Pour ce qui est de l’accueil et de l’accompagnement des membres des familles des victimes, la commission a constaté plusieurs lacunes graves.

Les familles se sont plaintes de la façon dont elles ont été traitées par les autorités internationales et nationales.

Le fonctionnement du service social de l’état-major général a présenté des insuffisances flagrantes dans de nombreux domaines, et au niveau humain et au niveau matériel. Ainsi la mort des hommes a-t-elle été communiquée sans aucune diplomatie ni aucun tact aux membres de la famille. En outre, la commission ne peut que réprouver l’attitude du commandant de bataillon, le colonel Dewez, qui a fourni de manière distante des informations erronées concernant la mort des paracommandos. Pour qu’un processus de deuil puisse se faire convenablement, il est très important que les intéressés obtiennent une version exacte des faits. De plus, les membres de la famille n’ont pas eu l’occasion de prendre congé de leurs morts de manière digne et dans l’intimité, en raison des règles strictes et du protocole de l’armée. La commission estime que les services (et les personnes) compétents de l’état-major ont négligé l’accompagnement des membres des familles, tant du point de vue médico-social que du point de vue psychologique. Les formalités nécessaires se sont déroulées de manière particulièrement lacunaire. La commission estime que l’état-major général porte une lourde responsabilité en la matière.

La commission ne peut accepter que des documents aient été soumis pour signature par les services de l’armée à des membres des familles sans que ceux-ci aient été informés des conséquences de leur signature pour leurs droits futurs.


Source : Sénat de Belgique