La commission constate que le Gouvernement belge et, plus particulièrement, le ministre des Affaires étrangères, M. W. Claes, ont déployé des efforts visant à modifier le mandat de la MINUAR au cours de l’opération.

Si cette modification n’a pas eu lieu avant les événements dramatiques des 6 et 7 avril 1994, c’est tout d’abord en raison du refus des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

Néanmoins, la commission estime que les efforts fournis par le Ministère des Affaires étrangères ont été insuffisants. En effet, force est de se demander pourquoi, vu la menace spécifique qui pesait sur les para-commandos belges, le Ministère des Affaires étrangères s’est accommodé d’un renforcement, somme toute limité, de l’action dans le cadre du mandat existant (le transfert à Kigali de soldats ghanéens de la MINUAR qui étaient cantonnés au Nord du Rwanda), au lieu d’exiger une " modification " ou un " élargissement " du mandat ou un " renforcement plus poussé de l’action dans le cadre du mandat " par une interprétation moins restrictive de celui-ci et des règles d’engagement. Pourquoi, avant le 5 avril, date à laquelle le Conseil de sécurité devait prolonger le mandat de la MINUAR, n’a-t-on pas lancé une offensive diplomatique, puisque à peine dix jours plus tard, on a bel et bien déclenché une telle offensive vis-à-vis des membres du Conseil de sécurité, à l’occasion du retrait des Casques bleus belges ?

Bien que la commission reconnaisse que nombre d’efforts ont été fournis, elle reste d’avis que le ministre des Affaires étrangères, M. W. Claes, n’a pas exploité toutes les possibilités dont il disposait pour renforcer le mandat ou, du moins, les moyens d’action disponibles dans le cadre du mandat existant.


Source : Sénat de Belgique