Jean-Pierre Soisson n’a jamais caché son appétit de pouvoir. Énarque, conseiller à la Cour des Comptes, il entre en politique par le cabinet d’un ministre du Général De Gaulle, Edgar Faure. Dès 1967, la carrière de ce dernier s’avère déjà prometteuse. Il est vrai que l’homme aligne beaucoup de qualités : compétent, intelligent et plus spécifiquement doué pour tisser des liens personnels. Il jouera souvent dans ce registre. Sa citation favorite est de René Char : " Impose ta chance, sacre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder ils s’habitueront ".
Député de l’Yonne (UDF), puis bientôt maire d’Auxerre, il entretient habilement son fief bourguignon. En collectionnant les mandats locaux, en réduisant les désaccords gênants, il assume son cynisme politique. Peu importe l’étiquette tant qu’on a le mandat. Il se fond dans le paysage politique local, pour mieux le séduire et mieux le dominer. La droite tient les clefs de l’Yonne ? Soisson s’affiche ici de droite. Toujours. Ce qui n’exclut pas les relations de bon voisinage avec la gauche bourguignonne. Mais tenir la Bourgogne ne suffit pas. Son ambition nationale se montre précocement. Les ficelles politiques sont différentes. Entre compromis et calcul, son positionnement général est celui d’un centriste. Un centrisme pragmatique, reposant " sur un centre de gravité oscillant sans arrêt de droite à gauche et vice-versa " (Le Monde, le 27 mars 1998). " Je suis un homme de la rencontre ", explique-t-il dès 1977. Il sait s’accorder les faveurs des gouvernants, tantôt giscardien modernisant, tantôt ministre d’ouverture. Mais ces arrangements sont parfois trop voyants. En 1992, Edith Cresson, Premier ministre PS, le renvoie du gouvernement, suite aux premiers flirts frontistes pour garder à lui la Bourgogne, région qu’il perdra l’année suivante.
Depuis ces régionales, il entend " reconquérir les électeurs perdus " et " reconstituer une majorité de droite " (Le Figaro, avril 1998). Dès juillet 1997, Jean-Pierre Soisson appelle à une alliance de toutes les droites, estimant suicidaire l’exclusion du FN. D’ailleurs, selon Jaboulet-Vercherre, leader du FN en Bourgogne, Soisson est un " homme courtois, intelligent et habile ". Dans l’appel à l’union de la droite, lancé fin novembre 2000 dans Le Figaro par l’UDF Dominique Baudis (maire sortant de Toulouse et à ce moment-là tout frais dirigeant de ce journal, qui a centralisé lesdites signatures) signé par près de 400 parlementaires de droite, Jean-Pierre Soisson apparaît tout à fait officiellement comme membre de DL.
Source : Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) http://www.mjsfrance.org
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