Ce qui frappe le plus à Toulon, c’est l’absence totale de coordination entre les organisations en lutte contre la municipalité FN.

On perçoit même parfois une nette volonté d’éviter tout contact.

Contentieux anciens, défiance, rancœurs, reproches personnels sont souvent au menu des interventions.

Il n’a pas été possible de rencontrer tout le monde, ni au même moment. Un débat public avait été prévu en soirée et a finalement bien eu lieu, avec des bonnes volontés, embryon d’un dialogue à renouer.

Des rencontres que nous avons pu avoir, il ressort un certain désarroi face à un maire FN qui s’efforce d’apparaître plus fréquentable et plus présentable que les autres responsables nationaux de ce parti.

Profitant d’une situation dramatique laissée par son prédécesseur, et des affaires de corruption ayant éclaboussé l’UDF varoise, Jean-Marie Le Chevallier est bien accepté par la population. Les plus sceptiques disent qu’il ne peut de toute façon faire pire que ses prédécesseurs. Les autres croient à une remise en ordre au sein de la municipalité qui confortera le FN à Toulon en le faisant bénéficier en 2001 d’une prime au sortant.

Toulon est là, encore, l’exemple type d’une ville imprégnée des idées d’extrême droite avec leurs applications concrètes dans la vie quotidienne.

La réalité est donc plus brutale que l’apparente respectabilité du maire. Le FN, petit à petit, tient tous les postes de commande et organise la vie de la cité à sa manière, sans grande réaction de la population.

Les reproches faits aux politiques visent davantage les élus UDF-RPR que les élus de gauche, malgré quelques divisions encore constatées. Le rôle du préfet Marchiani est unanimement dénoncé. Les intervenants fondent beaucoup d’espoir sur le nouveau préfet.

Les témoignages les plus intéressants sont ceux des organisations en prise directe avec la vie dans les cités (ex : le CSCV).

Tous regrettent l’absence de coordination ou de concertation, sans qu’aucun ait l’intention d’y remédier.

RENCONTRE AVEC LA CONFEDERATION SYNDICALE DU CADRE DE VIE (CSCV)

HLM les Œillets - 28 novembre 1997

La CSCV a été créée sur la cité des Œillets en 1984 tout d’abord pour aider les locataires de la cité qui était laissée à l’abandon. Rapidement, elle s’est aussi étendue aux autres quartiers très difficiles.

À l’arrivée du FN au pouvoir dans la ville, le réveil a été difficile et peu de gens se sont mobilisés. À Toulon, les plus défavorisés ne sont toujours pas écoutés et c’est le système du clientélisme, de la mafia, des affaires qui reste la règle.

Il y a eu combat électoral, mais le slogan " FN = fascistes " n’est pas porteur de sens. Même des Maghrébins ont voté FN pour se débarrasser des politiques locaux...

Ici, un an après, toujours rien n’a été fait par la mairie. Les aires de jeux ne sont plus entretenues, les maisons de quartier sont abandonnées. On a repris les réunions de proximité pour expliquer aux gens qu’il fallait s’organiser.

Lorsque notre fête du quartier Sainte-Musse a été interdite sous le prétexte de Vigipirate, avec des insultes dans les journaux, des calomnies, la population a réagi.

Le FN a plus tapé sur la CSCV que sur les autres organisations, ce qui a généré des difficultés entre les associations. Or sans financement, pas de fonctionnement. Et, contrairement à ses engagements vis-à-vis des organisations frappées par le FN, le Conseil Général du Var ne nous a jamais aidés.

Durant cette période, six associations de locataires se sont structurées autour de la formation pour vérifier les charges. L’Office HLM présidé par le FN, Toulon Habitat, a été obligé de recourir à la concertation et le CSCV est devenu arbitre entre les

organisations.

La CSCV est élu à l’Office, mais refuse d’y siéger. La CNL et le CSF n’y sont pas représentés. Les autres associations qui siègent sont proches du FN.

Nous faisons le contrôle des charges, des études et nous les communiquons à la presse qui nous suit. Nous dénonçons au coup par coup.

Le FN s’efforce de paraître plus efficace et plus présentable que dans les autres villes FN ou que l’ancienne municipalité toulonnaise.

D’abord, il faut savoir que la CSCV n’est pas bien vue du FAS (pas d’emploi-jeune) et que le FAS et le Conseil général ont refusé toute aide alors que le Conseil régional aide plutôt la formation.

Il s’est crée un collectif pour organiser une grande fête avec des associations de terrain et les travailleurs sociaux (Culture et Liberté, Secours catholique...). Au départ, il y a eu une réponse positive du Comité des fêtes. Mais à son retour de vacances, Mme Le Chevallier a téléphoné pour dire que la fête, dont la date avait été repoussée, était interdite à cause de Vigipirate, alors que le préfet l’avait autorisée. La presse s’en est emparée. De leur côté, les jeunes se sont mobilisés. La fête s’est tenue et avec beaucoup de monde. Ce fut un véritable succès (novembre 95).

La technique d’obstruction de la mairie FN consiste à nous donner des réponses au dernier moment ce qui fait que nous ne disposons plus des délais pour agir. Les courriers " se perdent " dans les couloirs administratifs. C’est ainsi que les matériels demandés sont toujours indisponibles.

En 1996, sur ce sujet, nous n’avons reçu aucune aide du préfet Marchiani.

L’essentiel de la résistance au FN vient de l’interdiction de la fête de quartier. Beaucoup de monde s’y est investi.

Il est essentiel d’expliquer ce que fait le FN à partir de son programme pour en dénoncer les mensonges. Quand la permanence de la Maison de Quartier a été supprimée, on l’a tenue dehors et on a continué notre travail d’explication.

De même, beaucoup de bénévoles viennent nous aider (on fait aussi attention à l’infiltration).

Concernant le " climat ", un mouvement de solidarité s’est développé depuis que le FN est à la mairie. Mais les relations sont mauvaises avec la police nationale à Toulon.

Ici, dans la cité, à notre contact, les gens se forment, et ceux qui sont sortis des difficultés arrivent ainsi à convaincre les autres. C’est de plus en plus jeunes que les gamins posent des problèmes, avec une concentration de toutes les difficultés dans certains quartiers.

Les subventions vont aux associations proches du FN qui pratiquent la préférence nationale. Les comités d’intérêts locaux sont investis par le FN.

La question de la sécurité n’est pas l’apanage du FN. La CSCV a réalisé un dépliant, " Vivre ensemble en sécurité ", sur l’incivisme, les graffitis, etc.

Nous avons besoin d’emplois-jeunes dans le quartier. Les plus jeunes traduisent les documents à leurs parents. Cela les incite à participer. Il faut absolument préserver le lien parents-enfants car dans les communautés originaires d’Afrique du Nord, tout se fait en famille.

La résistance au FN s’effectue en partenariat avec TCNA (Toulon, c’est nous aussi) ce qui a eu pour conséquence l’inscription de nombreux jeunes sur les listes électorales.

C. Le Chevallier essaie de financer ses associations HLM (300 000 F) par le 1 %. Le préfet est saisi.

Nous avons des avocats spécialisés dans les problèmes que nous rencontrons (surendettement, logement...) dont un qui nous aide gratuitement.

Nous avons rencontré le nouveau préfet et il nous a beaucoup écoutés. Nous avons espoir pour les emplois-jeunes.

RENCONTRE AVEC LE PLANNING FAMILIAL DE TOULON

28 novembre 1997

Étaient présentes des représentantes du MFPF de Toulon et de Draguignan, des associations " Elles aussi ", " Grain de sel " et de la CADAC de Draguignan.

La CADAC existe à Draguignan depuis 1994, elle s’est constituée à partir d’un procès intenté pour provocation à l’avortement d’une militante du Planning familial, sur dénonciation d’un médecin de " Laissez-les vivre " (soldé par un non-lieu cette année). Toutes les militantes féministes se sont remobilisées autour de la préparation de la manifestation du 25 novembre 1995 : 2 500 femmes se sont retrouvées dans les rues de Toulon à cette occasion.

Le Collectif des droits des femmes s’est constitué sur le Var en 1996 autour du Planning de Toulon et de la CADAC de Draguignan, en vue de préparer les Assises des droits des femmes des 15 et 16 mars 1997. Il se maintient autour de trois dispositifs : urgences (commandos anti-IVG ...), attaques du FN (d’ordre politique sur la ville, avec élues qui alertent), vigilance contre l’extrême droite (amendements Boutin-Beaumont).

Le collectif " Elles aussi " a organisé un colloque en 1996 sur la parité autour des témoignages de femmes revenant de Pékin. En 1996, la réussite de la manifestation du 8 mars autour du thème : " Les femmes, la paix, la solidarité ", parrainée par Danièle Mitterrand les a poussées à poursuivre le travail de mobilisation autour de la solidarité des femmes du Bassin méditerranéen. À cette occasion, sont apparues de nouvelles militantes issues de l’immigration maghrébine qui ont investi leurs forces sur le terrain associatif.

Elles ont organisé depuis, à l’occasion des fêtes de la Musique de 1996 et 1997, des manifestations culturelles et des concerts sur les thèmes respectivement de : " Cultures et Costumes ", " Contes et melting-pot culturels Méditerranéens ", pour montrer que les femmes existent et qu’elles sont là pour construire ensemble, avec les immigré(e)s et qu’il y a une unité culturelle commune du Bassin méditerranéen. Ces événements rencontrant un grand succès, ils constituent à chaque fois un pied de nez au FN.

Le MFPF de Toulon a obtenu l’ouverture d’un centre d’orthogénie et de planification pour le 2 mars 1998 avec les subventions du conseil général, du Conseil régional et des Mutuelles.

Le MFPF est également intervenu à la Seyne-sur-Mer, dans la cité Berthe (1500 habitants) à l’appel de " Femmes dans la cité ", association de femmes issues de l’immigration. À cette occasion a débuté un travail interactif pendant deux ans qui a débouché :

— sur une formation rémunérée de femmes-relais dans les locaux du Planning familial ;

— sur la création d’un réseau de solidarité et d’une permanence sociale et juridique à l’intention des Maghrébin(e)s au vu des difficultés institutionnelles qu’ils rencontrent.

Avec Michèle Lanneau (déléguée départementale aux Droits des femmes) elles ont réfléchi à un programme de formation à l’intention des femmes d’origine étrangère sur le relais et la médiation, en collaboration avec le FAS qui s’est mis en place depuis.

Cette réflexion s’est concrétisée par la création d’un réseau " relais et médiation du Var " qui est accueilli dans les locaux du Planning familial. Ce réseau fait fonctionner une permanence juridique et administrative gérée par Faouzia Kaabi et employant des femmes-relais sous contrat CES départementaux et met à disposition un écrivain public, payé sous forme de vacations, en convention de partenariat FAS-Interservices migrants.

Elles font fonctionner également des modules santé en direction des femmes, composés de huit modules de seize heures par session.

L’objectif commun à toutes ces activités est de créer ou recréer du lien social dans des lieux désertés par les politiques, les institutions et les associations traditionnelles, et de mener le combat contre la montée de la xénophobie et de l’extrême droite.

Un exemple de l’intervention de ce réseau de vigilance :

Sur le marché de Toulon, un conseiller municipal FN a tenté une déstabilisation de revendeurs maghrébins exerçant depuis une dizaine d’années. Ceux-ci ont alerté le réseau Femmes dans le cadre de la permanence juridique qui a saisi le procureur et le préfet. Le maire de Toulon a reçu un avertissement pour contrôle abusif et est poursuivi en justice par le réseau, sur le conseil du préfet.

RENCONTRE AVEC DES REPRESENTANTS SYNDICAUX

Maison des syndicats - 28 novembre 1997

Seuls des représentants de la FSU ont souhaité nous rencontrer, les responsables des autres centrales syndicales ayant fait savoir qu’ils étaient très pris par la préparation des élections prud’hommales.

Il ressort de l’entretien une réelle difficulté à faire travailler ensemble tous les syndicats sur la ville.

Les syndicats ont dû se battre pour conserver une Bourse du travail et améliorer les locaux et les conditions de travail dans le nouvel immeuble.

La municipalité n’ose pas s’attaquer frontalement aux syndicats. Elle s’efforce cependant de créer ses propres structures.

Par ailleurs, quelques responsables syndicaux acceptent le dialogue avec les élus FN. Il est difficile dans ces conditions de donner une cohérence au mouvement syndical sur Toulon.

Enfin, les relations avec les associations et les politiques locaux sont très limitées.

RENCONTRE AVEC RAS L’FRONT ET LE MJS DE TOULON

28 novembre 1997

Malgré le travail unitaire qui a suivi les élections, le climat entre les différentes associations et partis s’est rapidement dégradé. Le FN a profité de ce climat de désunion de la gauche.

La spécificité du FN à Toulon n’est pas suffisamment mise en évidence par la presse. La mairie ne fait pas de vagues, contrairement à ce qui se passe ailleurs. Ce qui ne l’empêche pas de mettre en place sa politique : après les élections municipales, la mairie a pris le pouvoir dans les syndicats intercommunaux. Les instances nationales n’examinent pas assez ce qui se passe ici, ce qui permet au FN de s’implanter en toute tranquillité, eu égard à la division des forces de gauche et à l’effondrement de la droite républicaine.

La gestion des HLM de l’ancienne municipalité était une catastrophe. 900 logements étaient vacants. Le FN y a logé des familles immigrées, ce qui lui a permis d’avoir la paix sociale et d’éviter des accusations.

La criminalité est stable, mais prend des formes de plus en plus violentes, suite à des règlements de comptes, au sein de la mafia locale (nombreux assassinats).

Pour sa propagande, la mairie et le FN utilisent des bulletins d’associations de joueurs de scrables ou de collectionneurs de timbres qui éditent à de nombreux exemplaires. D’une manière générale, le FN de Toulon cherche à former des réseaux de soutien à sa politique dans tout le département. Le Toulonnais sert également de relais à cette propagande. Exemple : on y parle souvent des " jeunes " sans les nommer autrement, pour y dénoncer leur prétendue violence, et aggraver le climat de suspicion qui pèse sur les étrangers. La propagande s’effectue dans l’ensemble du département et n’est pas seulement limitée à la ville.

Cette propagande porte ses fruits, puisqu’elle permet aujourd’hui d’entendre dans les rues de plus en plus de propos racistes. La xénophobie est devenue naturelle, elle n’est plus du tout un tabou.

Le DPS (milice armée du FN) est ici très fort puisqu’il comprend environ une soixantaine de membres. Lorsque le FN distribue des tracts sur les marchés, les militants sont encadrés par le DPS. Le DPS s’entraîne dans la région comme un commando, mais il est dans l’ensemble moins visible que dans les autres villes, le FN faisant preuve d’une extrême prudence. Le FNJ recrute parmi les jeunes chômeurs d’origine française et souvent petits délinquants. Cela lui permet de se renforcer mais aussi d’alimenter le recrutement du DPS.

Cette politique, en apparence moins voyante n’en est pas moins très dangereuse car elle est plus difficile à dénoncer. Elle rassure même une partie des habitants. Comme dans la municipalité précédente, la politique est fondée sur le clientélisme. De fait, les habitants ne perçoivent pas tous les changements et semblent satisfaits de la gestion municipale.

L’un des problèmes qui se pose est celui de l’emploi. La crise des arsenaux a provoqué une forte augmentation des demandeurs d’emploi. Aucune solution de rechange n’a été proposée. Le chômage entretient un climat détestable, et aucun parti démocratique ne propose de solution alternative. Certains habitants se laissent convaincre par le FN.

Le service municipal de la jeunesse est passé de cinq à cinquante-quatre personnes. Ce qui intéresse la mairie ce sont les 3 à 12 ans. Rien n’est fait pour les adolescents.

Actions de RLF

L’objectif est de travailler le plus possible sur le terrain et d’occuper les marchés pour que les habitants n’y voient pas seulement le FN. Il faut convaincre l’électeur anonyme de la dangerosité du FN en le rencontrant et en l’informant de la politique municipale.

RLF voudrait également participer à des actions plus unitaires qui permettraient de renforcer le camp antifasciste et approfondir la réflexion sur les solutions. L’idée serait de créer un réseau d’échanges souple qui permettrait de faire circuler les informations et d’améliorer les capacités de mobilisation avec les autres villes gérées par le FN. Le réseau fonctionne déjà avec quelques associations, mais il faudrait l’élargir à toutes les associations, partis et syndicats au niveau régional. Le problème, c’est le manque cruel de moyens humains et financiers pour faire vivre un tel réseau. Par ailleurs, chaque organisation semble vouloir rester sur son créneau : les partis s’occupent des élections, les syndicats de leur action dans l’entreprise, les associations de leur champ d’activité traditionnel.

RLF attend de la part du CNV qu’il fasse du lobbying auprès des instances nationales, notamment des partis, pour qu’ils mettent plus de moyens en termes militants dans cette région et en particulier sur Toulon. Il faudrait également améliorer le problème du financement des associations de lutte contre le FN qui manquent de moyens. Les militants n’ont pas toujours le temps de chercher ces financements.

Actions du MJS

L’objectif est de reconquérir l’électorat populaire qui vivait du clientélisme de l’ancienne municipalité. La difficulté, c’est la faiblesse du tissu associatif, qui avait quasiment disparu, ce qui a permis la victoire du FN. L’élection municipale a constitué un électrochoc qui a réveillé les militants de leur léthargie. Mais ce réveil est encore insuffisant pour mettre en place une véritable stratégie de reconquête. C’est la principale difficulté actuellement, même si des associations commencent à se remonter un peu partout dans les quartiers. Le lien social se reconstruit petit à petit, mais c’est un travail qui prendra du temps.

Le second objectif qu’il faut se donner est celui de la reconstruction d’un projet politique pour Toulon. Il y a une véritable attente des militants et des jeunes dans leur ensemble, à ce niveau. Les partis politiques devront à l’avenir intégrer le travail des associations pour bâtir un projet politique plus en phase avec les préoccupations des habitants.

Le MJS est inquiet du renforcement des moyens mis en place par le FN pour infiltrer la jeunesse (RE et FNJ). Pour l’instant, ces organisations recrutent très peu car la jeunesse toulonnaise est très mobilisée. Les manifestations rassemblent de 800 à 1 000 personnes et les jeunes y sont massivement présents. Il faut donc maintenir et renforcer la mobilisation de la jeunesse pour éviter que le FN ne gagne du terrain dans cette frange de la population.

L’inquiétude du MJS porte sur l’unité de la gauche. Elle n’est pas assurée à Toulon, et toutes les tentatives jusqu’à présent ont échoué. Il n’y a pas de travail de fond qui soit élaboré en commun.

Tout le monde manque de moyens. Ainsi, le PS ne peut distribuer que 2 000 tracts tous les quinze jours, ce qui est dérisoire au regard des moyens de propagande du FN. Toutes les associations réclament des subventions qui ne viennent pas. C’est un véritable blocage au renforcement du camp antifasciste sur Toulon.

RENCONTRE AVEC LE COMITE DE VIGILANCE DE TOULON

28 novembre 1997

Le Comité de vigilance de Toulon est constitué de partis politiques de gauche (PS - PCF - Verts - MDC - CAP).

Il estime que des liens se sont créés avec les syndicats et les associations.

Le comité est un lieu d’échange et de concertation. Il a notamment permis de dégager la candidature unique d’Odette Casanova pour la gauche dans une circonscription législative de Toulon.

Pour le comité, les réponses essentielles au FN sont des réponses sociales, l’emploi, le logement, ce qui nécessite un engagement plus fort de l’État. Le comité souhaite que le Comité national de vigilance revienne à Toulon pour y consacrer deux ou trois journées pilotées par le comité local.

RENCONTRE AVEC LE PRESIDENT REGIONAL DE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME

28 novembre 1997

Un grand colloque a été organisé en 1995 avec quatre-vingt associations de la région PACA.

La LDH a pu ainsi mettre en place un réseau régional de lutte contre l’extrême droite qui permet d’échanger les expériences.

Un bulletin interne de liaison est édité.

La 2e convention de ces associations a eu lieu en 1996 à la Seyne-sur-Mer, en présence de plus de cinquante associations.

La LDH a par ailleurs créé une sorte de Force d’intervention rapide juridique. Avocats et juristes sont immédiatement mobilisés sur chaque exaction du FN. Elle est à la disposition de tous ceux qui se retrouvent en procès.

Une 3ème convention régionale est en préparation.

SOIREE DEBAT AVEC DES ASSOCIATIONS TOULONNAISES

28 novembre 1997

Présents : RCTD (Rassemblement pour la Culture à Toulon et la Démocratie), SOS Racisme, LCR Toulon, Ras l’Front Toulon, CSCV, MJS, Le Manifeste, Les Verts, MRAP, PRG.

Le problème de l’éclatement associatif est à nouveau soulevé, en rappelant que personne n’a l’exclusivité de la cause.

RCTD indique qu’elle connaît des difficultés internes, mais qu’elle est la première association créée à Toulon.

Pour la LCR, le cadre unitaire est potentiel mais pas permanent. Il ne faut pas croire que rien ne se fait dans le cadre unitaire, même si c’est difficile.

Un débat s’engage alors sur ce qui se passe à Toulon.

Ras l’Front dénonce en particulier de nombreuses agressions personnelles, la maitrise des comités d’intérêts locaux par le FN, la mise en application de la préférence nationale dans les commissions locales d’insertion, les connexions entre la police municipale et la police nationale.

Pour les enfants, Cendrine Le Chevallier a mis en place une structure nouvelle, les Jeunesses toulonnaises, pour encadrer et embrigader les plus jeunes.

Pour les étudiants, le FN a mis en place une mutuelle qui marche bien. Elle bénéficie de l’aide de nombreux sponsors privés locaux et propose des prix réduits sur de nombreux événements et prestations.

L’ensemble des intervenants expriment leur volonté de rechercher un projet commun d’action.

Rapport du Comité national de vigilance contre l’extrême droite