20.8. Le nombre d’acteurs est ahurissant et ajoute énormément à la complexité de la situation. En 1999 et en 2000, dans la région des Grands Lacs, les forces armées de six pays (Congo, Rwanda, Burundi, Angola, Ouganda et Zimbabwe) et de deux anciens gouvernements (Zaïre et ex-FAR) auxquelles s’ajoutaient plus d’une douzaine de groupes rebelles opposés à l’un ou l’autre des gouvernements de la région se livraient de violents combats intermittents. D’autres gouvernements africains, dont ceux du Tchad, de la Libye, du Soudan et de la Namibie étaient également impliqués d’une manière plus ou moins officielle, tandis que la France et les États-Unis s’activaient en arrière-scène ; en fait, il apparaît que les États-Unis ont commencé à entraîner des soldats rwandais presque immédiatement après la victoire du FPR en 1994[12].

20.9. Cependant, d’autres complications touchent l’ensemble de l’Afrique. Plusieurs nations, du Zimbabwe à l’Égypte, considèrent que l’issue du conflit dans la région des Grands Lacs les touche directement. Cette situation est assez problématique, et elle est exacerbée par les revirements spectaculaires survenus ces dernières années dans les alliances entre les gouvernements, les rebelles et les autres groupes armés. L’ancienne logique décrétant que "les ennemis de mes ennemis sont mes amis" s’est avérée irrésistible et, comme c’est souvent le cas, elle s’est traduite par des associations remarquables.

20.10. En 1996, quatre guerres civiles faisaient rage en partie ou en totalité sur le sol zaïrois. Elles opposaient les forces du gouvernement FPR du Rwanda aux anciens génocidaires ; le gouvernement Tutsi du Burundi à ses adversaires extrémistes Hutu ; le gouvernement ougandais de Yoweri Museveni à deux groupes rebelles différents ; et un certain nombre d’organisations rebelles au gouvernement de Mobutu. Vers la fin de l’année, ces quatre conflits ont convergé pour former un conflit régional à grande échelle, alors même que chacune des guerres civiles se poursuivait.

20.11. La série de cataclysmes débuta en octobre 1996 quand pour des raisons que nous expliquerons, l’armée rwandaise (APR), à laquelle se joignirent les combattants Tutsi locaux entraînés au Rwanda et une petite alliance de Zaïrois anti-Mobutu, attaqua et ferma de force les camps de réfugiés des Kivus. Le gouvernement du FPR commença par réfuter tous les rapports qui mentionnaient son implication, mais, six mois plus tard, le vice-président Kagamé assuma pour le Rwanda la responsabilité de toute l’initiative[13]. Ces attaques avaient pour cause toute une panoplie de facteurs.

20.12. Même avant le génocide et l’afflux subséquent de réfugiés au Zaïre, des conflits distincts avaient éclaté entre Zaïrois d’origine rwandaise et groupes locaux dans le nord et le sud du Kivu.

20.13. "Dans le Nord, nous dit un chercheur, les Banyarwanda - littéralement, le peuple du Rwanda - combattaient les indigènes zaïrois, appelés en français autochtones. Environ la moitié des 3,5 millions d’habitants du nord-Kivu étaient des Banyarwanda ; environ 80 pour cent (1,4 million) d’entre eux étaient Hutu et 20 pour cent (350 000) étaient Tutsi. Il convient de remarquer qu’il s’agissait là d’un autre conflit dans lequel l’origine ethnique était en général subordonnée à l’identité rwandaise. Au fil des années, il y avait eu au Zaïre beaucoup d’interactions sociales et un grand nombre de mariages entre les deux groupes, au point qu’il était impossible de déterminer l’appartenance ethnique d’un grand nombre d’entre eux[14]."

20.14. Les Banyarwanda comprenaient ceux qui avaient été amenés dans la région par les Belges pour y travailler dans les plantations à l’époque coloniale et ceux qui avaient fui le pays lors des pogroms organisés par les Hutu avant l’indépendance. En 1972, une loi avait accordé la citoyenneté à tous ceux qui s’étaient installés au Zaïre avant 1950[15]. En 1981, une nouvelle loi retira la citoyenneté zaïroise à ces résidants de longue date, qui devenaient de ce fait apatrides[16].

20.15. Même si les Banyarwanda étaient désormais supérieurs en nombre dans le nord-Kivu, ils étaient persécutés de multiples façons. Au fil des années, les tensions augmentèrent entre eux et les autres groupes ethniques à cause de différends concernant les terres, les structures traditionnelles d’autorité et la représentation politique sur le plan national. De 1991 à 1994, des conflits éclatèrent entre Banyarwanda Tutsi et Hutu d’une part et contre les milices associées aux groupes ethniques locaux d’autre part[17]. Ces attaques provoquèrent une contre-attaque des Banyarwanda qui entraîna la mort de plus de 6 000 personnes et le déplacement de quelque 250 000 autres[18]. Telle était la situation lorsque la marée humaine causée par le génocide commença à déferler sur l’est du Zaïre[19].

20.16. L’arrivée soudaine en juillet 1994 de 1 200 000 réfugiés rwandais ne pouvait qu’ajouter à la situation et transformer le conflit dans les Kivus[20]. Avant, le conflit opposait les autochtones à tous les Banyarwanda. La situation changea rapidement. Malgré des générations de relations cordiales, les Tutsi et les Hutu du Zaïre ne pouvaient rester indifférents au génocide. Les dirigeants extrémistes Hutu y virent rapidement un nouveau bassin de recrues. Une nouvelle alliance prit forme et les Banyarwanda Hutu s’unirent aux ex-FAR, aux milices Interahamwe ainsi qu’aux autochtones qui tentaient de les assassiner quelques jours plus tôt, afin de s’en prendre aux Banyarwanda Tutsi. En même temps, les machettes utilisées jusque-là furent remplacées par les fusils automatiques emportés par les exilés.

20.17. Jusqu’au milieu de 1996, les attaques contre les Tutsi zaïrois se firent de plus en plus fréquentes et se soldèrent par des centaines de morts et des milliers de personnes déplacées[21]. L’horreur atteignit son apogée en mai à Masisi, une région du nord-Kivu, quand la nouvelle alliance anti-Tutsi, encouragée par les politiques officielles du gouvernement zaïrois, entreprit la purification ethnique des Banyarwanda Tutsi de la région. Pourtant, personne, hormis les autres Tutsi, ne sembla se préoccuper de la situation. "L’aspect peut-être le plus incroyable de tous les événements de Masisi, écrit un expert, en particulier à la lumière du génocide de 1994, fut le silence et l’inaction de la communauté internationale [...] Le silence, cette fois, était assourdissant. Même l’appel urgent lancé par Médecins Sans Frontières en vue d’évacuer les Tutsi encerclés demeura lettre morte. La leçon était claire : les Tutsi du Zaïre, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda ne pouvaient compter que sur eux-mêmes[22]."

20.18. Un phénomène comparable fit son apparition au sud-Kivu. Les Tutsi y étaient appelés Banyamulenge, ou gens de Mulenge, d’après le nom de la région où ils s’étaient d’abord installés à leur arrivée dans la région plus de deux siècles auparavant. Pendant toutes ces années, les relations entre les Tutsi et les autochtones avaient été harmonieuses - en fait, elles le demeurèrent jusqu’à l’époque moderne. Les tensions débutèrent lorsque les Banyamulenge, à l’instar des autres habitants d’origine rwandaise, furent dépouillés de leur nationalité zaïroise. Elles furent ensuite gravement exacerbées en 1993 par l’assassinat, par des officiers Tutsi, du Président élu Ndadaye du Burundi, d’origine Hutu. Les massacres qui suivirent dans les deux camps poussèrent quelque 300 000 Hutu à se réfugier dans le sud-Kivu voisin[23].

20.19. Soudain, les autorités locales, prenant de toute évidence leurs ordres de leurs supérieurs, se mirent à déclarer que les Banyamulenge ne seraient jamais de vrais Zaïrois et que leurs dirigeants seraient expulsés du pays[24]. Par exemple, en octobre 1996, le lieutenant-gouverneur du sud-Kivu, Lwasi Ngabo Lwabanji, ordonna à tous les Tutsi de quitter le pays en moins d’une semaine ; "ceux qui défieront l’ordre, annonça-t-il, seront exterminés et expulsés[25]." Ces fonctionnaires encouragèrent l’entraînement, au sein des groupes ethniques locaux, de milices semblables aux Interahamwe afin d’attaquer les Banyamulenge[26]. L’armée zaïroise se joignit peu après aux milices pour massacrer les Banyamulenge et piller leurs propriétés[27]. L’anxiété déjà grande des Banyamulenge augmenta à cause de la présence dans la région de plusieurs radicaux Hutu exilés et à cause de rapports émanant du Nord concernant des attaques menées de toutes parts contre les Tutsi zaïrois. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que débutent les massacres, qui furent attribués aux milices Banyamulenge[28].

20.20. À ce stade, plusieurs fils de la toile des Grands Lacs convergeaient. En octobre 1996, le gouvernement du FPR, appuyé par le gouvernement de l’Ouganda, rassembla quatre petits groupes d’exilés anti-Mobutu au sein d’une coalition militaire appelée Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL). Laurent-Désiré Kabila, un vieil ennemi de Mobutu, fut nommé porte-parole de la nouvelle alliance et en devint rapidement le chef de facto[29]. En fait, plusieurs autorités s’entendent pour dire que la caractéristique la plus commune à ces quatre groupes, outre le fait qu’ils étaient en exil et anti-Mobutu, était qu’ils n’avaient à peu près pas de partisans[30]. Comme l’a reconnu plus tard le vice-président Kagamé, toute l’initiative était en fait partie du Rwanda : l’armée rwandaise avait entraîné des Tutsi zaïrois, elle entretenait des liens étroits avec les nouvelles milices Banyamulenge, elle avait organisé l’AFDL et les commandants de l’APR étaient les chefs militaires de l’AFDL[31].

20.21. Aux mesures prises par le Rwanda s’est ensuite ajouté l’appui de trois autres pays voisins du Zaïre - l’Ouganda, le Burundi et, plus tard, l’Angola - qui avaient tous de sérieux griefs à l’endroit de Mobutu et qui voyaient en Kabila une parfaite figure de proue pour l’Alliance[32]. Par ailleurs, bien que toute l’initiative ait été purement africaine, les États-Unis, devenus le principal acteur étranger sur le continent et un allié des gouvernements rwandais et ougandais, accordèrent également leur appui à l’AFDL[33].

20.22. Qu’est-ce qui motivait ces quatre pays africains ? L’Angola, qui ne s’était jointe à l’Alliance qu’aux derniers jours du conflit, était minée depuis plusieurs dizaines d’années par le soutien accordé par Mobutu à Jonas Savimbi et à ses rebelles de l’UNITA, et ces derniers avaient saccagé le pays. C’était enfin, espérait le gouvernement angolais, l’occasion de se débarrasser à la fois de Mobutu et de Savimbi.

20.23. L’Ouganda de Museveni avait vu la naissance du FPR et son gouvernement avait continué de le soutenir jusqu’à sa victoire, de 1990 jusqu’au génocide en 1994. L’Ouganda avait toujours été le principal fournisseur d’armes du FPR. Le vice-président du Rwanda avait été conseiller militaire auprès de Museveni et les deux hommes avaient continué d’entretenir des relations étroites. À l’opposé, les chefs d’État du Zaïre et de l’Ouganda étaient tout sauf proches. Mobutu craignait les visées de l’Ouganda sur l’est du Zaïre, qui avait de fait développé d’importants liens économiques et culturels avec l’Afrique orientale, pendant que plusieurs groupes rebelles ougandais lançaient leurs attaques depuis des bases zaïroises ; la chute de Mobutu semblait constituer une excellente occasion de les priver de leurs bases d’opération[34].

20.24. Le Burundi avait des intérêts semblables. Le pays s’enfonçait de plus en plus dans l’anarchie d’une guerre civile sans fin. En 1987, le major Pierre Buyoya renversa un régime en place depuis 11 ans. En 1993, Buyoya permit la tenue d’élections multipartites à l’issue desquelles lui et son parti, à forte majorité Tutsi, furent battus par un parti à forte majorité Hutu. Trois mois plus tard, le nouveau Président Melchior Ndadaye fut assassiné par des officiers Tutsi, ce qui déclencha des violences ethniques massives. Son successeur, le Hutu Cyprien Ntaryamira, mourut quelques mois plus tard en compagnie du Président rwandais Habyarimana quand l’avion de ce dernier fut abattu peu avant son atterrissage à Kigali, ce qui déclencha le génocide. Un autre Hutu, Sylvestre Ntibantunganya, devint Président. En juillet 1996, alors que les combats entre les deux groupes ethniques continuaient de faire rage, l’armée, dominée par les Tutsi, renversa le Président Ntibantunganya et le major Pierre Buyoya occupa à nouveau la présidence.[35]

20.25. Plusieurs milliers de civils furent tués et les dirigeants Hutu locaux et les soldats du gouvernement en rejetèrent chacun la responsabilité sur l’autre camp. À la suite de ces événements, une nouvelle organisation radicale Hutu fut créée, le Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD), doté d’une division armée, le Front de défense de la démocratie (FDD). L’organisation et sa division avaient toutes deux établi des bases dans le sud du Kivu, où le FDD recrutait, armait et entraînait de jeunes Hutu dans le but avoué de reprendre le pouvoir par la force au Burundi. Le départ de Mobutu aurait signifié la mise en place d’un régime intolérant envers leur présence sur le territoire zaïrois. Malgré tout, la contribution militaire du Burundi fut la moins importante.

20.26. De tous les sympathisants non-zaïrois de l’AFDL de Kabila, ce fut le Rwanda qui joua le rôle le plus important[36], pour plusieurs raisons. Il y avait d’abord le sort réservé aux Tutsi du Zaïre qui avaient soutenu le FPR après l’invasion de 1990 en lui fournissant des hommes, des armes et du financement et qui, ce faisant, renforcèrent l’impression des autochtones que leur loyauté envers le Zaïre était douteuse. Ensuite, comme nous l’avons vu, il y avait le ton de plus en plus génocidaire de la propagande anti-Tutsi dans les Kivus.

20.27. Enfin, il y avait les camps de réfugiés et la totale incapacité de la communauté internationale d’en assurer le contrôle. Comme nous l’avons vu précédemment, même si les autorités ne s’entendent pas sur les chiffres exacts, des dizaines de milliers d’habitants des camps étaient en fait membres des ex-FAR et des milices Interahamwe. Pour le gouvernement du FPR à Kigali, c’était là bien davantage que des manifestations de solidarité ethnique. Les camps servaient de base de lancement aux raids menés par les extrémistes Hutu au-delà de la frontière dans le but de tuer des Tutsi, de collaborer avec les Hutu du Rwanda et de les inciter à la violence, de détruire les infrastructures, de saper la confiance accordée au gouvernement pour, en bout de ligne, reprendre le pouvoir qu’ils estimaient leur appartenir de droit, pour qu’ils puissent terminer le "travail" entrepris durant l’épisode de 100 jours.

20.28. Les dirigeants du FPR avaient fait savoir à plusieurs reprises, et aussi clairement que possible, que la situation était intolérable et qu’ils prendraient eux-mêmes des moyens d’action si la communauté internationale était incapable de s’en occuper[37]. Comme il l’a relaté à un journaliste américain, Kagamé s’était rendu à Washington en août 1996 pour rencontrer les représentants officiels de l’administration Clinton. "Je leur ai demandé une solution, ils ne m’ont rien répondu, ils ne m’ont même rien suggéré." Un représentant du Département d’État a confirmé que Kagamé n’avait laissé planer aucun doute. Si les camps n’étaient pas démantelés par les Nations Unies, "quelqu’un d’autre s’en chargerait[38]." D’une façon ou d’une autre, il fallait faire un ménage complet dans les camps. On laissa la responsabilité publique de la campagne à l’Alliance, tandis que le FPR la conduisait d’une main de maître sans avoir l’air de violer quelque frontière internationale que ce soit. En fait, malgré que presque tout le monde savait que c’était un coup monté du Rwanda, le FPR nia constamment toute implication jusqu’à ce que Kagamé change abruptement de stratégie plus de six mois après[39].


[12] Lynne Duke, "US Military Role in Rwanda Greater than Disclosed", Washington Post Foreign Service, 16 août 1997.

[13] John Pomfret, "Rwandans led revolt in Congo ; Defense minister says arms, troops supplied for anti-Mobutu drive", Washington Post, 9 juillet 1997.

[14] René Lemarchand, "Patterns of State Collapse and Reconstruction : Reflections on the Crisis in the Great Lakes", Afrika Spectrum, 32, no 2 (août 1997) : 6.

[15] Ibid., 7.

[16] Abbas H. Gnamo, "The Rwandan Genocide and the Collapse of Mobutu’s Kleptocracy", dans Adelman et Suhrke, Path of a Genocide, 327.

[17] Entrevue avec Georges Nzongola-Ntalaja ; et Nzongola-Ntalaja, "From Zaire to the Democratic Republic of the Congo", Current African Issues (Nordic African institute), No. 20, 1998.

[18] "Letter dated 29 June 1998 from the Secretary-General addressed to the President of the Security Council", S/1998/581, 32.

[19] Lemarchand, "Patterns of State Collapse", 6.

[20] Kate Halvorsen, dans Adelman et Suhrke, Path of a Genocide, 308.

[21] S/1998/581, 32-33.

[22] Adelman, "Use and Abuse of Refugees", 16.

[23] Lemarchand, "Patterns of State Collapse", 6.

[24] S/1998/581, 35.

[25] Chris McGreal, "Trapped in a bloody triangle of terror", The Guardian (Londres), 21 octobre 1996.

[26] S/1998/581, 36.

[27] Ibid.

[28] Ibid.

[29] Colette Braeckman, L’enjeu congolais : l’Afrique centrale après Mobutu (Paris : Fayard, 1999)

[30] Weiss, War and Peace, 4 ; entrevue avec Filip Reytjens.

[31] Pomfret, Washington Post ; également Mahmood Mamdani, "Why Rwanda trumpeted its Role", Mail and Guardian (Johannesburg), 8 août 1997.

[32] Colette Braeckman, L’enjeu congolais : L’Afrique centrale après Mobutu (Paris : Fayard, 1999).

[33] Ibid ; Joël Boutroue, Missed Opportunities : The Role of the International community in the Return of the Rwandan refugees from Eastern Zaire, The Inter-University Committee on International Migration, The Rosemary Rogers Working Paper Series, Working paper 1, juin 1998, 29, 31, 32, 33, 62

[34] Adelman, "Use and Abuse of Refugees", 18-23

[35] Jean-Pierre Chrétien, Le Défi de l’Ethnisme : Rwanda et Burundi, 1990-1996 (Paris : éditions Karthala, 1997).

[36] Pomfret, Washington Post ; également Mahmood Mamdani, "Why Rwanda trumpeted its Role", Mail and Guardian (Johannesburg), 8 août 1997.


Source : Organisation de l’Unité Africaine (OUA) : http://www.oau-oua.org