Le FPR a été informé des intentions de la France comme l’a précisé le Général Philippe Mercier qui fut chargé par le Gouvernement de recevoir deux de ses représentants pour leur expliquer les buts que la France poursuivait et les modalités de déroulement de l’opération Turquoise. Néanmoins, " ces deux représentants n’ont pas été convaincus, bien que l’entretien ait duré plus de deux heures " et que le Général Philippe Mercier ait dit avoir répondu à toutes les questions posées. C’est donc sans surprise que la France a enregistré des réactions négatives de la part du FPR, qui déclara qu’il s’opposerait " par tous les moyens " aux troupes françaises, dont il qualifia l’arrivée " d’agression ".

Quant aux milices " Interahamwe " et à la Garde présidentielle, celles-ci ne manifestèrent guère d’enthousiasme sur le terrain car, pour reprendre les propos du Général Raymond Germanos, elles ne voulaient pas interrompre leurs massacres, pensant pouvoir liquider une ethnie complète et reprendre le pouvoir par ce biais.

S’agissant des autres pays, la France n’a pu que constater, au moins dans un premier temps, qu’aucune nation occidentale n’avait tenu sa promesse d’accompagner une opération militaire destinée à mettre fin aux massacres.

Alors que la France se trouvait presque seule au Rwanda, dans un pays ravagé par les massacres, elle était suspectée par certains de vouloir engager une opération humanitaire " bonne conscience ", destinée à se déculpabiliser par rapport à ses engagements antérieurs au côté du régime du Président Juvénal Habyarimana.


Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr