à Simonpiéri de gagner les élections au second tour avec 63% des voix.

Le maire de Marignane, Daniel Simonpiéri, se rend le 9 décembre 1999 à une fête organisée par le parti d’Alain Madelin, Démocratie Libérale, célébrant les dix ans de la chute du Mur de Berlin à la Mutualité. Il souligne qu’on ne doit voir là " aucun signe de ralliement " mais qu’il est simplement " un anti-communiste primaire ". Faute d’un ralliement, cette visite amicale n’est pas non plus de défiance ! Ce genre d’accointances n’est pas nouveau pour Madelin, puisque son petit club Idées-Actions accueillit quelque temps sans gêne le néo-fasciste Jean-Gilles Malliarakis (Mouvement Nationaliste Révolutionnaire) qui œuvre tous les 15 jours sur la très spéciale Radio Courtoisie (voir le chapitre " Passerelles ").

Le 7 octobre 2000, le maire DL de Marseille, Jean-Claude Gaudin, fait rentrer dans l’exécutif de la Communauté Urbaine de Marseille le maire mégrétiste de Marignane, Daniel Simonpiéri, en tant que vice-président. Malgré les vives protestations de la gauche, Gaudin ne veut revenir sur sa décision validée par l’essentiel des responsables de droite...

Charles Pasqua déclare le 17 novembre 2000 à Nice-Matin qu’il n’y aurait pas de candidat RPF à Nice en mars 2001 contre le maire sortant, Jacques Peyrat : " Nice est une ville de droite, elle le restera (...) les idées de Jacques Peyrat ne sont pas très éloignées de celles du RPF ". Il déclare dans la même interview que Jean-Charles Marchiani a son " soutien le plus total " pour conquérir Toulon en 2001 comme candidat RPF.

ILS SE SONT EXPRIMES DANS MINUTE

Bernard Deflesselles, député et conseiller RPR du Vaucluse (et adjoint au maire de Carpentras), le 12 juillet 2000. Le brave homme, nous apprend l’hebdomadaire d’extrême droite, " intervient régulièrement à l’Assemblée pour défendre les commerçants et les artisans face à la grande distribution ".

Christian Estrosi, député RPR des Alpes-Maritimes, le 14 juin 2000 : " La tolérance zéro est aujourd’hui la seule voie possible ".

Renaud Muselier, député RPR des Bouches-du-Rhône et 1er adjoint du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (DL), Minute du 10 mai 2000 :" Je ne pense pas que ce soit une bonne chose que de condamner quelqu’un qui a fait une faute professionnelle en le traitant de raciste. C’est un mélange des genres, c’est injuste et cela ne traite pas le fond du problème. J’invite les médias à plus de mesure " (Rappellons qu’à Lille, un policier avait tué peu avant par balle un jeune d’origine immigrée).

Le multirécidiviste Thierry Mariani, député RPR du Vaucluse et maire de Valréas (le 22 mars 2000) : " le constat des élus de terrain est que l’immigration dérape complètement ! Il ne fait pas s’étonner ensuite si nous assistons à des problèmes de racisme " et il " s’insurge contre les résultats (de statistiques) sur la montée du racisme en France ".

Jean-Charles Marchiani, député européen RPF (le 26 avril 2000) : " en Italie, Silvio Berlusconi a eu l’intelligence de faire une campagne de rassemblement sans exclusive, en intégrant la droite dure du MSI et de la Ligue du Nord, sans renier ses valeurs, et il a gagné. C’est la démonstration de ce que le Rassemblement Pour la France veut faire et va réussir en particulier dans le Var et dans le Sud de la France (...) Nous ne ferons jamais la politique du pire, car ne nous trompons pas d’adversaire, et il est hors de question d’avoir des ennemis à droite ". Au moins, pour ce policier de choc, c’est clair, plutôt l’alliance avec l’extrême droite que la gauche !

ILS SE SONT EXPRIMES DANS L’HEBDO DU QUOTIDIEN

Lionel Luca, député RPF (ex RPR) des Alpes-Maritimes, le 12 août 2000.

Christian Estrosi, député RPR des Alpes-Maritimes, le 8 mars 2000.

Thyerri Mariani encore le 19 janvier 2000 :" C’est extrêmement difficile à Valréas car nous avons une très forte immigration et nous avons des jeunes qui posent des vrais problèmes ". Et encore le 5 avril et le 19 août 2000 dans L’Hebdo du Quotidien. Nous avons donc là un des meilleurs clients de la presse d’extrême droite.


Source : Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) http://www.mjsfrance.org