Le secret bancaire est réputé plus sévère encore au Liechtenstein qu’en Suisse même si la rédaction de la réglementation applicable dans ce domaine est fortement inspirée de celle du grand voisin.

Le Liechtenstein ne pratique pas sur ce sujet délicat l’hypocrisie puisque le souverain régnant, Hans-Adam II, a récemment confirmé qu’il préférerait quitter l’Espace économique européen plutôt que renoncer au secret bancaire.


" Il n’est pas question de supprimer le secret bancaire. "
Son Altesse Sérénissime le Prince Hans Adam II von and zu Liechtenstein.

" Le magazine Spiegel, relayant des accusations du BND (les services secrets allemands) accuse le Liechtenstein de recycler l’argent des mafias italienne, colombienne et russe. Cette affaire est suffisamment grave pour provoquer une crise politique dans la principauté. Le prince reproche à Mario Frick, le chef du gouvernement, de lui avoir dissimulé des informations sur ce sujet, et notamment un rapport anonyme datant de 1997. Le Liechtenstein est-il devenu un paradis pour tous les voyous de la terre ? Certainement pas. Nous avons des lois très strictes contre le blanchiment d’argent. Mais les meilleures réglementations n’empêcheront jamais des actes criminels. Si les services secrets allemands ont effectivement la preuve que des personnes domiciliées au Liechtenstein ont pu aider le crime organisé, je souhaite qu’ils nous communiquent leurs informations. (...) En lançant de telles accusations contre vous, l’Allemagne ne veut-elle pas nous pousser à abandonner le secret bancaire ? Il n’est pas question pour nous de supprimer le secret bancaire. Nous considérons qu’il appartient à la sphère privée. Le Liechtenstein est membre de l’Espace économique européen (EEE). Bruxelles peut faire pression sur vous. Je ne pense pas. De toute façon, nous préférerions quitter l’EEE que d’abandonner le secret bancaire. (...) Le magazine Bilan vous présente comme l’un des hommes les plus riches du monde, disposant d’une fortune de sept milliards de francs. Comment réagissez-vous à cette information ? Ce n’est pas ma fortune, mais celle de la famille princière. Elle est placée dans des fondations. J’ignore le montant exact de cette fortune, et je pense qu’il en est de même pour les autres souverains, comme la reine d’Angleterre. Comment voulez-vous donner un prix pour une collection d’art contenant 20 000 pièces ? Il faudrait trois ans pour l’estimer. Et, d’ici là, les prix ne seront déjà plus les mêmes. Quant à ces propriétés, ces palais à Vienne, à moins de les vendre, il est impossible d’en connaître la valeur exacte. (...) "

Extraits du Journal L’Illustré du 5 janvier 2000.



Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr