« Le Proche-Orient fait signe à l’OTAN »

Mideast Beckons NATO
Los Angeles Times (États-Unis)

[AUTEUR] Robert E. Hunter a été ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN (1993-1998). Il a été directeur des études européennes du Center for Strategic and International Studies Il est conseiller à la Rand Corporation et a récemment publié NATO and Russia : Bridge-Building for the 21st Century.

[RESUME] La crise irakienne et la place des alliés des États-Unis dans le conflit à venir nous posent la question de l’avenir de l’OTAN. En effet, les membres de l’OTAN ont pris part à la campagne militaire en Afghanistan, mais ne suivront peut-être pas les États-Unis en Irak. Au vu de cette attitude et de la faiblesse des armées de ces pays, à l’exception du Royaume-Uni, certains responsables américains estiment désormais que l’OTAN ne présente plus qu’un intérêt négligeable pour la stratégie militaire américaine.
Ce serait une erreur pour les États-Unis d’abandonner l’OTAN. Il faut simplement que cette organisation s’adapte au XXIème siècle. Dans le cadre de la reconstruction de l’Irak, les forces de maintien de l’ordre pourraient être celles de l’OTAN. De même que, s’il fallait une force d’interposition entre Israéliens et Palestiniens, ces troupes pourraient être mobilisées.
La vocation première de l’organisation était la défense de l’Europe, elle pourrait évoluer pour se concentrer sur le maintien de la paix au Proche-Orient.

[CONTEXTE] Cette tribune parait alors que se prépare le prochain sommet de l’OTAN qui se tiendra à Prague les 21 et 22 novembre 2002.

« Les Européens devraient dire "oui" à Rumsfeld »

Europeans should say ’yes’ to Rumsfeld
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEURS] Hans Binnendijk est ancien assistant au National Security Council (1999-2001). Il est directeur du Center for Technology and National Security Policy de la National Defense University. Richard Kugler est chercheur dans le même centre. Il a été directeur de recherche à la Rand Corporation (1988-1997).

[RESUME] Les États-Unis souhaitent que l’OTAN développe une force permanente de 20 000 hommes, prête à frapper efficacement et rapidement n’importe où dans le monde. Cette force serait composée par rotation de troupes européennes et américaines.
Avec cette organisation, Donald Rumsfeld, offre aux Européens les fruits de la réforme militaire qu’il a amorcé aux Etats-Unis. Elle permet d’utiliser au maximum l’information et les nouvelles technologies pour pouvoir mener des attaques rapides avec un minimum de pertes. Cette refonte de l’organisation de l’OTAN pourra servir de modèle aux armées européennes.
Les Européens veulent que ce groupe vienne en supplément et non en substitution de la force d’intervention rapide de l’Union Européenne et qu’il ne puisse être utilisé sans le contrôle du Conseil de l’Atlantique-Nord. Surtout, chaque État européen veut rester maître de ses engagements et garder la possibilité de se retirer à tout moment d’opérations particulières.

« Deuxième guerre du Golfe : les conséquences »

Gulf War II : the aftermath
The Jerusalem Post (Israël)

[AUTEUR] Eytan Bentsur est ancien directeur général au ministère des Affaires étrangères israélien.

[RESUME] La guerre en Irak est une certitude et il faut déjà penser à ses conséquences.
En 1991, les États-Unis avaient bien géré l’après guerre du Golfe en posant les bases de la conférence de Madrid. À cette époque, Israël se sentait plus en sécurité avec l’affaiblissement de Saddam Hussein et l’OLP était contrainte de négocier après s’être discréditée en le soutenant. Cela avait permis à Washington d’amener les deux protagonistes à la table des négociations.
L’administration Bush actuelle doit faire les mêmes préparatifs qu’en 1991 pour repenser diplomatiquement le Proche-Orient après la chute de Saddam Hussein. Ce nouveau plan devra toutefois également prendre en compte ce qui n’a pas fonctionné la première fois.

« Un barrage sur la voie de la paix »

Roadblocks on the Path to Peace
New York Times (États-Unis)

[AUTEURS] Gareth Evans, est ancien ministre australien des Affaires étrangères (1988-1996). Il est président de l’International Crisis Group. Robert Malley est directeur du Middle East program de ce think tank international.

[RESUME] L’administration Bush travaille à un nouveau plan de paix au Proche-Orient pour régler le problème israélo-arabe. Ce projet devrait permettre la création d’un État palestinien tout en garantissant la sécurité d’Israël.
Les États-Unis estiment que, pour qu’une reprise du dialogue soit possible, l’Autorité palestinienne doit être profondément réformée. Cette réforme est inévitable, mais elle présente le risque d’une prise de pouvoir islamiste.
L’absence de dialogue empêche l’Autorité palestinienne de se réformer pacifiquement. Il est donc nécessaire de reconstruire d’abord le dialogue israélo-palestinien avant de se concentrer sur la réforme des institutions des territoires occupés.

« Si Saddam s’en va, remettez le roi au pouvoir »

If Saddam goes, bring back the king
The Guardian (Royaume Uni)

[AUTEUR] John Casey est chercheur associé au Gonville and Caius college, de la Cambridge University.

[RESUME] Nous pouvons douter que la démocratie puisse s’installer en Irak. Non pas à cause d’une supposée incapacité des musulmans à vivre dans ce type de régime, ni parce que les Arabes aimeraient les régimes forts, mais en raison de l’histoire de l’Irak.
En effet, ce pays est composé de nombreuses tribus qui ont été souvent opposées entre elles. Une vraie démocratie dans le pays provoquerait une révolution et se terminerait dans un bain de sang.
Les Irakiens n’ont pas soif de démocratie, ils sont nostalgiques de la monarchie. Le meilleur régime pour Bagdad est une monarchie hachémite calquant son fonctionnement sur le système jordanien.

« Les manigances de Chirac »

Chirac’s maneuvering
The Jerusalem Post (Israël)

[AUTEUR] Ovadia Soffer est ancien ambassadeur d’Israël en France.

[RESUME] L’opposition à la guerre en Irak exprimée par Jacques Chirac lors du dernier sommet de la francophonie et le soutien à la demande du président algérien Bouteflika d’envoyer des inspecteurs en désarmement en Israël ont ravi les participants arabes du sommet. Ces prises de position ont pour but de contrebalancer la suprématie de l’axe anglo-américain sur le monde.
Leur objectif est de affermir le statut international de la France en adoptant une politique pro-arabe afin de devenir un interlocuteur privilégiée de ces pays. Cela permettra à la France de renforcer sa position auprès de ses clients arabes dans les ventes d’armes et de lui assurer des positions privilégiées dans les marchés pétroliers.
Il est difficile de dire aujourd’hui quel sera l’impact de ces déclarations, mais si la France espère ainsi s’insérer dans le processus de paix israélo-arabe, il lui faudra d’abord vaincre l’aversion israélienne pour les positions pro-arabe de Chirac.

« Préjugé et politique mélangés dans les calomnies contre Israël »

Prejudice and Politics Mix in Slurs on Israel
Los Angeles Times (États-Unis)

[AUTEUR] Norah Vincent est écrivain et membre de la Foundation for the Defense of Democracies, un think tank néo-conservateur créé par James Woolsey après le 11 septembre.

[RESUME] On qualifie trop souvent toute dénonciation de la politique d’Ariel Sharon d’antisémitisme. Il est vrai que certains opposants à la politique israélienne tombent dans l’antisémitisme, mais ce n’est pourtant pas le cas de tous.
Toutefois le fait de ne pas être antisémite ne veut pas dire que les critiques d’Israël ne se basent pas également sur des idées fausses. Ces critiques naissent du marxisme, du pacifisme, du multiculturalisme et du postmodernisme portés par les gauchistes sur les campus universitaires.
L’antisémitisme et "l’anti-israélisme" ne doivent pas être confondus mais cependant ils doivent être tous deux combattus.

[CONTEXTE] Le mouvement néo-conservateur doit affronter de fortes critiques après les excès de la campagne Campus Watch de Daniel Pipes, qui assimile toute prise de position pro-arabe d’universitaires à de l’antisémitisme.

« Pas le temps de dormir »

No Time To Sleep
Washington Post (États-Unis)

[AUTEUR] John McCain est sénateur républicain de l’Arizona et membre de la Commission du commerce, des sciences et des transports et de la Commission des forces armées. Il était en 2000, le principal rival de George W. Bush à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle.

[RESUME] La crise nord-coréenne nous montre que les États-Unis ne peuvent pas traiter avec les "États voyous" comme l’a fait l’administration Clinton. L’ancien président a négocié avec le régime de Kim Il Sung. Il en a fait le premier bénéficiaire de l’aide économique américaine en échange d’un abandon de son programme nucléaire militaire. Pourtant, la Corée du Nord n’a pas tenu ses engagements.
Les États-Unis ne doivent pas commettre la même erreur avec l’Irak. Il faut apporter un signal fort aux États de "l’Axe du Mal" pour que les États-Unis conservent leur crédibilité. Il faut montrer que personne ne peut menacer notre pays impunément.

« Les musulmans indonésiens aussi veulent la fin du terrorisme »

Indonesian Muslims, too, want an end to terror
The Age (Australie)

[AUTEUR] Amien Rais est un leader musulman influent en Indonésie. Il est président du Parlement indonésien.

[RESUME] Le gouvernement Indonésien a manqué à son devoir en ne parvenant pas à protéger ses ressortissants et les étrangers sur son sol. Il faut tout faire, tout en respectant les réformes démocratiques engagées, pour lutter contre le terrorisme dans ce pays et il faut soutenir les efforts du gouvernement dans ce sens.
C’est une lutte contre l’extrémisme qui est menée et cette lutte ne sera efficace que si nous menons aussi une guerre contre ce qui nourrit cet extrémisme : l’oppression économique et la corruption.