L’accompagnement social a été mis en cause par différents témoignages.

Mme Dupont : " Du point de vue social, l’armée a manqué aussi à son devoir. L’assistante sociale en charge de la province de Namur n’a pas été à la hauteur. (...) Avant même la cérémonie, elle nous a fait signer des documents sans nous prévenir que, dès lors, nous ne pouvions plus nous porter partie civile contre l’État ou contre les responsables éventuels. L’armée ne nous a pas apporté d’aide du point de vue de la santé. Le Dr Quintin, du service psychiatrique de l’armée, s’est contenté de voir un petit garçon et de le trouver en bonne santé, un mois après les faits. " (249c)

Pour M. Meaux, " dans le Tournaisis, l’assistante sociale a été au-dessus de tout éloge. " (250c)

Au procès Marchal, les familles n’ont pas pu se constituer partie civile. En effet, elles avaient signé des documents qui, sans qu’elles n’en soient averties, les en empêchaient :

Mme Lotin : " Ces documents ont été signés dans les quinze jours à trois semaines après les événements. Après un tel choc, j’étais K.-O. Malgré ma bonne mémoire, je ne me souviens pas de ce que j’ai signé. " (251c)

M. Leroy : " Nous ne possédons pas de doubles des documents qu’on nous a fait signer. "

Mme Debatty : " L’assistante sociale nous a dicté une lettre le 25 avril et nous avons signé les documents au même moment. J’ai peut-être une copie à la maison. " (252c)

Ces documents étaient destinés à solliciter l’indemnité prévue en cas d’attentat et pour les victimes d’actes de violence. En acceptant cette indemnité, on renonce à tout recours.

La commission constate que l’armée n’a pas mis tout en oeuvre pour soutenir les familles et les accompagner après le drame qu’elles avaient vécu.

En outre, le fait de ne pouvoir officiellement consulter ni le rapport d’enquête ni le rapport d’autopsie n’a pas aidé les familles à réaliser leur deuil.

Mme Lotin souligne enfin qu’à aucun moment l’ONU ne s’est manifestée : " Nous avons reçu des télégrammes de condoléances des autorités militaires mais rien de l’ONU. " (253c)


Source : Sénat de Belgique